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Pèlerinage sur l’île japonaise de Shikoku

Shikoku est l’une des quatre principales îles du Japon. On y trouve 88 temples bouddhistes répartis sur tout le pourtour de l’île. La plupart des pèlerins (henro) font le circuit à pied, et il faut compter entre 30 et 60 jours pour parcourir les 1 400 kilomètres qui relient tous les temples.

Le fondateur
Il y a environ 1 200 ans, le moine Kukai (connu sous le nom de Kobo-Daishi après sa mort) semble être à l’origine du pèlerinage sur l’île de Shikoku. La légende veut que l’homme le plus riche de l’île ait cherché le moine partout sur l’île pour s’excuser de l’avoir chassé lorsque ce dernier lui avait demandé l’aumône. Le moine lui serait apparu sur son lit de mort pour l’absoudre. On dit que l’esprit de Kobo-Daishi accompagne chaque pèlerin.

Les rituels
Il y a, dans les rituels, la notion de répétitivité des gestes, des paroles et des codes mis en place. Lorsqu’un pèlerin entre dans un temple, il doit accomplir certains rituels. Ce sont toujours les mêmes pour chaque temple, pour éviter au pèlerin de se concentrer sur les rituels à observer chaque fois qu’il entre dans un nouveau temple. Il doit se consacrer entièrement à sa méditation et à sa spiritualité.

À l’entrée des temples, il y a des gros-ses cloches bouddhistes, les bonsho, qui sont frappées à l’aide d’un maillet ou d’une poutre suspendue à des cordes. Le pèlerin annonce d’abord son arrivée en frappant cette cloche une fois. Ce geste est aussi censé éloigner les mauvais esprits.

Ensuite vient la purification, le kiyomu. Il s’agit essentiellement d’une purification symbolique et d’ablutions rituelles. Près de chaque entrée d’un temple, il y a un bassin (chozuya) avec des petites louches (hishaku). On se verse de l’eau sur les mains et on se rince la bouche avant d’entrer dans l’enceinte du temple.

Près de l’entrée du temple, il y a une boîte dans laquelle le pèlerin dépose un osamefuda, un billet de souhaits sur lequel sont déjà inscrites des prières pour le bonheur, la santé, la prospérité et la paix, ainsi qu’un dessin de Kobo-Daishi. Le pèlerin y inscrit aussi son nom ou celui d’une personne pour laquelle il souhaite que les prières soient récitées. Ces osamefuda sont brûlés régulièrement au cours d’une cérémonie.

Dans le temple, le pèlerin récite une prière, un mantra, toujours le même dans chaque temple.

Le premier temple
C’est au premier temple, le Ryozen-ji, que l’on s’équipe pour le pèlerinage.Dans une boutique, le pèlerin peut s’acheter la tenue du pèlerin : par-dessus blanc (hakui) et chapeau conique blanc. Il y a aussi le bâton de marche du pèlerin (kongo-tsue). De plus, le pèlerin se procure les billets de souhaits qu’il déposera dans une boîte à l’entrée de chaque temple et le livret du pèlerin (nokyocho) où seront apposés les seaux peints à la main de chacun des temples.

Le pèlerinage
Le pèlerinage est autant une épreuve physique qu’une quête spirituelle. Certains temples sont faciles d’accès, alors que d’autres sont situés au sommet de montagnes qu’il faut gravir, parfois dans des conditions rudimentaires, à travers des forêts et sous la pluie.

Pourquoi fait-on ce pèlerinage? Certains disent que le pèlerinage affirme leur appartenance au Japon et leur fierté d’être Japonais au tra-vers de l’évocation de ces traditions anciennes. Pour d’autres, ce parcours sur l’île de Shikoku est une zone de méditation, un espace spirituel et une période de temps qui est propice à la réflexion, une chance de ralentir et d’admirer la beauté des environs. C’est aussi une bulle spirituelle qui isole du rythme effréné de la vie moderne.

Chaque temple offre l’hébergement aux henro qui le désirent. Ceux-ci peuvent aussi trouver un lit (ou plutôt un futon) dans un des nombreux ryokan, ces auberges japonaises traditionnelles. Un pèlerinage qui permet de vivre l’ultime expérience japonaise.