Voyage à l’écovillage

« Findhorn Fondation », en Écosse

Nous sommes à l’automne 2014. Le temps est pluvieux, mais des rayons de soleil percent à l’horizon. D’une oreille un peu endormie, j’écoute le roulement du train sur les rails. Cela fait une douzaine d’heures que je suis en voyage, et j’entame la dernière partie du trajet en direction du nord-est de l’Écosse. À l’horizon se dessinent des collines verdoyantes parsemées de troupeaux de moutons, quelques grands arbres et des falaises escarpées. À mon arrivée à Forest, un autobus me conduit au petit village maritime de Findhorn. Coincé entre la baie et la mer, celui-ci se dessine sur les collines sablonneuses.

C’est une salle comble qui m’accueille dans l’amphithéâtre de l’écovillage où sont assemblées près de 300 personnes. C’est la dernière journée de la rencontre « New Story Summit ». Les participants discutent de la transition vers un Nouveau Monde où l’humain est le gardien de la Nature et travaille à restaurer l’environnement. Un monde où l’on honore la diversité et où l’éducation, l’alimentation et les technologies sont accessibles à tous. Lors de cette rencontre, on ne fait pas que rêver, on échange des pratiques qui ont fait leurs preuves et on parle de solutions. On met la main à la pâte et on repart avec des devoirs et des projets pour augmenter concrètement notre qualité de vie tout en réduisant notre empreinte écologique. Wow, c’est tellement motivant!

Dès le lendemain, je dois déjà dire au revoir à cette équipe et me préparer à une nouvelle aventure, car le cours EDE débute. C’est ce programme qui m’a amenée à visiter cet écovillage qui forme une communauté de 500 personnes. Tout au long des cinq semaines de formation qui suivent, j’ai la chance de découvrir cet endroit magnifique.

Lors des visites, j’observe avec mes nouveaux amis le travail remarquable accompli au fil du temps par les membres de l’écovillage. Ils ont réellement revitalisé cette parcelle de terre sablonneuse. Une multitude de fleurs, d’arbres et de jardins maraîchers ont transformé l’endroit en un oasis nourricier, paradis des oiseaux.

Dans une grande serre se trouve la « Living Machine » servant à traiter les eaux usées. Cette technologie utilise les microorganismes présents dans les racines pour filtrer l’eau. C’est réellement une machine à voir et une technique à étudier. Pendant le cours, nous avons même pu expérimenter et construire notre propre petit système de filtration!

Les énergies utilisées à l’écovillage proviennent de diverses sources renouvelables, mais la production se fait principalement au moyen de trois éoliennes qui sont gérées par une coopérative.

Les maisons, on pourrait en parler longtemps! Les habitants ont exploré avec passion des concepts de bâtiments écologiques divers. Voici une petite liste de techniques utilisées, pour ne nommer que celles-ci : orientation solaire passive, super isolation, matériaux locaux, serre en façade sud, conception minimaliste, habitations groupées, réutilisation de barils de whisky!

De plus, la formation nous fait découvrir plusieurs entreprises sur place, des systèmes de monnaies locales, une flotte de véhicules partagés, une école, un centre d’art… Le tout se déroule dans le centre communautaire, mais le cours nous fait également voyager. Élaboré par le réseau Gaia Education, le programme s’inspire de réalisations et de solutions proposées par une multitude d’écovillages à l’échelle internationale. Les concepts du développement durable y sont explorés sous quatre aspects principaux : écologique, social, économique et culturel. C’est une expérience des plus enrichissantes!

La tête remplie d’idées, je reviens au pays et j’entame immédiatement des démarches en vue d’offrir le 1er cours EDE au Canada.

Aujourd’hui, avec l’équipe de la Cité Écologique, notre équipe se prépare à offrir la 4e édition québécoise du cours EDE qui débutera le 6 juillet. Mon souhait : contribuer à rendre accessible ce beau rêve d’une nouvelle société plus respectueuse de notre Terre et de tous ses habitants!

C-Vert : un programme parascolaire multi-écoles… en environnement

Octobre annonce chaque année le lancement d’une nouvelle cohorte du groupe C-Vert à Gatineau. La première réunion hebdomadaire du groupe réchauffe le cœur de tout observateur : 20 adolescents, ayant entre 14 et 16 ans et provenant de quatre écoles secondaires différentes du secteur Gatineau, qui se rassemblent volontairement pour partager leur passion à l’égard du développement durable. Des jeunes qui bravent le temps automnal, après l’école, pour participer à une rencontre. Des jeunes qui affrontent les barrières sociales pour faire équipe et devenir amis avec des jeunes d’autres écoles. Des jeunes qui défient l’oisiveté en venant apprendre et découvrir après les classes. Il y a de quoi être impressionné!

C-Vert est un programme d’engagement environnemental pour adolescents de l’école secondaire du Versant et des écoles polyvalentes Nicolas-Gatineau, Le Carrefour et de l’Érablière. Pourquoi ces jeunes se réunissent-ils chaque semaine avec une animatrice? Pour en apprendre davantage sur les enjeux environnementaux locaux et mondiaux et pour développer leur leadership écocitoyen grâce à des projets concrets dans leur communauté.

En effet, après avoir découvert, pendant quelques séances, quelles sont certaines des problématiques environnementales auxquelles notre monde doit faire face (p. ex., gestion des déchets, surconsommation, protection des cours d’eau, survie de la biodiversité), les participants du groupe C-Vert sont peu à peu appelés à trouver des idées de projets qui leur permettraient de contribuer à un changement à l’échelle locale en lien avec une ou plusieurs des problématiques étudiées. Une fois les projets choisis en groupe, les adolescents, avec l’aide de leur animatrice, apprennent les rudiments de la gestion de projet et du leadership communautaire afin de pouvoir mettre en œuvre toutes les étapes requises pour réaliser leur projet. Ensemble, tout au long de l’année scolaire et même pendant un stage d’été de quatre semaines, ils s’emploient à transformer leur communauté grâce à des projets environnementaux positifs.

À titre d’exemple, la cohorte 2015-2016 de C-Vert Gatineau a conçu une activité de sensibilisation sur le thème des matières résiduelles pour les enfants inscrits au camp de jour de la ville de Gatineau. Avec certains groupes d’enfants du camp de jour, elle a créé des œuvres d’art hautes en couleurs à partir de matières récupérées. Ces œuvres d’art ont été exposées à la bibliothèque Guy-Sanche pendant un mois pour continuer à transmettre un message relatif à notre consommation et à notre façon de réutiliser les objets en fin de vie. Qui plus est, ces jeunes ont procédé au verdissement de base de la cour arrière de la SPCA de Gatineau pour que non seulement des employés du lieu, mais aussi les animaux qui sortent jouer dans la cour, puissent en profiter. La cohorte précédente avait planté des arbres fruitiers le long d’un jardin communautaire, en plus d’avoir récupéré des vélos usagés dans la communauté pour les réparer et les remettre aux enfants du Centre de pédiatrie sociale de Gatineau afin de les inciter au transport actif.

En bref, le programme C-Vert mérite d’être mieux connu, car les adolescents qui s’y inscrivent sont de véritables modèles d’écocitoyens qui contribuent de façon positive à l’avancement écoresponsable et durable de notre société.

Enviro Éduc-Action est gestionnaire de C-Vert à Gatineau, un programme mis en œuvre et soutenu financièrement dans six régions au Québec grâce à la Fondation de la famille Claudine et Stephen Bronfman, au Secrétariat à la jeunesse du Québec, aux YMCA du Québec et, pour Gatineau, au programme Présents pour les jeunes de la Banque nationale.

Geneviève Carrier, Enviro Éduc-Action
gcarrier@enviroeducaction.org

Le camp de formation en agriculture urbaine à la Ferme Moore s’enracine

Cet été, des adolescents ont pu exercer leur pouce vert grâce à leur participation au Camp de formation en agriculture urbaine au magnifique domaine de la Ferme Moore. Pendant trois semaines, ces jeunes ont semé, désherbé, cueilli et dégusté les délicieux légumes qu’ils ont aidé à faire pousser. Pour plusieurs, il s’agissait d’une première expérience de jardinage, mais certainement pas de la dernière!

Le projet a été développé par l’organisme sans but lucratif Enviro Éduc-Action, dont le mandat est d’offrir à la population de Gatineau une occasion d’apprendre concrètement sur l’environnement dans une perspective de développement durable. L’organisme possède une dizaine d’années d’expérience en éducation expérientielle en environnement, mais le camp était sa première incursion dans le monde de l’agriculture. Or, la dyna­misation de la Ferme Moore en 2015 a fourni une occasion exceptionnelle qui a permis à ce projet sans égal à Gatineau de voir le jour.

Les jeunes participants, âgés de 12 à 16 ans, ont pu profiter au maximum de tous les avantages d’être en ville tout en passant la majeure partie de leur temps à la ferme. Des sorties à la plage du parc Moussette et des ateliers sur l’histoire de l’Outaouais ont permis de mieux situer la ferme dans son contexte urbain. L’exploration du Marché de l’Outaouais, des cours d’agronomie ainsi que le travail aux champs ont inculqué une connaissance fine de l’agriculture. De plus, grâce à un partenariat avec les Potagers à partager des quartiers Wright et Saint-Jean-Bosco, les jeunes ont pu mettre en application leurs connaissances en matière d’agriculture urbaine; ils ont notamment contribué à faire fleurir leur­ communauté en faisant profiter les résidents de leur savoir-faire en jardinage.

Ce sont surtout les amitiés tissées au fil des jours passés ensemble lors de ce camp de trois semaines qui ont marqué les participants. Il n’était pas rare qu’ils restent ensemble au domaine de la Ferme Moore une fois terminées les activités de la journée pour profiter des merveil­les de la nature. Comme quoi il est encore possible, en cette ère d’Internet et de gadgets électroniques, de jouer dehors avec ses amis.

Au final, non seulement ces jeunes ont pu découvrir le monde de l’agriculture urbaine, mais ils sont devenus des jeunes citoyens écoresponsables. Avec l’expérience qu’ils ont acquise pendant l’été, ils pourront proposer des solutions pour répondre aux défis d’aujourd’hui.

Enviro Éduc-Action souhaite renouveler l’expérience à l’été 2017 et est ouvert à tout type de partenariat permettant de bonifier l’expérience pour un maximum de jeunes. Enviro Éduc-Action tient d’ailleurs à remercier le Club optimiste de Hull qui s’est associé au projet en offrant des bourses d’inscription qui ont permis à six jeunes de participer gratuitement au camp de cet été.