Leçon d’âne ou d’âme?

Longtemps considéré comme le cheval du pauvre, accablé de toutes sortes de termes disgracieux, disparu de nos campagnes par manque d’intérêt envers lui, l’âne fut longtemps le mal-aimé des campagnes.

Depuis des millénaires, l’âne fait partie de la vie quotidienne des hommes. Il a et contribue encore au développement économique de certains pays (exemple la Somalie), il a été un travailleur important dans les mines et en zone rurale, il fait partie des symboles bibliques, a inspiré de nombreux poètes, etc.

Connaît-on vraiment cet animal en voie de disparition au Canada et au Québec?

La réponse est non bien entendu. Observez l’âne : des pattes bien ancrées sur le sol terrestre et de grandes oreilles dressées vers le ciel. Pour mieux vous entendre? Pas forcément… Les ânes sont en harmonie avec l’énergie terrestre et leur taux vibratoire est très élevé, l’âne viendra naturellement à la rencontre de votre âme.

Par méconnaissance, les gens vous diront qu’un âne est buté. L’âne cherche à comprendre avant d’agir. Il n’est pas impulsif et a besoin d’analyser les situations, de sonder la personne en face de lui, d’évaluer la capacité, votre capacité. Avant de vous accorder sa confiance, un âne vous obligera à travailler avec lui, il testera vos réactions. Quand le travail avec un âne se fait sur une base de respect mutuel et de communication, il est étonnant de voir à quel point l’âne peut donner au niveau affectif et émotionnel.

Dans nos sociétés, nous encourageons l’exercice physique et la marche est une des activités les plus populaires. Facilement accessible et ouverte à tous les groupes d’âges, la marche permet de dérouiller nos articulations. L’utilisation d’un âne en randonnée a certains avantages.

Tout d’abord d’un point de vue pratique, l’âne (équidé au dos courageux) va porter votre matériel de randonnée et soulagera ainsi votre dos. D’un point de vue relationnel, l’âne est un animal émotif et sensible qui va « sonder » votre âme. C’est un animal doux et calme, qui adore travailler avec l’homme, le susciter dans sa communication verbale et physique. Il n’aura aucune difficulté à comprendre vos peines, vos souffrances, votre état physique et il se fera un devoir de communiquer avec votre âme (au niveau vibratoire bien sûr) pour la soulager. Votre randonnée deviendra alors une marche de santé thérapeutique!

C’est une des raisons pour lesquelles, l’âne est utilisé en « asinothérapie » avec les personnes souffrant de troubles de comportement ou d’handicaps physiques, les personnes malades ou encore en réinsertion. Et pour le public en général, l’âne est une source de ressourcement à découvrir.

En Europe, cette activité populaire et de tourisme vert a énormément gagné en popularité et a permis la revitalisation de plusieurs villages.

Leçon d’âne ou d’âme? Une seule lettre différencie les deux, c’est peut-être la raison pour laquelle l’âne amène notre âme à se questionner sur nos émotions, valeurs et engagements sociaux. Un beau moment à partager seul, en famille ou en groupe en compagnie d’ânes!

Choisir le bonheur

Le but de toute éducation et de nous apprendre à aimer la beauté. Platon, La République

Bonheur et environnement

Y a-t-il une relation entre bonheur et environnement, entre bonheur et écologie? Bien sûr que oui! Il y a du bonheur dans le fait de nous sentir en harmonie avec notre environnement et de sentir que nous participons à créer un environnement sain, beau et prometteur de vie. Qui de nous n’a jamais ressenti le bien-être que procure une marche dans la nature, l’appréciation d’un beau coucher de soleil ou la joie de respirer l’air pur de la montagne ou de la mer? Le contact avec la nature nous met en contact avec nous-mêmes, il nous aide à atteindre la paix intérieure et représente une source de joie.

Mais, il y a certaines conditions pour que cette relation humain/environnement soit harmonieuse. La première condition et d’être conscient de cette loi de l’écologie qui dit que « tout est dépendant, la séparation n’existe pas ». Le bonheur obéit aussi à cette loi. Nous sommes liés à ce qui nous entoure, nous réagissons à notre environnement et nous l’influençons, que cet environnement soit physique, psychologique, intellectuel ou spirituel. Pour arriver au bonheur, il faut accepter d’entrer en communication, je dirais même en communion avec notre environnement, avec la vie sur notre planète, avec tout ce qui nous entoure et tout ce qui se passe à chaque instant. Communion, c’est-à-dire ouverture, partage, sensibilité à l’environnement, à l’influence de l’environnement sur soi et à notre influence sur l’environnement.

Une de mes clientes atteinte d’un cancer du foie était venue me consulter pour apprendre à visualiser. Cette cliente, partie de rien, avait consacré presque toute l’énergie de sa vie à devenir multimillionnaire, ce qu’elle avait réussi. En visualisation, elle a fait des promenades dans la nature, elle s’est détendue, elle a appris à apprécier la vie. Elle a aussi appris à devenir attentive à ce qu’elle ressentait dans son corps et à utiliser l’énergie de la nature pour stimuler sa propre énergie. De ces séances de visualisation, elle ressortait calmée, énergisée, plus heureuse. Elle a survécu près de deux ans au lieu du trois mois annoncé par le médecin. Et peu avant sa mort, je lui demandais si elle croyait que sa thérapie avait valu la peine puisqu’elle allait mourir de toute façon. Elle m’a répondu : « Jamais le ciel ne m’a paru si bleu et les fleurs si belles. Je reviens de chez moi, en Gaspésie, et la mer m’a parlé comme jamais. J’ai enfin pu me sentir attachée à cet univers, j’ai pu l’apprécier. Non! Ces deux ans de sursis m’ont permis de reconnaître ce qui est vraiment important dans la vie. Le monde est beau et j’avais oublié de le remarquer ».

Cette cliente avait appris à ne plus vivre « dans » l’univers, mais à vivre « avec » l’univers et elle en avait retiré beaucoup de joie.

Un autre avantage est que plus cette communion est active et impliquée, plus elle nous apportera de bonheur. Admirer la beauté est une source de joie. Créer de la beauté est une source de joie encore plus importante, c’est un antidépresseur naturel. J’ai souvent observé combien moi-même, mes amies et des clients dépressifs ou malheureux tiraient du plaisir à produire une pièce d’artisanat, une peinture, un vitrail, un meuble, à redécorer ou créer de leur main un nouvel environnement. Les plaisirs de l’horticulture ou du jardinage sont connus de bien de gens et leur éloge n’est plus à faire. Toute interaction avec la vie, la nature, la beauté, l’environnement élève notre âme, la transporte et augmente notre capacité à nous sentir heureux, en paix, bien dans notre peau. Lorsque j’enseignais à l’université, je donnais un cours de créativité et l’un des travaux impliquait la création d’une œuvre d’art avec des matériaux cueillis dans la nature. J’étais toujours surprise et enchantée des résultats. Au début, les étudiants doutaient de leur talent : « Je ne connais rien à l’art. Je ne suis pas un artiste ». Puis ils s’attaquaient à la tâche et découvraient la joie que procure la création et l’interaction… Avec des matériaux tout simples, ils créaient de la beauté. Ils apprenaient à mieux observer et admirer la nature et certains gardent encore leur production avec fierté après de nombreuses années. Plonger les deux mains dans la terre, l’eau ou le sable nous aide à concrétiser et à rendre plus vivante notre relation à l’environnement.

Nous sommes affectés par la beauté et par la laideur. De la même façon que nous sommes calmés et régénérés par un bel environnement ou par un beau paysage, nous sommes déprimés par une maison sale et désordonnée, par un spectacle de laideur ou de destruction. Nous sommes mieux dans notre peau dans un environnement harmonieux et nous ressentons négativement les effets du bruit, de la pollution et d’un environnement dénaturé. Je m’efforce de faire de ma maison un lieu de beauté et un havre de paix et j’en suis bien récompensée quand les gens en entrant me disent : « Je me sens mieux, apaisé, plus calme tout simplement en mettant les pieds ici ». Un psychologue qui loue mon bureau à l’occasion m’a même affirmé : « J’ai l’impression de faire de meilleures interventions ici qu’aux autres endroits où je travaille. L’atmosphère de cette maison est tellement propice au calme et à la réflexion ». Nous interagissons avec la beauté et elle nous crée de la même façon que nous la créons.

La beauté est aussi dans le regard de celui qui regarde. Nous savons tous que nous trouvons les gens et les événements plus beaux lorsque nous sommes heureux et ouverts au moment présent. Lorsque nous sommes en amour, nous trouvons tout le monde beau. C’est pourquoi il est important de choisir et d’embellir notre environnement, mais il est aussi important d’éduquer notre regard, de devenir sensible à la beauté. Léonard de Vinci donnait le conseil suivant aux aspirants peintres : « Regardez les murs rongés par l’humidité et les roches aux couleurs inégales. Vous y trouverez des montagnes, des rochers, des ruines, des vallées, des batailles, des gens, une infinité de choses et de paysages ». En d’autres mots, apprenez à regarder et vous trouverez la beauté dans tout ce que vous regardez, et cette beauté vous rendra heureux.

Les environnements trop froids et encadrés, trop éloignés de la nature, trop bruyants ou trop semblables les uns aux autres ne nous stimulent pas au niveau sensoriel, affectif et intellectuel. Notre cœur, notre esprit a besoin de beauté, d’harmonie, de silence, de contact et d’interaction avec la nature et avec la beauté. Nous ne sommes pas séparés de notre environnement, nous sommes intégrés à lui et affectés par lui. Notre bonheur dépend aussi de notre lien, de notre interaction avec un univers vivant, mouvant, stimulant dont nous pouvons percevoir l’harmonie et la beauté.

Et voici mes petits conseils pour vous aider à profiter de votre environnement et être plus heureux :

  1. Allez prendre des marches dans la nature et prenez le temps de regarder autour de vous, d’être présent à votre environnement, de le contempler.
  2. Faites de la beauté une valeur, prenez le temps de vous entourer de beauté et de remarquer la beauté autour de vous.
  3. Cultivez un jardin et plantez des fleurs ou allez regarder les jardins de l’univers.
  4. Mettez des plantes dans votre maison et prenez le temps de la décorer à votre goût. Votre environnement contribue à votre bonheur.
  5. Développez votre regard et apprenez à voir la beauté dans chaque objet, dans chaque paysage, dans chaque personne, de façon délibérée.
  6. Entrez en communion avec l’univers, avec les autres, de la façon la plus impliquée possible. Il y a plus de plaisir à faire pousser des fleurs qu’à les acheter chez le fleuriste.
  7. Soyez curieux : explorez des choses nouvelles, stimulantes et différentes. La beauté vient aussi de la diversité. Nous ne remarquons plus ce qui est trop habituel. Nous avons besoin de nouveauté. Il faut changer d’air de temps en temps.
  8. Ouvrez vos fenêtres au sens propre et au sens figuré. Laissez entrer de l’air dans votre maison et dans votre vie. Prenez le temps de respirer.
  9. Développez ou entretenez un passe-temps qui vous met en contact avec le plaisir de créer de la beauté autour de vous.
  10. Souvenez-vous que vous êtes interdépendant avec l’air, avec l’eau, avec la terre, autant qu’avec les animaux, les plantes et les personnes qui vous entourent et que prendre soin de tout cela, c’est prendre soin de vous-mêmes.

Choisir le bonheur

La vie est mouvement. L’absence de mouvement, c’est la mort.

Pour être heureux, il est important de se sentir en mouvement et d’être en mouvement.

Mouvement physique d’abord. À tous mes clients dépressifs, je donne la recommandation suivante : aller marcher dans la nature à tous les jours, ne serait-ce qu’un quart d’heure à la fois. Chaque fois que nous marchons, notre système produit des endorphines. Les endorphines sont un euphorisant naturel, elles nous mettent de bonne humeur. Des recherches récentes ont démontré qu’une heure de marche était l’équivalent d’une Prozac (pilule antidépressive).

Se mettre en marche physiquement aide aussi à se mettre en marche psychologiquement. Si le mouvement physique aide à notre bonheur, le mouvement psychologique y aide encore plus. La créativité nous rend heureux, nous fait sentir vivant. L’origine du mot créativité (creare vitæ : créer de la vie) le dit. La créativité, c’est le contraire de la rigidité, de l’absence de mouvement. La flexibilité, c’est la capacité de s’adapter aux événements, d’être souple et cette flexibilité nous aide beaucoup plus à être heureux que le fait de tenir rigidement à nos idées. Je me souviens d’une cliente, une dame de soixante ans, malheureuse parce que sa fille unique venait de divorcer, ce qui était contre ses principes. Elle ne parlait plus à sa fille, ni par le fait même, à son unique petite-fille qu’elle aimait beaucoup. J’essayais de la persuader qu’elle avait le droit de tenir à ses opinions, mais qu’elle devait aussi permettre aux autres de vivre de façon différente. Combien souvent nous refusons d’être souple et d’accepter les autres tels qu’ils sont. Je disais à cette dame : « Vous avez le choix entre avoir raison et être heureuse. Lequel est le plus important? ».

Le mouvement psychologique est parallèle au mouvement physique. Lorsque nous sommes rigides dans notre pensée, nous devenons souvent rigides dans notre corps et lorsque nous maintenons la souplesse de notre corps, il nous est plus facile d’avoir l’esprit ouvert.

Sur le plan psychologique, bouger, c’est devenir actif pour obtenir ce que je veux. Si je me sens seul, je peux devenir une victime passive et me dire que personne ne me téléphone, que personne ne m’aime, que personne ne s’occupe de moi. Je peux aussi devenir pro-active pour atteindre mon but, prendre le téléphone et appeler quelqu’un ou me joindre à un groupe de bénévolat pour aider quelqu’un d’autre qui est seul avec son problème. L’activité psychologique est, elle aussi, une grande source de bonheur. Dès que j’entreprends une action pour résoudre un problème, je me sens plus calme et j’ai moins tendance à me voir dépassé par le problème. La formule magique « De combien de façons puis-je…? » a bien souvent aidé mes étudiants et mes clients à se mettre en mouvement. Il y a bien vingt ans, nous avions décidé, mon conjoint, mes enfants et moi, de partir visiter Walt Disney l’hiver suivant. Un ami de mon fils, alors âgé de 12 ans, qui avait entendu parler du projet me dit : « J’aimerais bien y aller! ». Je lui réponds : « Écoute, je veux bien t’amener, mais ça va te coûter sept cents dollars ». Le petit garçon, plein d’espoir, partit consulter sa maman. Il faisait partie d’une famille monoparentale pas très riche. Le lendemain, il revint me voir découragé : «Ma mère fait dire que l’argent ça ne pousse pas dans les arbres! ». Je lui réponds : « Ta mère a raison, Toi, est-ce que tu as envie de venir? Oui, alors pose-toi la question : De combien de façons puis-je ramasser l’argent pour aller faire ce voyage? »

Nous nous sommes assis, mon fils, son ami et moi et nous avons fait un brain-storming, une liste de plus de cent façons dont ils pourraient ramasser de l’argent dans la prochaine année. Cadeaux de Noël, cadeaux de fête, gazon, récolte de bouteilles, vente de cartes créées par eux sur l’ordinateur, toute la parenté alertée, aucun effort ne fut négligé. Et c’est un petit garçon tout heureux et fier de lui-même muni de son argent que sa maman est venue reconduire à l’aéroport. Ce petit garçon est maintenant ingénieur et quand il a voulu aller à l’université, il s’est tout simplement demandé : « De combien de façons puis-je trouver de l’argent pour faire les études que je veux? ».

Bouger, c’est cesser d’être victime de son environnement, de son éducation, de ses habitudes, c’est se mettre en marche pour créer son bonheur. Et, comme je le répète si souvent, le bonheur n’est pas au bout du chemin, le bonheur, c’est aussi d’être en cheminement. Bouger sur le plan physique, bouger, être en action sur le plan psychologique, bouger aussi sur le plan spirituel. Bouger sur le plan spirituel, c’est savoir que je suis sur la terre en apprentissage. En apprentissage pour devenir une personne plus aimante, plus compatissante, plus sereine, plus joyeuse.

Sur le plan spirituel, ce n’est plus la vitesse du mouvement qui compte, c’est la direction, le sens. L’action sans réflexion sur la direction où vous voulez aller est perte de temps. Prenez le temps d’être conscient. Même sur le plan physique, si on veut aller trop vite, on se blesse et on prend du retard sur son entraînement. Il ne s’agit pas d’aller vite, mais d’aller dans la bonne direction. La direction de l’amour et de la paix. Le mouvement spirituel est une quête de sens, non pas le sens que la vie pourrait voir, mais le sens que nous voulons donner à notre vie, l’accomplissement que nous voulons atteindre, la joie et le bonheur que nous pouvons créer pour nous et pour les autres.

Pour être pleinement satisfaisant, le mouvement doit avoir tout son sens, tout son sens d’accomplissement et de réalisation de soi. Sur tous les plans, la stagnation, l’immobilisme est une source de maladies et de problèmes, le mouvement est une source de joie, de bien-être, de santé et de bonheur.

Petits conseils :

  • Marchez dans la nature, ne serait-ce que cinq minutes par jour.
  • Bougez autant que votre santé vous le permet.
  • Contemplez le mouvement de la vie : les feuilles qui bougent au vent, les oiseaux, les vagues, sentez que vous aussi vous participez à ce mouvement.
  • Acceptez la phase où vous en êtes maintenant dans le cycle de la vie et le genre d’action qui correspond à cette phase.
  • Prenez le temps de donner un sens, une direction à votre action, elle en deviendra plus joyeuse, vous aurez un but.
  • Lorsque vous vous sentez immobilisés, ouvrez les options en vous demandant « De combien de façons puis-je…? » plutôt que de rester paralysés par les obstacles. Là où une porte se ferme parfois s’ouvre une fenêtre.
  • Et souvenez-vous : une porte qu’on ouvre souvent ne rouille pas.

Ottawa Montréal, 240 km à pied

La marche est une activité qui compte un nombre toujours croissant d’adeptes dans la région et ailleurs. Le Chemin des Outaouais organise une marche qui a comme point de départ Ottawa pour se terminer à Montréal. Le concept du projet s’est inspiré du modèle qu’on retrouve sur le chemin de Compostelle. Les gens qui entreprennent cette marche pèlerine le font pour diverses raisons.

Pour certains, c’est un pèlerinage religieux ancré dans sa foi chrétienne.

Pour d’autres, c’est une marche qui s’inscrit dans une démarche spirituelle plus large.

Ou encore il s’agit d’un défi physi­que, une approche reliée à la santé.

Peut-être aussi qu’il s’agit d’une forme de tourisme caractérisé par sa simplicité et la rencontre de l’autre.

Depuis 2005, à chaque année, quelques 150 pèlerins entreprennent ce chemin qui longe la rivière des Outaouais sur la rive ontarienne, puis à bord d’un traversier rejoignent la rive québécoise de Cumberland à Masson, pour faire l’inverse de Montebello à Lefebvre et finir avec une dernière traversée de Hudson à Oka.

À chaque jour, du 15 mai au 18 juin, un groupe de 6 personnes s’engage sur le chemin des Outaouais. Le point de départ se fait à la cathédrale d’Ottawa pour finir à l’Oratoire St-Joseph à Montréal. La plupart du temps on se retrouve dans un groupe d’inconnus qu’on découvrira au cours du trajet. Il arrive aussi qu’un groupe de deux à six personnes qui se connaissent s’inscrivent profitant ainsi de cette expérience unique pour vivre ensemble une aventure hors du commun. Certaines préfèrent la marche solitaire, d’autres aiment discuter en marchant ou encore tantôt l’un, tantôt l’autre. Certaines se mettent en marche tôt le matin, d’autres préfèrent prendre leur temps. Le rythme de marche, ainsi que le besoin de prendre des pauses varie selon chacune. Ce qui importe surtout c’est de respecter son propre rythme. Chacune est appelé à le vivre à sa façon avec des objectifs, des motivations et un style qui lui appartient. Qu’il s’agisse d’un pèlerinage pour l’une ou d’une marche pour l’autre, le chemin est une démarche unique pour la personne qui le vit.

Le périple se fait en 12 étapes se terminant à chaque jour dans un logement empreint de simplicité et surtout accessible par son coût minime.

Souvent les marcheurs cuisinent un repas en groupe, sortent au resto ou se contentent de menu victuailles qu’ils ont apporté dans leur sac à dos. Il arrive aussi qu’un repas soit offert par les hôtes du gite.

Souvent des candidats intéressés hésitent à s’inscrire, convaincus qu’ils n’arriveraient pas à marcher une vingtaine de kilomètres à chaque jour. Pour permettre une mise en forme, des bénévoles du Chemin des Outaouais organisent des marches préparatoires. En plus de se mettre en forme, on y rencontre des gens sympathiques qui vous partageront leur vécu lors de multiples marches en divers endroits dans le monde.  Souvent, c’est  le Chemin des Outaouais leur a donné le goût d’en entreprendre d’autres.

Quelle que soit la raison qui vous a incité à entreprendre le chemin, il est fréquent d’y trouver autre chose. La rencontre et les échanges avec nos compagnes et compagnons de voyage nous amène parfois à considérer nos certitudes avec un regard neuf. Ces douze journées viennent avec des inconvénients à affronter dont; porter tout ce dont on aura besoin sur son dos, les intempéries, la fatigue, dormir sur un matelas à même le plancher dans une salle commune, parfois des douleurs et inconforts, parfois lutter contre l’envie d’abandonner. Pourtant, la camaraderie et l’entraide qui naît sur le chemin portera la très grande majorité des marcheurs à destination. Au final, le chemin vous aura apporté beaucoup plus que ce que vous aviez au départ espéré y trouver. Arrivé à destination, vous aurez bâti de nouvelles amitiés, aurez découvert que vous étiez plus fort que vous ne le croyiez, saurez si vous entreprendrez d’autres marches et que peut-être, à votre insu, le chemin sera devenu méditation ou prière.

Les inscriptions pour ce pèlerinage se feront à compter du 15 janvier 2018 à partir du site : www.chemindesoutaouais.ca

« La marche est le meilleur remède pour l’homme. » — Hippocrate

Cette phrase, prononcée par le père de la médecine il y a près de 2 500 ans, continue de nos jours à s’avérer d’une vérité incontestable. La marche est l’activité physique la plus naturelle pour l’être humain, et ce, tout au long de son existence. Les avancées scientifiques ont longtemps cherché à nous proposer une multitude de moyens d’améliorer ou de maintenir notre condition physique ou mentale, mais aucun­ ne parvient à influencer notre santé sur autant de plans différents. Acces­sible à tous, la pratique de la marche nécessite peu de matériel, et le degré d’effort peut facilement être ajusté en fonction de notre âge ou de notre état de santé.

Les effets cardiovasculaires
Les effets sur les systèmes cardiovasculaire et pulmonaire sont très bien documentés. L’utilisation répétitive du muscle cardiaque améliore sa capacité de contraction, rendant son travail plus efficace, ce qui se traduit par une augmentation du débit sanguin et une diminution de la fréquence cardiaque. L’augmentation du rythme circulatoire aura pour effet d’augmenter l’apport sanguin vers les organes et tissus en état inflammatoire afin de diminuer la douleur et d’accélérer le processus de guérison ou de gestion de la douleur chronique.

En sollicitant de façon contrôlée le système pulmonaire, on fait dimi­nuer l’apparition de maladies pulmonaires et augmenter la capacité de fournir un plus grand effort physique avec moins d’essoufflement.

Les effets musculaires
La sollicitation du système musculaire de façon soutenue favorise l’amélioration de l’endurance des muscles locomoteurs, ce qui nous permettra de continuer plus longtemps à nous déplacer lorsque nous avancerons en âge. Une meilleure musculature influera non seulement sur la force, mais aussi sur l’équilibre afin de prévenir les chutes. Des muscles plus en santé utilisent plus efficacement le glucose, réduisant de 58 % le risque de diabète.

Les effets psychologiques
Selon plusieurs études, une marche d’intensité moyenne d’une durée de 30 minutes cinq fois par semaine ferait diminuer les risques de dépression de 47 %, d’anxiété de 48 % et d’Alzheimer de 50 % et constitue le meilleur remède contre la fatigue et le stress. On attribue ces effets à l’augmentation de l’apport en oxygène vers le cerveau et aussi au sentiment de détente que produit la sécrétion d’endorphines après un effort physique.

Les effets sur le système ostéo-articulaire
Avec le temps, l’usure du cartilage des articulations cause de l’inflammation et de la douleur. La marche fait augmenter la circulation sanguine vers les articulations, ce qui en améliore la lubrification. Le stress contrôlé qui est exercé sur les os fait augmenter la densité osseuse, ce qui retarde l’apparition de l’ostéoporose. Grâce à la marche, la stabilité, la mobilité et le glissement efficace des articulations sont préservés le plus longtemps possible.
kinesiologie

 

Marcher, c’est retrouver l’être essentiel

Merci au magazine Psychologies.com pour l’autorisation de publication.

Note aux lecteurs : En raison de la longueur du texte de départ et de contraintes d’espace, nous n’en avons reproduit qu’un extrait. Vous trouverez le texte complet à l’adresse suivante : www.psychologies.com en inscrivant le titre de l’article dans la case recherche.

Plus qu’une simple activité physique, la marche est avant tout un précieux outil pour éveiller ses sens et se reconnecter avec sa nature profonde. Pierre-Yves Brissiaud, psychothérapeute et auteur de Marche et Méditation (Éd. Jouvence, 2005), revient sur les bienfaits insoupçonnés de nos balades.

En quoi la marche nous permet-elle de nous retrouver?
Pierre-Yves Brissiaud : Depuis toujours l’homme est en quête de sens. Sans sens, nous tombons dans l’absurde. Pourtant, la démarche mécaniste de nos vies nous a bien souvent mené à faire ce que nous avons à faire, sans chercher le véritable sens de nos actions. Marcher permet de s’installer dans une réflexion en créant un temps dans le temps, en créant une rupture, en entrant dans un autre rythme. Cette réflexion peut commencer par des questions simples : est-ce que je marche vite ou plutôt lentement? […]

Avant même d’être instigatrice de réflexion, la marche n’est-elle pas surtout un éveil des sens?
Pierre-Yves Brissiaud : Quand nous marchons, l’éveil de nos sens n’est pas forcément une finalité. Lors d’une balade, nous allons d’abord renouer avec la sensorialité. La marche va être le lieu d’échange entre notre environnement extérieur et intérieur, nous permettre de comprendre les interactions entre « le dedans » et « le dehors ». Le vert tendre d’une clairière peut m’apporter une grande sensation de tendresse, l’odeur de l’herbe peut réveiller des souvenirs et susciter une émotion profonde. Mais ce n’est là qu’une première étape. Car marcher va également nous permettre de mettre le corps en mouvement, de sortir de l’immobilisme et de réveiller l’être. C’est seulement alors que nous sommes à même d’écouter les sens pour méditer, de prendre conscience d’une profondeur supplémentaire de notre être, de nous éloigner des sentiments de surface. La méditation relève de cette intentionnalité posée entre moi et moi-même, c’est une autre recherche, une réflexion du sens ET de la spiritualité.

Est-ce la condition préalable à « la réconciliation profonde de notre nature avec Dame Nature » dont vous parlez dans votre ouvrage?
Pierre-Yves Brissiaud : Je pense qu’il faut revenir aux cultures ancestrales pour comprendre ce lien puissant entre la nature et nous. Selon la culture Tao, nous sommes le tout dans le tout, une partie de cet uni­vers. Identiquement, les Indiens d’Amérique ne concevaient pas de séparation entre Mère Nature et leur propre nature. Aujourd’hui encore, leur philosophie est omniprésente. […] Effectuée dans un lieu serein, la marche va nous permettre de renouer avec notre profondeur, notre environnement intérieur.

En quoi la marche est-elle, comme vous le décrivez, un acte « existentiel »?
Pierre-Yves Brissiaud : La marche nous met en relation avec l’essence même de l’existence, cette partie subtile de l’être dont le citadin est souvent coupé, du fait de son rythme de vie, de son environnement. Comme nous le mentionnions précédemment, marcher constitue l’acte de mettre l’être et la locomotion au ralenti, de créer une rupture de rythme pour mieux exprimer ce que nous sommes. […]

En quoi le chemin que nous empruntons en marchant symbolise-t-il notre cheminement intérieur?
Pierre-Yves Brissiaud : Il y a là une dou­ble problématique. La marche peut d’abord relever de la spiritualité : marcher d’un endroit à un autre, nous donner un but, c’est réveiller une partie de notre symbolique intérieure et nous permettre de cheminer avec elle. Mais nous pouvons aussi chercher à nous déplacer pour lâcher prise, marcher sans but pour nous « vider la tête ». C’est l’association de ces deux types de marche qui donne à la pratique tout l’intérêt et le plaisir que nous pouvons en tirer. La marche ne nous laisse jamais indemnes, elle a toujours un effet sur nous. […]

Au final, que peut nous apporter la marche, au quotidien?
Pierre-Yves Brissiaud : En nous reconnectant avec notre nature profonde, la marche va nous permettre de l’importer dans notre quotidien, de déplacer notre expérience de la profondeur dans une sphère habituellement plus légère. Après avoir marché, peut-être aurons-nous moins envie d’être influencés, la superficialité et l’apparence aurons moins d’importance, contrairement au partage et à la réflexion.