Le plastique : son impact sur la santé humaine et l’environnement 

En 2012, 288 millions de tonnes de plastiques ont été produits sur la planète, soit près de 9 kg par seconde! Léger et solide, le plastique entre dans la fabrication d’une multitude d’objets : jouets, sacs de plastique, emballages alimentaires, appareils électroniques… Et tout ce plastique produit a des impacts sur notre santé et sur celle de l’environnement.

Santé humaine
La fabrication de plastiques nécessite des quantités considérables de pétrole puisqu’ils sont des polymères synthétiques fabriqués à partir de ce combustible fossile. Des produits chimiques y sont généralement ajoutés afin de leur conférer certaines qualités : rigidité ou souplesse, couleur, etc. Certains de ces additifs chimiques peuvent se dégager des matières plastiques, quand elles sont usées ou soumises à la chaleur, et être ingérés par l’humain. Les conséquences d’une ingestion à long terme de ces substances sont encore mal connues, mais causent certaines inquiétudes, particulièrement pour trois types de plastique.

Polychlorure de vinyle
C’est le plastique numéroté 3, aussi appelé PVC ou vinyle. Ce type de plastique contient des phtalates, produits chimiques qui pourraient être ingérés lorsqu’un enfant met un jouet ou un biberon dans sa bouche. Les phtalates pourraient affecter les systèmes immunitaire et hormonal des petits.

Polystyrène
C’est le plastique numéroté 6,  utilisé dans la fabrication de la styromousse, d’ustensiles en  plastique, de couvercles de tasses à café, etc. Il contient du styrène,  un composé qui se dégage du plastique lorsque celui-ci est exposé au gras et à la chaleur. Les effets de faibles expositions au styrène ne sont pas encore bien compris. Cependant, une exposition prolongée ou à forte dose (pour les travailleurs d’usines par exemple) peut être toxique pour le cerveau, le système nerveux, le foie et les reins.

Polycarbonate
Ce type de plastique est numéroté 7.­­1 Il est notamment utilisé pour fabri­quer des bouteilles d’eau réutilisa­bles, des biberons et des verres jetables. Il contient du bisphénol A, un composé chimique qui affecte le développement fœtal et qui peut occasionner de l’hyperactivité, une puberté précoce, des testicules petits ou une prostate élargie et, à l’âge adulte, des taux de sperme faibles. Des études ont donc recommandé aux autorités publiques canadiennes d’interdire la présence de ce composé chimique dans les gobelets et biberons pour enfants.

Environnement
Indirectement, le plastique peut aussi avoir des effets sur la santé humaine à cause de la pollution qu’il engendre. En 2010, le taux de récupération des plastiques était de 33 % au Québec. Cela veut donc dire que 67 % des plastiques produits se sont retrouvés dans les sites d’enfouissement ou ont tout simplement été jetés dans l’environnement. Une fois enfoui, le plastique met entre 100 et 1 000 ans à se dégrader et produit du méthane, un gaz à effet de serre 20 fois plus puissant que  le dioxyde de carbone (CO2). Et s’il est jeté dans l’environnement, le plasti­que risque d’être ingéré par  des animaux ou de polluer en se  dégradant des sites sensibles, des cours d’eau ou des milieux humides.

Consommation responsable
Afin de diminuer votre consommation de plastique, lors de votre prochain magasinage, pensez à :

  • Réduire. Avez-vous réellement besoin de ce que vous vous apprêtez à acheter? Existe-t-il une alternative plus écologique au produit désiré?
  • Éviter les plastiques numérotés 3 et 6, actuellement non recyclables au Québec et les plus nocifs pour la santé humaine.

Il est aussi bon de savoir que le plastique ne se recycle pas à l’infini : la résine sera fragilisée un peu plus à chaque élévation de température nécessaire à la fabrication d’autres plastiques. Donc, il vaut mieux pen­ser à réduire notre consommation de plastique avant même de recycler!

Chaque fois que nous effectuons un achat, nous exprimons nos préféren­ces. Pensez-y lors de vos prochaines emplettes, en consommant de façon responsable.
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1Le numéro 7 est également utilisé  pour désigner les bio plastiques qui, eux,  ne contiennent pas de bisphénol A.

Références : 
http://www.healthyenvironmentforkids.ca/sites/healthyenvironmentforkids.ca/files/Plastics-bilingual-web.pdf  
http://www.equiterre.org/solution/ les-impacts-de-votre-consommation

Chloé Gourde
Coordonnatrice, Programme Écoles écocitoyennes de l’Outaouais
Enviro Éduc-Action, chloe@enviroeducaction.org

Le programme Écoles écocitoyennes de l’Outaouais

Toute une aventure écologique a été vécue de 2013 à 2015 dans 16 établissements scolaires de la région. Ces écoles primaires, écoles secondaires et centres d’éducation des adultes ont participé à un projet pilote du tout nouveau programme Écoles écocitoyennes de l’Outaouais; (www.ecoles-eco.ca) d’une durée de deux années scolaires.

Unique dans la région, ce programme vise deux buts complémentaires : tout d’abord, développer le sens éco­­­­citoyen chez les jeunes et, ensuite, appuyer l’amélioration des bilans écoresponsables des établissements scolaires.

Pourquoi faire tout cela? Avant tout, l’éducation relative à l’environnement (ERE) auprès des jeunes est une des clés de tout changement social en faveur d’une société qui comprend mieux les enjeux de développement durable et qui agit concrètement en faveur d’une amélioration de la santé humaine et environnementale. D’autre part, les commissions scolaires et les écoles du Québec doivent envisager d’apporter certains changements en vue d’atteindre les objectifs du Plan d’action de développement durable fixés par le Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) (<ahref= »http://www.mels.gouv.qc.ca/fileadmin/site_web/documents/PSG/politiques_orientations/PADD_2013p.pdf »>http://www.mels.gouv.qc.ca/fileadmin/site_web/documents/PSG/politiques_orientations/PADD_2013p.pdf). Enfin, les jeunes eux-mêmes réclament plus d’actions écologiques dans leurs écoles et se sentent interpellés par les thèmes entourant le développement durable (https://drive.google.com/file/d/0B_ob7STW0jIEdFlzVkpwX1lfbGs/edit?pli=1).

Six thématiques environnementales sont privilégiées par le programme pour atteindre les objectifs susmentionnés :

  • Travail d’équipe et synergie
  • Éducation relative à l’environnement et rapprochement avec la nature
  • Gestion des matières résiduelles
  • Gestion de l’eau
  • Verdissement des terrains d’écoles et protection des milieux naturels
  • Gestion de l’énergie

Le mode de fonctionnement du programme est fort simple : chaque école inscrite dispose d’une « banque d’heures » bien à elle et l’utilise à sa guise, selon ses besoins. Dans la banque d’heures, l’école choisit à la carte :

    • Des animations pédagogiques relatives à l’environnement, en classe, pour les élèves;
    • Des animations publiques, à la cafétéria, dans l’agora ou dans la cour par exemple;
    • Des formations spécifiques à l’intention du personnel ou des comités de parents;
    • Du temps de services-conseils en développement durable pour la direction ou pour le comité vert;
    • De la présence d’accompagnement pendant une activité organisée par l’école;
    • Du temps de recherche d’informations, de financement ou de fournisseurs;
    • De l’appui à la gestion de projets verts pour l’école.

Le programme a donné de très beaux résultats durant la période 2013-2015, près de 10 000 élèves de la région ayant été sensibilisés. Il s’est avéré que la plupart des écoles ont demandé un appui particulier pour la gestion des matières résiduelles, qui constitue une priorité pour elles. Ainsi, presque toutes les écoles ont eu droit à des animations de caractérisation des déchets devant les élèves et le personnel, ce qui a favorisé une amélioration notable des compéten­ces en matière de tri du recyclage et du compostage au sein des établissements scolaires. Certaines écoles ont implanté des nouveaux services de collecte de matières recyclables oucompostables, tandis que d’autres se sont concentrées sur des projets de verdissement de leurs terrains, pour améliorer laqualité de vie de tous. En bref, le programme a su appuyer les écoles, enseignants et élèves qui avaient envie de mettre en œuvre des initiatives concrètes de sensibilisation et d’action en faveur de la santé de l’environnement!

Geneviève Carrier, Directrice Enviro Éduc-Action