Tai Chi Chuan, un art martial

Pour beaucoup de gens, le Tai Chi Chuan est synonyme d’exercice lent et paisible dont le seul but est la détente, la relaxation ou la méditation. Or, le présent texte vise à démanteler une telle conception des choses qui ne fait que déraciner les origines, la raison d’être et l’essence de cet art. Par le fait même, Monsieur et Madame Tout-le-monde seront plus en mesure de bien dissocier les charlatans des maîtres de Tai Chi Chuan.

Définissons d’abord le Tai Chi Chuan. Tai Chi signifie : faîte-suprême. Il s’agit là d’un principe universel habituellement représenté par la célèbre figure chinoise du cercle à l’intérieur duquel est tracée une ligne sinueuse séparant le Yin (symbole féminin) du Yang (symbole masculin). Ce symbole représente une réalité toute simple, celle de constater que, dans la nature, toute chose possède un opposé, lequel opposé est plus une entité complémentaire qu’opposée. Chuan signifie : poing ou boxe. Le Tai Chi Chuan, c’est donc le poing du faîte-suprême (aussi appelé boxe de l’ombre). C’est donc quelque chose d’essentiellement fondé sur le combat. Pourquoi avoir appelé cela le poing du faîte-suprême si nous avions voulu quelque chose d’exclusivement « santé » et méditatif? Le Tai Chi Chuan n’a pas été inventé pour la méditation, c’est une terrible erreur de croire qu’il en est ainsi. À vrai dire, n’est-ce pas le fait de tout art de conduire à une certaine méditation? En effet, la peinture, la sculpture, la cuisine gastronomique, rien n’y échappe. Le Tai Chi Chuan est un art martial avant tout. Pourquoi avoir appelé les mouvements : « avancer, dévier, parer et frapper », « trancher l’adversaire avec le poing », « frapper le tigre », « frapper avec le talon », « croiser les mains et transpercer l’adversaire », « pousser », « presser » et « coup de poing au sexe » s’il ne s’agit pas d’un art martial? Le Tai Chi Chuan, c’est la boxe, de la boxe chinoise.

Des gens m’appellent et me disent « j’ai déjà suivi des cours de Tai Chi, mais je ne suis pas sûr s’il s’agissait du style Chuan! ». Nous venons de le voir, Chuan n’est pas un style. Chuan veut dire : poing. Il est impossible de faire du Tai Chi, car ceci n’est qu’un principe cosmologique. Mais si on dit qu’on fait du Tai Chi Chuan, on précise alors qu’on fait un art de combat fondé sur le principe cosmologique : Tai Chi. Il y a cinq grands styles de Tai Chi Chuan : Che, Yang, Wu, W’u et Sun. Chacun de ces styles porte le nom de famille de son fondateur. En Outaouais, comme en Occident en général, il n’y a pratiquement que du Yang comme Tai Chi Chuan. Il faut donc dire qu’on fait du Tai Chi Chuan style yang.

Comment reconnaître un maître ou un bon professeur de Tai Chi Chuan? Un maître de Tai Chi Chuan doit connaître plusieurs formes. Plusieurs à mains libres, au moins une forme à l’épée, une au bâton, une au sabre, une à deux sabres, plusieurs formes à deux partenaires ainsi qu’une multitude d’applications martiales d’autodéfense, c’est-à-dire qu’il doit connaître la raison d’être des mouvements qu’il effectue sans quoi il ne fait rien du tout. Il doit pouvoir enseigner la direction précise de chaque mouvement selon la rose des vents, car chaque forme est en correspondance directe avec la disposition de l’univers et les points cardinaux. Il doit savoir où les yeux regardent à chaque instant. Il doit savoir à quel endroit on inspire et à quel endroit on expire pour chaque mouvement Il doit être en mesure d’enseigner la direction de l’énergie dans le corps, c’est-à-dire enseigner les parties du corps qui sont yin et celles qui sont yang dans chaque mouvement. Il doit connaître l’endroit où placer l’intention des mouvements. Il doit enfin connaître l’histoire de son art, sa position précise dans l’arbre généalogique des maîtres de son style de Tai Chi Chuan ainsi que la philosophie taoïste afin de guider ses élèves vers l’esprit de cet art martial : l’esprit guerrier qui, paradoxalement, est un esprit fondamentalement non violent, d’humilité et d’ouverture. Un dicton des arts martiaux chinois dit : « un mouvement, mille applications ». Si un maître de Tai Chi Chuan ne peut vous enseigner au moins une cinquantaine d’applications par mouvement des différentes formes du Tai Chi Chuan, alors il ne maîtrise pas l’essence de l’art qu’il pratique, il ne sait pas pourquoi il fait tel et tel mouvement. À l’époque de sa création, le Tai Chi Chuan était pratiqué rapidement, avec des sauts, des cris, etc. Tout le contraire d’aujourd’hui. Vous comprendrez donc que la plupart des pratiquants de Tai Chi Chuan d’ici sont très loin de pratiquer du vrai Tai Chi Chuan. Il est vraiment triste pour l’art qui cherche à vivre, de croiser des gens qui affirment faire du Tai Chi Chuan alors qu’ils sont en fait ignorants de l’origine de leur art et de la façon dont s’entraînent les maîtres.

Une notion à rectifier : le Tai Chi Chuan est un art qui est doux, mais qui n’est pas mou. Plus précisément, il est doux en apparence, mais l’intérieur est en béton. Les maîtres de Tai Chi Chuan sont solides comme des murs de brique et pourtant souples comme le roseau qui plie au vent. J’ai rencontré plusieurs maîtres chinois et ils meurent de voir comment l’Occident a dénaturé le Tai Chi Chuan. Il y a d’autres arts pour le côté exclusivement santé. Les Chinois n’ont pas inventé le Tai Chi Chuan pour la santé, mais pour l’autodéfense; il s’agissait, à l’origine, d’une question de vie ou de mort. C’est pourquoi c’est un art qui est longtemps resté secret et familial. Les Chinois ont inventé d’autres arts pour la santé comme le Chi Kung, l’acupuncture, etc. Si vous recherchez seulement la santé, tournez-vous plutôt vers la technique Nadeau, le conditionnement physique, etc. Si vous cherchez à méditer, alors il y a le yoga, le bouddhisme zen, etc. Le Tai Chi Chuan procure la santé, cela va de soi, c’est un art religieux et profondément spirituel. Mais mon point est celui-ci : la santé et la méditation sont des objectifs secondaires découlant logiquement d’une pratique sérieuse du Tai Chi Chuan en tant, premièrement, qu’art martial.

Puisqu’il s’agit d’un art martial, la pratique à deux partenaires est incontournable. Si on en vient pas à ce genre de travail, on passe complètement à côté de l’esprit du Tai Chi Chuan qui vise la réalisation de soi, car ce n’est que dans la rencontre de l’autre qu’un miroir s’offre à nous pour nous montrer nos peurs, notre ego, nos faiblesses, bref, nous-même. Le Tai Chi Chuan est un art de combat où l’ennemi est nous-même, mais où on le découvre que dans la rencontre de l’autre.

Faire un mouvement lent de Tai Chi Chuan est chose relativement simple. Tenter de l’appliquer martialement sur un agresseur à toute vitesse et en gardant un parfait équilibre, l’harmonie des gestes, etc., est chose drôlement plus difficile. Travailler seul est facile. Travailler à deux demande incomparablement plus de concentration, de présence d’esprit et de perfection, mais c’est là la seule voie des maîtres.

Un face à face avec soi grâce à l’art-thérapie

Plus rien n’allait dans ma vie, et je cherchais une thérapeute ou un endroit qui me permettrait d’y voir clair, de me reprendre, de ressentir mes émotions à nouveau. J’avais besoin de communiquer ce qui m’arrivait sans nécessairement vouloir en parler. Je m’étais beaucoup refermée sur moi avec le temps. J’avais surtout besoin de toucher, de me laisser toucher, de vivre dans mon corps, d’accepter qui je suis et ce que j’ai vécu.

Oser aller dans un atelier d’art-thérapie
Quand je suis arrivée à l’atelier la première fois, j’ai été surprise. Je ne suis pas artiste et je n’ai jamais vraiment été attirée par les arts visuels. Pour tout dire, je n’ai pas de talent en art. Je suis venue parce qu’une amie m’avait parlé du bien que cela lui avait fait. Donc, je dis à l’art-thérapeute sur place que l’art ne m’intéresse pas, mais que j’ai besoin de me retrouver. Elle m’invite alors à prendre place et à choisir des images. J’accepte et commence un collage en ne sachant pas trop ce que cela me donne. Une fois le collage terminé, l’art-thérapeute et moi regardons les images et en parlons. C’est alors que je commence à comprendre ce que cela peut m’apporter. Je m’aperçois que chaque image parle de moi, de mon expérience, de mes goûts, de mes difficultés,­ de mon manque de confiance. Nous terminons la rencontre sur une note positive, et je retrouve enfin un peu d’espoir; je me dis que, finalement, j’arriverai à me sortir de cette mauvaise passe grâce à son aide.

À la séance suivante, je me lance dans une peinture à grands traits sur une grande feuille; tout mon corps est impliqué. L’art-thérapeute me guide et, alors, je commence à me sentir libre. Je peux être moi-même, me retrouver, vivre les émotions que je camouflais de peur de ne pas être assez bien. Je me laisse aller à pleurer, à exprimer ma rage et mon mal-être. Séance après séance, je découvre les pouvoirs de l’argile, du dessin, du pastel, de tous les médiums artistiques qui, dans le contexte de l’art-thérapie, m’aident à me découvrir, à retrouver le plaisir que j’avais depuis longtemps oublié et à prendre cons­cience de ma place dans la vie. Parfois, la séance est difficile parce que j’exprime des histoires douloureuses. Sur le coup, je trouve cela pénible et ne comprends pas ce que cette souffrance retrouvée m’apporte, mais par la suite, je ressens une grande libération, plus d’ouverture et de plaisir dans ma vie de tous les jours. Je vous ai raconté cette histoire qui n’est pas la mienne, mais qui aurait pu l’être. Je vous ai fait part, en gros, ce que mes clientes me disent à la fin d’un processus thérapeutique. C’est très spécial un processus en art-thérapie, et je vous le recommande si vous en ressentez le besoin. En fait, l’art-thérapie est pour toute personne qui cherche à mieux se connaître et à se sentir bien dans la vie.

Ce qui m’a amenée à devenir art-thérapeute, c’est un grand malaise dans ma vie. J’aimais beaucoup les arts et la psychologie. J’ai enseigné à des enfants qui rencontraient des difficultés, et les dessins qu’ils créaient me faisaient me questionner. Je n’arrivais pas à comprendre ce qu’ils vivaient et j’étais tellement habitée par leur mal-être que je me suis épuisée. C’est cela qui m’a amenée à faire des études en art-thérapie. J’ai alors découvert que l’art est un langage puissant qui nous donne accès à des parties de nous que nous refusons de voir ou qui restent dans l’inconscient et nous nuisent. Ce n’est pas seulement l’image qui est importante, mais tout son processus de fabrication, les gestes posés, l’intensité à travailler avec les médiums, les échanges entre celle ou celui qui consulte et l’art-thérapeute. Tout ce procédé fait en sorte qu’en bout de ligne, on se sent mieux, plus vivant, plus humain. Mon propre processus m’a amenée à faire des liens avec le passé, à donner plus de cohérence à ma vie. Moi qui enseignais aux tout-petits, me voilà maintenant professeure en art-thérapie. L’art-thérapie a vraiment transformé ma vie et, dès les premiers cours suivis, j’ai pu me rendre compte que je changeais. Je retrouvais ma joie de vivre, je redevenais passionnée. Plutôt que de voir le côté négatif des événements, je les transformais en positif par la couleur, la ligne ou la forme. J’aurais beau en parler longuement, il n’y a rien de mieux que de tenter l’expérience. Alors, je vous invite à vous inscrire­ à un atelier d’art-thérapie dès mainte­nant­ et à y découvrir tout ce que cela peut vous apporter.

L’art-thérapie est une profession qui s’est développée à partir des années 1940 aux États-Unis et en Europe.

L’art-thérapeute doit avoir fait des études dans le domaine, au moins au niveau de la maîtrise. C’est l’Association des art-thérapeutes du Québec (AATQ) qui régit la profession. Alors, si l’art-thérapeute que vous consultez en fait partie, vous savez qu’elle a développé les compétences nécessaires.