La transition, c’est maintenant

Choisir aujourd’hui ce que sera demain
Laure Waridel, préface de Dominic Champagne

Alors que les écosystèmes se dégradent à un rythme sans précédent, on réalise que les humains confondent moyens et fins, argent et richesse, croissance économique et bien-être. Comment mettre l’économie au service du bien commun afin qu’elle opère à l’intérieur des limites planétaires? Par où commencer pour transformer un système qui a institutionnalisé la cupidité?

Au contact de citoyennes et de citoyens issu.e.s de tous les milieux, Laure Waridel trace les chemins d’une réelle transition vers une économie écologique et sociale. Son constat est clair : les solutions sont déjà là, à notre portée. L’auteure identifie les lignes de force qui permettent d’investir autrement, de tendre vers le zéro déchet, de se nourrir autrement, d’habiter le territoire intelligemment et de se mobiliser par tous les moyens. Elle met en lumière de nouveaux paradigmes qui transformeront le monde en misant sur la création de liens entre les humains et avec la nature, cette nature que nous habitons et qui nous habite tout autant. On constate alors qu’il est possible de créer une richesse inconnue de la finance : une richesse qui ne ruine pas les bases de la vie sur Terre.

Avec La Transition, c’est maintenant, Laure Waridel nous démontre que tout est encore possible. Elle fait la preuve que nous avons tous et toutes un rôle important à jouer, quelle que soit la place que l’on occupe dans la société. 

À nous de choisir ce que sera demain.

Corédactrice du Pacte pour la transition et cofondatrice d’Équiterre, Laure Waridel est écosociologue Ph. D. et professeure associée à l’UQAM. Spécialiste reconnue du commerce équitable et de la consommation responsable, elle est aussi l’auteure des best-sellers Acheter, c’est voter (2005) et L’envers de l’assiette (2011) publiés chez Écosociété.

Fini le gaspillage!

Quatre trucs pour affamer nos poubelles et assurer une consommation responsable
De la pomme ridée au poireau desséché, en passant par la pinte de lait « passée date », chaque jour, on jette des aliments. Ce problème se présente à toutes les étapes de la chaîne alimentaire, de la ferme à la table; malgré tout, c’est nous, les consommateurs, qui jetons le plus d’aliments. Ce geste coûte très cher aux Canadiens puisque chaque consommateur perdrait près de 800 $ par année à cause du gaspillage alimentaire qu’il fait à la maison. Et c’est sans compter toutes les ressources (eau, engrais, pesticides, pétrole, emballages) qui entrent dans la production, la transformation et le transport de ces aliments. Voici donc quatre trucs simples afin de moins nourrir vos poubelles et d’éviter de gaspiller les aliments.

Cuisiner les aliments fatigués
Vous arrive-t-il parfois de tomber sur de véritables découvertes archéologiques dans le fond de votre réfrigérateur? Les fruits et légumes ratatinés ont certes connu des jours meilleurs, mais ils ne méritent pas nécessairement de se faire balancer directement à la poubelle. Les fruits plus âgés se prêtent à merveille à la confection de compotes et de confitures. Une fois en purée, les rides seront choses du passé ! Les légumes fanés ne laissent pas non plus leur place quand vient le temps d’apprêter des soupes et des potages réconfortants.

Congeler tout, tout, tout
À peu près tous les aliments se congèlent : fruits, légumes, céréales, viandes, poissons … C’est une méthode de conservation qui permet de réduire efficacement le gaspillage.

Dès que vous revenez du supermarché, placez vos pains au congélateur. C’est là qu’ils se conserveront le plus longtemps. Il suffit de les décongeler pour qu’ils redeviennent aussi frais que le jour de leur cuisson!

Les restes de repas peuvent être divisés en portions individuelles dans des contenants destinés à la congélation. Il suffira ensuite de les décongeler au fur et à mesure pour créer un lunch rapide, prêt à manger.

Faire un bouillon avec les restes de légumes
Lorsqu’on prépare des légumes, il est inévitable de se retrouver avec des bouts de tige, des pelures et d’autres épluchures. Plutôt que d’engraisser votre poubelle avec ces précieuses retailles, conservez-les dans un sac hermétique placé au congélateur. Une fois le sac plein, vous pourrez faire un bouillon de légumes. Il suffit de faire revenir un oignon dans l’huile. Ajoutez-y les retailles et faites cuire le tout. Recouvrez ensuite les légumes d’eau, assaisonnez avec des herbes fraîches ou sèches et laissez mijoter doucement une trentaine de minutes. Filtrez le tout, et vous obtiendrez un bouillon de légumes maison.

Se calmer en ce qui concerne les dates de péremption
Les dates de péremption sont les mentions « best before » (meilleur avant) que l’on peut voir sur certains produits alimentaires. Ces dates sont valides tant que l’emballage n’a pas été ouvert. Leur rôle n’est pas d’indiquer qu’un produit n’est plus propre à la consommation une fois passée une date donnée mais plutôt que le fabricant ne peut pas garantir que l’aliment sera encore au meilleur de sa forme du point de vue du goût, de l’apparence, de la texture ou de la valeur nutritive. Certains aliments, comme les œufs, le yogourt et les fromages fermes tels le cheddar peuvent être consommés sans problème après la date de péremption, s’ils ont été conservés dans les bonnes conditions. Nous avons tous, chaque jour, le pouvoir de lutter contre le gaspillage alimentaire. Intégrer quelques-uns de ces trucs dans son quotidien est une façon facile d’économiser de l’argent et de faire du bien à la planète.

Le plastique : son impact sur la santé humaine et l’environnement 

En 2012, 288 millions de tonnes de plastiques ont été produits sur la planète, soit près de 9 kg par seconde! Léger et solide, le plastique entre dans la fabrication d’une multitude d’objets : jouets, sacs de plastique, emballages alimentaires, appareils électroniques… Et tout ce plastique produit a des impacts sur notre santé et sur celle de l’environnement.

Santé humaine
La fabrication de plastiques nécessite des quantités considérables de pétrole puisqu’ils sont des polymères synthétiques fabriqués à partir de ce combustible fossile. Des produits chimiques y sont généralement ajoutés afin de leur conférer certaines qualités : rigidité ou souplesse, couleur, etc. Certains de ces additifs chimiques peuvent se dégager des matières plastiques, quand elles sont usées ou soumises à la chaleur, et être ingérés par l’humain. Les conséquences d’une ingestion à long terme de ces substances sont encore mal connues, mais causent certaines inquiétudes, particulièrement pour trois types de plastique.

Polychlorure de vinyle
C’est le plastique numéroté 3, aussi appelé PVC ou vinyle. Ce type de plastique contient des phtalates, produits chimiques qui pourraient être ingérés lorsqu’un enfant met un jouet ou un biberon dans sa bouche. Les phtalates pourraient affecter les systèmes immunitaire et hormonal des petits.

Polystyrène
C’est le plastique numéroté 6,  utilisé dans la fabrication de la styromousse, d’ustensiles en  plastique, de couvercles de tasses à café, etc. Il contient du styrène,  un composé qui se dégage du plastique lorsque celui-ci est exposé au gras et à la chaleur. Les effets de faibles expositions au styrène ne sont pas encore bien compris. Cependant, une exposition prolongée ou à forte dose (pour les travailleurs d’usines par exemple) peut être toxique pour le cerveau, le système nerveux, le foie et les reins.

Polycarbonate
Ce type de plastique est numéroté 7.­­1 Il est notamment utilisé pour fabri­quer des bouteilles d’eau réutilisa­bles, des biberons et des verres jetables. Il contient du bisphénol A, un composé chimique qui affecte le développement fœtal et qui peut occasionner de l’hyperactivité, une puberté précoce, des testicules petits ou une prostate élargie et, à l’âge adulte, des taux de sperme faibles. Des études ont donc recommandé aux autorités publiques canadiennes d’interdire la présence de ce composé chimique dans les gobelets et biberons pour enfants.

Environnement
Indirectement, le plastique peut aussi avoir des effets sur la santé humaine à cause de la pollution qu’il engendre. En 2010, le taux de récupération des plastiques était de 33 % au Québec. Cela veut donc dire que 67 % des plastiques produits se sont retrouvés dans les sites d’enfouissement ou ont tout simplement été jetés dans l’environnement. Une fois enfoui, le plastique met entre 100 et 1 000 ans à se dégrader et produit du méthane, un gaz à effet de serre 20 fois plus puissant que  le dioxyde de carbone (CO2). Et s’il est jeté dans l’environnement, le plasti­que risque d’être ingéré par  des animaux ou de polluer en se  dégradant des sites sensibles, des cours d’eau ou des milieux humides.

Consommation responsable
Afin de diminuer votre consommation de plastique, lors de votre prochain magasinage, pensez à :

  • Réduire. Avez-vous réellement besoin de ce que vous vous apprêtez à acheter? Existe-t-il une alternative plus écologique au produit désiré?
  • Éviter les plastiques numérotés 3 et 6, actuellement non recyclables au Québec et les plus nocifs pour la santé humaine.

Il est aussi bon de savoir que le plastique ne se recycle pas à l’infini : la résine sera fragilisée un peu plus à chaque élévation de température nécessaire à la fabrication d’autres plastiques. Donc, il vaut mieux pen­ser à réduire notre consommation de plastique avant même de recycler!

Chaque fois que nous effectuons un achat, nous exprimons nos préféren­ces. Pensez-y lors de vos prochaines emplettes, en consommant de façon responsable.
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1Le numéro 7 est également utilisé  pour désigner les bio plastiques qui, eux,  ne contiennent pas de bisphénol A.

Références : 
http://www.healthyenvironmentforkids.ca/sites/healthyenvironmentforkids.ca/files/Plastics-bilingual-web.pdf  
http://www.equiterre.org/solution/ les-impacts-de-votre-consommation

Chloé Gourde
Coordonnatrice, Programme Écoles écocitoyennes de l’Outaouais
Enviro Éduc-Action, chloe@enviroeducaction.org