Pourquoi la « planétisation » est inévitable?

L’idée d’un thème sur la planétisation m’est venue soudainement. À ce moment-là, je n’avais encore aucune idée de ce que le mot « planétisation » voulait dire. Lorsque j’ai mentionné ce terme à l’équipe de Cheminement, personne d’autre n’avait encore entendu ce terme, mais nous étions tous intrigués par sa signification implicite. Depuis, j’ai découvert que le mot avait été inventé par Teilhard de Chardin, le philosophe-théologien-scientifique renommé qui a bâti sa réputation en posant comme hypothèse l’idée que l’évolution était tout autant un processus spirituel que biologique.

Les choses deviennent plus complexes

Selon les scientifiques et les philosophes, l’univers a commencé de façon simple et a évolué graduellement pour devenir quelque chose de plus complexe. C’est un de ces rares concepts sur lequel même théologiens et physiciens ultramodernes sont en accord : au début, l’univers n’était rien d’autre qu’un point d’énergie qui a explosé en d’innombrables particules de matière et d’énergie.

Ce nuage de matière et d’énergie a continué son évolution en se combinant en d’innombrables permutations pour former les étoiles, les planètes, les comètes et les astéroïdes. L’une de ces planètes était la Terre. À mesure qu’elle a évolué et changé, elle a donné naissance à la géographie qui nous entoure ainsi qu’à toutes les formes de vie avec lesquelles nous partageons cette belle sphère.

Tout ce que nous savons au sujet de la vie supporte l’idée que celle-ci a évoluée à partir de formes extrêmement simples (telles que les êtres unicellulaires) jusqu’aux êtres plus complexes (tels que les humains, les baleines et les dauphins). Étant donné le fait que l’évolution se poursuit depuis des milliards d’années, la terre et tous ses habitants vont continuer d’évoluer et de changer. Nous avons donc toute raison de croire que, pour les générations futures, notre génération actuelle paraîtra plutôt primitive et non évoluée.

Les choses s’accélèrent

Maintenant que nous savons que cette planète entière est impliquée dans un procédé continuel de changement, un facteur important à considérer est celui-ci : à quelle vitesse ce changement se produit-il? Encore une fois, il y a une évidence considérable qui indique que le processus d’évolution accélère sans cesse depuis le Big Bang. En d’autres mots, plus les choses changent, plus elles tendent à changer rapidement.

En outre, non seulement le changement se produit-il plus rapidement, il se produit à un rythme exponentiel : l’ampleur de chaque nouveau pas dépasse de beaucoup le pas précédent. Cette hypothèse semble être complètement supportée par des recherches continuelles qui se font dans les diverses branches de la science. Par exemple, il y a beaucoup d’évidence qui démontre que les virus peuvent muter à un taux alarmant. C’est ce qui leur permet de contrecarrer les antidotes que la science médicale moderne met dans leur chemin.

Cette accélération du changement s’effectue encore plus rapidement dans les domaines qui ont trait à l’humanité même. Tandis que toutes les sociétés ont démontré une capacité d’adaptation aux changements, la société moderne, elle, change à un taux ahurissant. Ce rythme de changement est encore plus accéléré par la rapidité accrue de notre développement technologique. Vous n’avez qu’à vous rappeler de tous les changements que vous avez vus durant votre propre vie. Quand était la dernière fois où vous avez utilisé un téléphone à cadran rotatif? Une machine à écrire? Ou une bande magnétique à 8 pistes? Ou encore, quand était la dernière fois ou vous avez utilisé une disquette d’ordinateur? La plupart des adolescents d’aujourd’hui peuvent à peine reconnaître ces instruments!

Les choses se diversifient

Non seulement les choses évoluent-elles à un rythme de plus en plus accéléré, elles se dispersent également dans toutes les directions et d’une façon telle que la vie et le monde qui nous entoure deviennent de plus en plus diversifiés. Encore une fois, il y a plein d’évidence pour supporter cette théorie dans tous les secteurs de la vie.

Au microscope, de nouvelles formes de vie apparaissent continuellement. Au niveau économique, la planète entière évolue de nouveaux modèles de production, de commerce et de consommation que personne ne pouvait concevoir il y a même quelques décennies. Des modèles semblables de diversification apparaissent également au niveau social et culturel à mesure que les diverses races et les cultures se croisent et se mélangent.

Évidemment, les innovations technologiques telles que l’Internet servent à alimenter cette diversification encore plus à mesure que les groupes et les individus de partout sur le globe découvrent que « c’est ok d’être différent ». Les blogs et les groupes de discussion prolifèrent partout. Le mantra qui domine dit : fais ta propre affaire.

Les choses convergent

Il est assez curieux de voir qu’autant les choses changent, accélèrent et se diversifient, la vie converge également de façon particulière pour refléter un autre aspect du processus d’évolution. En d’autres mots, juste comme les choses semblent s’éloigner de plus en plus, en réalité, celles-ci se rapprochent de plus en plus étroitement ensemble.

Afin de mieux comprendre ce concept particulier, il nous faut entrer dans le monde de la mécanique quantique, le monde d’Alice aux pays des merveilles. Dans le monde d’Alice, tout est actuellement l’opposé de ce qu’il semble être. Les choses qui apparaissent très larges sont actuellement très petites. Les choses qui semblent petites sont énormes. Les choses qui sont vites sont lentes, etc…

C’est un fait que, plus on observe le monde des particules quantiques, plus on s’aperçoit que le cosmos ressemble au monde magique et farfelu dont parlaient autrefois les légendes autochtones. Dans un tel monde, le détachement objectif auquel aspire tous les scientifiques est impossible puisque l’énergie obéit aux attentes de ceux qui les observent. Et plus, on s’acharne à expliquer la matière de façon ultra-scientifique, plus nos théories semblent abstraites, immatérielles et même « spirituelles »…

Il en résulte que le monde entier semble tourner à l’envers. Alors que les scientifiques s’expriment de plus en plus en termes de « conscience cosmique », certains théologiens commencent à accepter l’existence des phénomènes parapsychiques, les banquiers s’ouvrent à la sagesse du développement durable et les gourous spirituels prêchent la moralité de la prospérité et l’inévitabilité de l’expansion. Les urbanistes se précipitent à la découverte de nourriture biologique et les gens de la campagne voyagent à travers le monde par les raccordements d’Internet haute vitesse. L’est rencontre l’ouest. Le nord découvre le sud. Et les quatre coins de la planète se fusionnent ensemble dans de nouvelles combinaisons inattendues et des permutations jamais encore imaginées auparavant. Le démuni s’éveille à sa prospérité inhérente et le riche embrasse sa simplicité intérieure.

En route vers notre Point Omega

Que penser de tout ça? Que va-t-il advenir de notre belle planète? Trouverons-nous une façon de vivre en harmonie avec ses innombrables espèces? Et quel sera le sort de l’humanité? Une chose est certaine : notre planète toute entière se précipite vers son avenir à un rythme de plus en plus acharné. Atteindrons-nous un point de destruction ou un point de perfection? Arriverons-nous à ce fameux « Point Oméga » dont parlait Teilhard de Chardin? Ce sont là des questions bien pertinentes dont les réponses sont encore en voie de devenir.

Ce qui importe le plus dans tout ça, est le fait qu’un nombre croissant d’entre nous sommes de plus en plus convaincus que tout est parfait et que tout se déroule comme il se devrait. En dépit de toutes les apparences du contraire, le monde n’est pas en train de se détruire, il est plutôt en train de se réinventer. Cette conviction est une perspective qui prend de l’essor dans maints milieux et est proclamée par des maîtres de diverses disciplines. Le gourou Esther Hicks résume la situation assez bien lorsqu’elle dit : « L’univers est en expansion parce que l’expansion est inévitable ». Ou, pour le dire encore dans les mots de Ramtha, un autre maître spirituel : chacun de nous est en train de découvrir la joie de « faire connaître l’inconnu ». Pour ma part, il m’est difficile d’imaginer une période plus excitante de notre histoire. Je me réjouis du fait que chaque nouvelle génération m’apparaît de plus en plus évoluée, de plus en plus connectée et de plus en plus prête à affronter le changement non pas comme une corvée, mais plutôt comme une occasion d’embrasser la vie et de célébrer l’univers.

Harmoniser science et sagesse

Un jour, quelqu’un a gravé ceci dans le temple de Delphes, en Grèce : « Connais-toi toi-même. » 

Qui suis-je? Qu’est-ce que je désire réellement dans la vie? Quelle est ma mission de vie? Existe-t-elle vraiment? Ce sont les questions que je me posais à 24 ans à la fin de mon doctorat. Les 245 crédits universi­taires et les 5 années du doctorat en chiropratique ont passé si vite!

Pourquoi choisir ce programme?
Adolescent, je reçois un impact lors d’une partie de football. Je perds la vue de l’oeil gauche. Ma vue revient après quelques heures. Je souffre de terribles migraines, de douleurs aux yeux face à la lumière, de difficultés à me concentrer à l’école et de fatigue incapacitante malgré mes 10 heures de sommeil. Les semaines passent… Quatre médecins et un neurologue plus tard, mes symptômes ne s’améliorent pas. Un optométriste me recommande de consulter un docteur en chiropratique pour vérifier si je n’ai pas un « nerf de coincé » dans mon cou. Il a vu juste. Après quelques semaines, je retrouve ma vigueur et ma fougue d’adolescent! Et, par le fait même, je ne souffre plus d’otite du baigneur ni de grippes à répétition.

Pour moi, la chiropratique ne sera jamais synonyme de mal de dos, mais bien de neurologie…

Mon oncle est médecin et souhaite que je le devienne également pour perpétuer la tradition familiale. En effet, il y aurait eu sept générations de médecins dans ma famille si je n’avais pas été un mouton noir!

Enfant, je lui pose souvent la question suivante : « Pourquoi est-ce que tu attends toujours que je sois malade pour intervenir? Ne pourrais-tu pas intervenir avant la maladie? » Je sais que la médecine est d’une grande importance pour l’humanité et que les médicaments ainsi que la chirurgie sont parfois nécessaires.

Je prends conscience alors que je ne veux pas traiter une maladie. Je veux m’occuper de l’être humain dans sa globalité. C’est pourquoi je choisis d’être un autre type de docteur. Un docteur en chiropratique. Je termine donc mon doctorat. Mes camarades de classe se préparent à ouvrir leurs propres cabinets. Pour moi, cette perspective est bien lointaine. Après cinq ans sans vie, à étudier avec acharnement, je veux découvrir le monde avant de m’enraciner. Me découvrir.

En novembre 2004, je pars seul pour un périple de six mois en Inde et en Asie du Sud-est. Mon objectif? Aucun objectif. Seulement vivre. Vivre seul avec moi-même… J’évite les parcours touristiques pour vivre comme la population locale. Je m’expose à des sciences millénaires telles que l’ayurvéda, la médecine siddha, l’acupuncture orientale ainsi que les sciences yogiques. J’apprends de grands maîtres, je m’imprègne de l’énergie de puissants temples et je fais Namasté devant de grands yogis. Je reviens au pays avec une compréhension plus holistique de l’être humain et de la vie. Je prends alors conscience d’un élément primordial pour la guérison globale d’une personne. Élément qui guide aujourd’hui encore mes soins aux patients : les rendre plus conscients d’eux-mêmes.

Un maître yogi m’a raconté une histoire qui m’a profondément marquée. Je la partage avec vous, car elle est pleine de sagesse. Un jour, une femme aux prises avec une mala­die vient le voir et l’implore : « Je veux que tu me guérisses de cette maladie. » Le maître yogi de répondre avec empathie : « Je ne le ferai pas. Car, si je le fais, la vie t’enverra quelque chose de bien plus grave. Tu as une leçon à apprendre avec cette maladie. »

C’est alors que je prends moi-même conscience d’un schéma d’action utilisé et répété par la très grande majorité des thérapeutes nord-américains. Si le patient souffre d’une condition secondaire telle que anxiété, mal de tête, trouble mens­truel, etc., le thérapeute prodigue/prescrit un traitement. À la fin du traitement, le patient ne souffre habituellement plus de sa condition secondaire. En fait, le thérapeute ramène le patient au même point où il était avant sa condition secondaire.

Pour une personne qui souffre, cela est merveilleux. Et c’est effectivement la première étape. Seulement, rien n’a réellement changé dans sa vie, sinon qu’elle n’a plus sa condition secondaire. Sa vie est pareille comme avant son problème. Le patient n’apprend rien et ne grandit pas grâce à cette condition secondaire. Cette prise de conscience fut comme une illumination pour moi.

Si vous êtes honnête et intègre avec vous-même et que vous assumez vos responsabilités, vous vous rendez­ compte que c’est vous qui créez la majorité de vos conditions secondaires. Si vous faites preuve de la maturité intellectuelle et émotionnelle d’un adulte, vous réalisez que c’est la personne que vous étiez avant qui a créé ces conditions secondaires. Cette personne a posé des gestes, eu des pensées, vécu (ou réprimé) des émotions qui ont forcé son corps à exprimer des conditions secondaires. Vous avez le pouvoir et la responsabi­lité de changer votre vie. Alors pourquoi vouloir revenir au point où vous étiez avant de souffrir? Pourquoi vivre votre vie comme si de rien n’était? Pourquoi ne pas plutôt apprendre de cette condition secondaire et faire de réels changements? La réponse? Par facilité!

Il est bien plus facile d’accepter qu’un professionnel de la santé vous enlève ou soulage vos malaises sans aucun effort de votre part que de vouloir changer un élément de votre vie afin que cette condition secondaire ne se représente plus. Je vous l’explique par­ un exemple concret : imaginez que votre enfant a de la difficulté avec ses devoirs de mathématiques. Si, au lieu de lui montrer à résoudre les problèmes par lui-même ou à changer sa méthode de travail et son raisonnement, vous faites ses devoirs à sa place, qu’arrivera-t-il le jour de son examen? Un échec et une perte d’estime. Il restera au même niveau. Malheureusement, c’est ce que nous faisons avec notre santé. Nous sommes déresponsabilisés.

En tant que mouton noir chevronné, ce n’est pas l’approche que je choisis pour mes patients (quoique, parfois, l’approche mentionnée ci-haut soit nécessaire). Voyez-vous, j’ai réalisé dans mes voyages que je ne peux pas guérir les autres.

La seule chose que je choisis de faire est d’aider les autres à se guérir eux-mêmes. Évidemment, c’est un chemin qui n’est pas pour tout le monde : le patient doit s’investir dans ses soins et son évolution. C’est une solution de croissance personnelle et non miraculeuse; elle prend du temps. Il y a des hauts et des bas. On doit combattre nos démons, accueillir et accepter la personne que nous sommes et lui montrer le chemin de la croissance. Chemin que j’ai personnellement emprunté.

À l’université, j’ai lu un livre dans lequel l’auteur décrivait la vie d’un docteur comme « le voyage du guéris­seur blessé ». Il rapportait que les docteurs se guérissaient à travers leurs patients. Pour être honnête avec vous, je suis en désaccord avec cette assertion. Voici pourquoi. En revenant­ de mon premier périple de six mois en Asie et en Inde, j’ai confronté mon propre côté obscur durant huit mois. Je ne voulais pas voir de patient, car j’étais mon propre patient. Avant d’aider les autres à se guérir, je devais me guérir en profondeur. J’ai donc passé consciemment une période sombre qui, avec du recul, fut une réelle bénédiction pour moi.

Cela m’a permis d’incorporer dans ma vie quotidienne des enseignements et des outils ramenés de l’Inde. Le yoga indien, la méditation, une nouvelle alimentation et une attitude réaliste en sont quelques-uns. Cette période m’a permis de créer l’embryon de ma propre vision de mon système de santé idéal.

Aujourd’hui, quand j’entre dans ma clinique, j’applique ces principes et j’accorde une attention particulière à être présent auprès de chacun de mes patients pour les inspirer à être davantage conscients d’eux-mêmes.

Namaskar