La sexualité… de l’insanité à la sanité!

À l’aube d’un été qui s’annonce chaud, plusieurs attendent impatiemment le retour des mini-jupes et des maillots de bain. Pourquoi? Parce qu’à la vue du corps dénudé, ils s’emballent et s’enivrent, et ce, jusqu’à s’en étourdir…  Je travaille comme sexologue et psychothérapeute en bureau privé depuis 2006 auprès de diverses clientèles, mais depuis quelques années, j’observe une augmentation d’une clientèle qui souffre du mal de vivre, du manque d’amour… que certains cherchent à combler au moyen de la sexualité. Voici donc un bref portrait de ce qu’est la dépendance sexuelle, qu’on appelle aussi sexolisme.

Ce qu’on cherche à comprendre au sujet de la dépendance sexuelle, c’est comment il se fait qu’on parle de dépendance alors que la sexualité est un besoin vital. Autrement, nous serions tous dépendants, tout comme il faut s’alimenter et que certains abusent de la nourriture. Le dépendant sexuel est celui qui a perdu le contrôle, qui n’a plus la liberté ni le pouvoir de choisir ou de modifier ses comportements sexuels malgré les conséquences négatives. On parle de sexolisme lorsque la sexualité est utilisée pour briser l’isolement, pour surmonter l’insécurité ou la peur; bref, pour cacher une émotion. On crée un appétit artificiel qui conduit à faire mauvais usage de la sexualité ou à abuser de cet instinct naturel. C’est, en définitive, une sexualisation de ses émotions.

Grâce aux données de Google Double Click Ad Planner, nous savons que les sites pornographiques génèrent 4,4 milliards de pages vues dans le monde entier tous les mois, et ce, sans compter les autres sources de consommation. Peu de recherches sont véhiculées à propos de cette dépendance. Elle est encore peu connue et très difficile à évaluer.

Mis à part la pornographie, il existe d’autres sources de consommation sexuelle (lignes téléphoniques érotiques, sites de rencontres à caractère sexuel, masseuses et danseuses érotiques, sextos, etc.). Quand on parle de dépendance sexuelle, il en résulte que beaucoup plus d’hommes que de femmes en souffrent, mais à vrai dire, cette dépendance se manifeste différemment. Les hommes la vivent de façon solitaire (masturbation jumelée à la pornographie) et les femmes, dans leurs relations (jeux de séduction en cherchant le regard désirant et approbateur des hommes). Le vide intérieur causé par le manque affectif peut expliquer pourquoi être désiré = être aimé.

En conclusion, je peux m’interroger. Si je n’avais jamais été en contact avec des messages ou des images­ hyper-sexualisées, quelle sorte d’individu serais-je devenu sexuellement? J’aurais reçu une programmation positive sur la sexualité : amour, respect, consentement, liberté, choix, tendresse, plaisir, etc. J’aurais une bonne estime de soi : je serais bien avec moi-même, heureux. J’apprécierais mon corps tel qu’il est, avec mes imperfections, et je mettrais en valeur mes atouts. Je ferais des choix éclairés, basés sur mes désirs, mes valeurs et mes besoins. J’aurais développé des habiletés de communication saine pour me sentir à l’aise de parler de sexualité. Je me respecterais, je ferais l’amour seulement quand j’en ai envie.  Je comprendrais et respec­terais les différences des sexes. Je serais en harmonie avec ma féminité/masculinité. J’apprendrais à connaître psychologiquement la personne aimée avant de la découvrir physi­quement. Je me laisserais séduire, je savourerais l’art de la séduction. Je mettrais la lenteur au cœur du processus de la rencontre intime et sexuelle, afin de nourrir la sensualité dans le moment présent. Je serais présent d’esprit, disponible émotionnellement, dans la pleine conscience corporelle. Je chercherais à vivre une expérience de connexion amoureuse, sexuelle et spirituelle sans chercher l’orgasme à tout prix. Enfin, j’aurais une sexualité saine parce que centrée, d’abord et avant tout, sur des valeurs intérieures.

Ton corps, sais-tu ce qu’il te dit?

Nos corps émotionnel, mental et physique parlent. Étant le plus tangible, le corps physique est plus facile à écouter.

Une personne peut avoir besoin de mois ou même d’années pour prendre conscience qu’une façon de penser (corps mental) lui est nuisible ou qu’une émotion encombre son corps émotionnel et crée un blocage. Par contre, une douleur physique ne passe généralement pas inaperçue.

Lorsque nous prenons conscience qu’une attitude ou une façon d’agir nous nuit, nous pouvons la transformer pour ne plus souffrir de ses conséquences. C’est pourquoi il est important de développer notre conscience et je suggère fortement d’utiliser le corps physique pour y arriver plus rapidement.

TA FAÇON DE T’ALIMENTER
L’alimentation est très révélatrice de l’attitude intérieure. Pendant minimum une semaine, je te propose de noter tout ce que tu as mangé et bu (à part de l’eau) au courant de la journée. Indique aussi si c’était par faim ou pour une autre raison.

Quand tu t’alimentes par habitude – à heures fixes, éviter le gaspillage, etc. – c’est que tu as tendance à agir également par habitude dans d’autres domaines. Au lieu de considérer tes besoins, tu te conformes à des croyances assimilées par ton mental. Quand tu manges par émotion, ça peut être pour combler un vide intérieur ou pour tenter de refouler des émotions difficiles à exprimer. Manger par gourmandise – quand l’un de tes sens t’y tente alors que tu n’as pas faim – veut dire que tu es facilement influençable par les autres.

Il est intéressant aussi d’observer ce que tu manges et d’attribuer une qualité aux aliments, ex. le café : stimulant, les épices : piquantes, le sucre : doux. Ton corps te dit que tu compenses pour un manque de piquant, de stimulation ou de douceur dans ta vie. Lorsque tu en prends conscience, tu peux choisir de répondre à ton véritable besoin au lieu de manger. Tu peux aussi vérifier le degré du manque affectif par la fréquence de tes envies.

TES MALAISES ET MALADIES
Chaque douleur physique exprime en même temps la souffrance des corps émotionnel et mental.

Pour être en harmonie, tes trois corps doivent être au service de ton ÊTRE qui les guide. Quand tu as mal, c’est que tes corps tentent de diriger ta vie sans SA guidance.

Lorsque tu veux quelque chose, chaque corps exerce une fonction particulière. Tu utilises les ressources du corps mental pour manifester ce que tu veux, celles du corps émotionnel pour désirer, sentir, et c’est avec le corps physique que tu passes à l’action.

Peu de gens créent leur vie en harmonie avec leur être. Voici deux exemples qui illustrent le processus de manifestation sans guidance intérieure.

• Une personne veut changer de travail ou investir de l’argent. Si elle écoute son corps mental raviver des mémoires désagréables du passé, elle s’empêchera de réaliser son désir par peur des imprévus et des obstacles. Elle laissera ainsi ses mémoires diriger sa vie au lieu de manifester ce qu’elle veut. C’est avec des douleurs aux jambes que son corps exprimera sa peur d’avancer.

• Une mère de famille a besoin d’aide et se refuse d’en demander parce qu’elle croit que les tâches lui appartiennent automatiquement. En pensant devoir en faire beaucoup, elle s’en demande trop et se crée un mal de dos. La douleur ne vient pas du fait que les autres ne la soutiennent pas. Ils participent uniquement à sa croyance en la laissant agir et cela lui permet d’expérimenter ce en quoi elle croit.

Ces deux courts exemples montrent comment le corps physique peut nous aider à conscientiser plus rapidement. La douleur s’exprime dans le corps physique à l’endroit où la croyance mentale bloque la manifestation d’un désir.

N’est-il pas merveilleux de constater comment ton corps, ainsi que tout ce qui se passe dans ton monde physique, peut servir à en apprendre sur toi-même?