Une vie de chien

Vivre maintenant… être authentique – comme un chien.

Avez-vous remarqué à quel point il est facile de perdre sa capacité d’être dans le moment présent : les enfants, le travail, la famille, les amis, les voisins, le manque de temps et d’énergie… Tous les jours, la vie nous distrait avec toutes sortes d’expériences. Et, de fil en aiguille, nous nous retrouvons en grand stress, débordés de tous les côtés et manquant cruellement de temps pour… « être ». Il devient rapidement clair que nous avons deux choix : prioriser ou y laisser notre peau.

Les animaux, eux, ne sont pas si fous : ils vivent « maintenant » – dans l’authenticité – avec ce qu’ils sont et ce qu’ils ont, ni plus, ni moins. Ce qui est passé n’existe plus, ce qui s’en vient n’existe pas encore. Hmmm.

Un jour, j’ai décidé de prendre exemple sur eux. Je me suis entourée d’animaux (chien, chat, oiseaux). Je les ai observés vivre dans le présent. Quand c’était l’heure de dormir, j’ai dormi; quand c’était l’heure de manger, j’ai mangé. Être en contact avec des animaux a fini par changer le rythme de ma vie : désormais je priorisais les choses vraiment importantes.

Plus tard, j’ai réalisé qu’il ne suffisait pas d’avoir des animaux pour être dans le présent. Il fallait également « être présent »! Si nous « n’y sommes pas », nous ne pouvons « y être ».

Lorsque j’ai eu l’opportunité de participer au dressage d’un magnifique chien de 5 ans qui travaillait en zoothérapie depuis sa plus tendre enfance, j’ai tenté de faire ce qui m’était demandé… C’était terrible, je me trompais de main, de pied, de côté, de mot, d’intonation et j’en passe – ça ne marchait pas! Pas parce que le chien ne savait pas quoi faire (elle était dressée!). Non, à cause de moi!

Je devais me mettre « dedans » – être dans le présent. Tout un concept… que je ne saisissais pas vraiment. Belle théorie, mais comment l’appliquer? Mon cerveau essayait de comprendre, mais plus je cherchais et moins je comprenais.

Être dans le présent : il fallait que j’apprenne que c’était à moi « d’être là ». Le chien y était, confus sans doute par les messages peu clairs que je lui envoyais… Mais j’étais tellement concentrée sur mes pieds, la laisse et tout le reste que j’ai…oublié le chien!!! Il fallait que j’apprenne à m’enraciner dans le présent pour pouvoir entrer en contact avec le chien – il me fallait « être ». Tout un projet! J’ai appelé cette expérience « la danse du chien » (j’ai failli oublier que cette danse se dansait à 2)!

Cela m’a pris plusieurs rencontres avant que les choses ne deviennent plus claires, jusqu’à ce qu’un beau jour – le « feeling »! Je ne peux pas le dire autrement. J’avais compris : sois dans le moment présent, connecte-toi au chien et fais confiance à l’équipe humain-canin (une belle théorie encore plus belle lorsqu’on arrive à la traduire dans la réalité sous forme d’actions). Quand j’ai commencé à me sentir dans la zone, wow, quelle découverte! À partir de ce moment-là, rien ne fut plus pareil.  Nous fonctionnions comme une équipe soudée – quel sentiment de force et de collaboration! Ça y est, j’étais accroc! Au fond, c’était le chien qui m’avait dressée tout en étant juste LÀ. Maintenant, tout devenait possible. Wow!

Lorsque nous sommes propriétaires d’un animal, nous devons vivre dans le présent si ce n’est que pour éviter d’avoir des animaux déséquilibrés. C’est à nous, humains, de nous ajuster aux animaux pour respecter leur besoin génétique de vivre maintenant, pour en faire des animaux mentalement en santé. Et par la même occasion nous garder enracinés dans le présent!

En côtoyant les animaux, je découvre et redécouvre chaque jour que le concept être dans le présent passe aussi par la résilience. Les animaux l’appliquent constamment dans leur vie. Si, par exemple, ils ont une patte en moins, ils continuent… avec trois pattes. C’est leur nouvelle réalité – tout simplement. Ils vivent un moment à la fois.

Je vous invite à vous inspirer du mode de vie des animaux et nous, les humains, en serons sans doute plus heureux. Pourquoi nous compliquer la vie? Vivons ici et maintenant, dans le présent – priorisons ce qui est réellement important. N’est-ce pas le plus beau cadeau que les animaux peuvent nous offrir?

Laissons les animaux nous montrer la voie : « Quand le passé n’est plus et que l’avenir n’y est pas encore, il reste LE PRÉSENT ».

Le pouvoir thérapeutique de l’animal sur l’humain

La zoothérapie
Madame S., atteinte de la maladie d’Alzheimer, ne sait plus ce qu’est un lapin; elle ne se souvient plus comment le flatter. Mais quand je pose l’animal sur son cœur, elle fredonne et le berce. Elle a sans doute déjà pris soin de sa famille. Grâce à ma formation et à mon expérience, j’ai su l’amener au-delà de sa maladie et de ce qu’elle n’est plus… pour qu’elle puisse communiquer à un niveau cœur à cœur, avec son être réel, son énergie.

Autiste, le petit bonhomme, G., n’établit pas de liens avec les animaux. Pourtant, il développe la capacité d’entrer en relation avec mon chien Bilou. Il se déplace avec lui et, lorsqu’il est assis près de lui, ses mains se promènent joyeusement sur la douce fourrure – un timi­de sourire! Il ne sait pas que c’est un chien, ne comprend pas ce que nous faisons, ne parle pas. Il est heureux d’être lui-même, tout simplement!

L’objectif ultime de toutes nos interventions en zoothérapie est d’améliorer la qualité de vie de nos clients tout en tenant compte de leurs limites, de leurs capacités et de leurs préférences. La réalité de la personne change avec la présence bienfaisante d’un animal.

La zoothérapie… jusqu’à moi
Depuis les années 1970, des hôpitaux, CHSLD, résidences-services et établissements psychiatriques d’Amérique du Nord, notamment des États-Unis, font appel à la zoothérapie pour atténuer les sentiments d’isolement et de stress chez leurs patients. Ce fut une découverte pour moi en 2009, alors que je me trouvais en transition professionnelle.

Jusque-là, je m’étais consacrée à la mise sur pied et à la coordination de Leucan Outaouais, pour œuvrer auprès des familles dont l’enfant a un cancer. Désirant passer à autre chose, ma recherche à partir des mots animaux et relation d’aide m’a amenée à zoothérapie, ce que j’appelle aujourd’hui le bien-être par les animaux.

Ce que le Dr B. Levinson, pédopsychiatre, a découvert dans les années 1950, je le vis tous les jours auprès de ma clientèle : un intérêt naturel de l’humain envers l’animal.

Les bienfaits de la zoothérapie
Ce que beaucoup de gens qualifient­ de flattage de toutous va bien au-delà du bien-être spontané qu’apporte la présence d’un animal; la vision de la zoothérapie a évolué depuis les années 1970 – je parle ici de l’amélioration ou du maintien au niveau psychologique, émotif, physique, cognitif et social.

Un récent article publié dans le magazine Science & Vie fait état d’une recherche qui a été faite pour démontrer les bienfaits de la zoothérapie auprès des enfants ayant un cancer. Il conclut à une baisse du taux de cortisol, du stress, du rythme cardiaque et du niveau d’anxiété des participants.

Les percées de la zoothérapie
Nous voyons maintenant des appli­cations pour des problématiques comme le TDA/H, l’anxiété, les troubles langagiers, les troubles d’apprentissage, la dynamique familiale, la fin de vie, le deuil.

Quand faire appel à un intervenant en zoothérapie?
Si vous aimeriez profiter d’un accompagnement pour passer au travers d’une réalité quotidienne ou d’un défi spécifique, consultez un spécia­liste. Pour travailler sur des objectifs spécifiques, il utilisera la présence de l’animal pour faire ressortir la motivation et le bonheur spontané nécessaires pour améliorer votre qualité de vie. Faites appel au bien-être par les animaux!