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Quand êtes-vous?

–  Samuel, cette trahison ne doit pas être facile pour toi. Comment fais-tu pour t’en sortir?

–  Ah! Ce n’est rien. Je dois faire l’épicerie, faire marcher le chien, aller à la banque, ensuite je dois aller chercher ma fille à l’école.

–  Tu évites ma question. Que fais-tu pour guérir, apprendre et grandir suite à cette tromperie?

–  Arrête! J’ai dit que ce n’était rien. Hier, j’ai cordé du bois, j’ai fait un bon feu pour réchauffer la maison, j’ai téléphoné à ma sœur…

–  Yoohoo! Samuel! Je suis ici! Maintenant!

–  Quoi?

–  Je te parle, je suis en face de toi, ici, maintenant. Et toi, tu me parles de plus tard et d’hier. Quand es-tu?

La douleur est inévitable et la souffrance est optionnelle
Chez certaines personnes, la douleur est tellement intense qu’elles fuient le moment présent en énumérant des tâches bénignes qu’elles ont faites ou qu’elles ont à faire. C’est une façon pour elles de ne pas entrer dans le cœur du problème, de ne pas y faire face. Elles croient qu’en l’évitant, elle disparaîtra, mais c’est bien le contraire qui se produit.

Il y a un dicton qui dit : « La douleur est inévitable et la souffrance est optionnelle ». Ces gens qui choisissent de ne pas faire face à leur douleur choisissent la souffrance plutôt que de vivre pleinement leur peine. Ce n’est qu’en allant profondément au cœur de la blessure qu’une personne peut l’éliminer. Ils ne réalisent pas que ce qu’ils choisissent de faire « maintenant » est ce qu’ils créent pour leur futur. Ce même « maintenant » est également la cause de tout leur passé. Assez intense comme idée quand on y pense. Donc, puisque c’est toujours « maintenant », il faut croire que « maintenant » est éternel.

Chaque « maintenant » est inestimable
Lorsque vous réalisez que « maintenant » ne reviendra plus jamais, vous comprenez à quel point ce moment est sacré. C’est à compter de cet instant que tout vous émerveille et vous remplit de gratitude : un arbre, un soleil levant, un enfant qui joue, une tombée de neige, etc. Et si vous saisissez l’immensité de « maintenant », vous comprenez que même une blessure, une critique, un échec ou une trahison peut vous éblouir et vous remplir de reconnaissance, car chaque « maintenant » a quelque chose d’inestimable à vous apprendre. Inutile de dire que ruminer sur ce qui « aurait pu » et « aurait dû » peut causer de sérieux problèmes de santé mentale.

Le moment actuel s’éloigne continuellement, ainsi, si vous tentez de vous y agripper en vous remémorant des moments ou en formant des idées à son sujet – vous n’êtes plus dans le présent. Pour ce faire, vous devez vous détendre, relaxer, et vous ouvrir à ce moment. Ne planifiez pas, ne vous inquiétez pas, ne vous perdez pas dans vos pensées. Il n’y a aucun effort à faire pour vivre le moment présent, vous y êtes déjà! Lâchez prise et soyez attentif à ce qui surgit en matière d’énergie, de perceptions, de pensées, de désirs, etc. Ayez confiance à ce processus, adoptez-le.

Ouvrez-vous aux possibilités qu’offre chaque « maintenant », car chaque « maintenant » a sa raison d’être, qu’il semble heureux ou douloureux. Même dans ce qui semble être le pire moment de votre vie, les récompenses qui suivent sont nombreuses si vous êtes ouverts à les recevoir.

Alors, vous voulez faire comme mon ami Samuel et être hier ou demain? Ou bien vous voulez vivre pleinement chaque « maintenant » et être réceptifs aux avantages qu’il offre : amour, amitié, bonheur, compassion, partage, abondance, etc.?

Personnellement, je ne voudrais pas être ailleurs que « maintenant »!

Le combat de l’homme et ses égos

Connaissez-vous l’histoire de l’homme qui a escaladé la montagne de la sagesse à la recherche de son moi supérieur?

Eh bien, cet homme, qui a vécu une vie remplie de multiples expériences plus tumultueuses les unes que les autres, se voit un jour à un croisement de chemins. Le premier lui offre de continuer de se laisser guider aveuglément sur la terre des hommes, par la loi des hommes, et l’autre lui permet de choisir consciemment sa quête vers sa raison d’être divine. Il choisit donc ce dernier et débute son ascension vers sa vision d’une meilleure version de lui-même.

L’égo de l’homme accompli
En premier lieu, il fait face à son égo d’homme accompli. Son côté confiant qui se croit supérieur aux autres le met constamment au défi face à ses capacités, lui promettant médailles, reconnaissances et récompenses. C’est ce même égo qui le fait agir par la peur de l’inconnu et de l’échec. Il réussit tout de même ce combat avec facilité quand il reconnaît enfin que c’est l’équilibre parfait entre son cœur et sa tête qui le dirige vraiment.

L’égo spirituel
Ensuite, il affronte son égo spirituel. Il apprend, à travers la méditation, comment entrer en contact avec les esprits, les archanges, les anges et les maîtres ascensionnés du monde de l’au-delà. Il leur demande de l’aider à guérir et de le guider vers la réalisation de sa quête. Il surmonte les moyens détournés de son égo spirituel en demeurant attentif aux moindres signes, messages et apparitions de ses guides. Il gagne sa bataille avec son égo spirituel lorsqu’il apprend, toute réflexion faite, à se pardonner à lui-même.

L’égo divin
Finalement, certain d’avoir surmonté son égo spirituel et d’être en mesure de le reconnaître lorsqu’il se pointe, l’homme poursuit son chemin vers le sommet du mont. Il se sent comme un soldat face à un ennemi, prêt à se battre contre le plus puissant de tous, son égo divin. Il sait qu’une fois vainqueur, ce majestueux égo divin lui donnera des virtuosités qui feront de lui un maître que les Hommes suivront et vénérerons.

Il s’engage donc avec acharnement sur ce long trajet qui s’avère sérieusement difficile. Il trébuche, tombe, se blesse, rencontre des culs-de-sac et fait face à des défis de taille. Il lui arrive parfois d’avoir envie de tout abandonner. Puis, il se rappelle qu’une fois rendu au sommet, tout cela en aura valu la peine. Il découvrira le paradis et il rencontrera Dieu. Il connaîtra les réponses à toutes les questions existentielles qu’il pourra ensuite transmettre aux communs des mortels. Il aura la force de Dieu en lui. C’est comme ça qu’il vaincra l’égo divin.

Le sommet de la montagne de la sagesse
Ça y est! Le voilà enfin sur le sommet de la montagne de la sagesse où très peu d’hommes ont mis les pieds, le plus haut point sur la terre des hommes.

•Bonjour! lui dit un moine bouddhiste.

•Euh… bonjour? Qu’est-ce que vous faites là?

•Je médite, dit le moine. Et vous? Qu’est-ce qui vous amène?

•Je croyais que je trouverais quelque chose d’exceptionnel… les réponses… Dieu… Enfin, je ne sais plus… marmonne-t-il avec déception.

•Aaahhh Dieu, répète le moine sagement.

•Oui! Dieu! s’écrit l’homme d’un ton sec. Mais, c’est le vide absolu ici! Il n’y a rien du tout!

•Vous avez tout compris! répondit le moine d’un calme surnaturel.

Le plus grand artiste de l’Univers

  • Regardez le soleil!
  • Ce n’est pas le soleil, c’est la lune. Me répondent-ils.
  • Nous vivons ici depuis plus de 40 ans; depuis quand est-ce que la lune apparaît à l’Ouest en fin de journée? Je vous dis que c’est le soleil!
  • Mais non! C’est impossible. C’est la lune. Répète ma mère.
  • Elle est beaucoup trop haute pour être le soleil. Ajoute mon fils.
  • Avez-vous déjà vu la lune aussi rouge qu’un drapeau japonais? Nous en sommes à la fin juin, le soleil est à son plus haut et les journées sont les plus longues. Je vous dis que c’est le soleil!
  • Je n’ai jamais vu un soleil comme celui-là! Ni une lune à bien y penser. Déclare mon frère d’un ton perplexe.

Une quinzaine de minutes plus tard, l’astre non identifié a suivi la trajectoire que le soleil couchant fait avec aise depuis des millénaires. Je regarde les membres de ma famille que j’adore avec mon air de « j’vous l’avais dit! ».

  • Incroyable! C’est féerique! S’écrie ma mère.
  • Tu avais raison, Nath. C’est mon beau-frère le soleil!

Son beau-frère le soleil? Je suis sa seule sœur … et pourtant, je ne lui ai jamais dit le surnom que j’ai donné à l’homme que j’aime et qui m’a fait vivre le vrai bonheur … Est-ce une prédiction? Mon Dieu! Faites que oui!

Le soleil était d’un rouge écarlate intense, canalisant audace et passion. Cette boule de feu irréel dans un ciel poudreux semblait flotter sur son éphémère lit de plume. Nous étions tous en état de jubilation devant la fenêtre, à l’abri des billions de maringouins et de maringouines, à contempler le chef-d’œuvre miraculeux que peignait le maître artiste sur son grand tableau dans le ciel.

Au bout d’un peu plus d’une heure, le seigneur signa sa toile avec des orangés et des violets, puis il tamisa la lumière doucement avant de l’éteindre complètement. Puis, il laissa place aux 88 constellations. Ces gazillions de veilleuses se mettaient à l’œuvre pour nous protéger contre la nébulosité et sa malveillance.

Bonne nuit  Andromède!

Bonne nuit Compas! Bonne nuit Grande Ourse! Indien! Peintre! Petit Renard! Sculpteur! …  Et bonne nuit à vous tous! Faites de beaux rêves!

N.B. Ma caméra était incapable de capter cet instant magique. L’image ne reflétant aucunement la béatitude du moment. Je dois me contenter du souvenir dans ma mémoire.