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L’art de la séduction

Le printemps vient bientôt cogner à nos portes et on commence à sentir ce petit quelque chose qui s’éveille et qui nous rend léger, ouvert aux autres ainsi que le goût de se sentir vivant et désirable. Nous éprouvons l’envie de nous rapprocher de l’autre en le séduisant, que nous soyons célibataires ou en couple ce phénomène est présent.

La séduction est un jeu, une danse que nous faisons avec l’autre. La séduction est un art qui réside dans l’élaboration de stratégie pour amener l’autre à répondre à son besoin. L’aspect esthétique et la physiologie de l’autre est importante dans la séduction. Il y a certains aspects dans le corps de l’autre qui attire notre œil, qui répond à nos codes d’attraction. C’est souvent notre premier contact vers l’autre.

Voici quelques notions importantes à mettre en place pour réussir notre pas vers l’autre :

  1. Identifier son besoin

Qu’est-ce qui nous motive à vouloir aller vers l’autre, à nous intéresser à l’autre. Nous voulons répondre à quel besoin? Est-ce un besoin affectif, c’est-à-dire que j’ai le goût d’une rencontre amoureuse, d’échanges et de partages tendres et romantiques, de tendresse et d’écoute. Ou c’est plutôt, de répondre à des besoins génitaux comme des relations sexuelles ou de contacts sexuels avec l’autre.

  • Observer l’autre

En observant l’autre, cela va me permettre de recueillir des informations qui vont m’aider à identifier la stratégie à mettre en place pour que l’autre ait le goût de se rapprocher de moi, en le séduisant.

  • Élaborer une stratégie

Nous allons utiliser des stratégies de séduction qui sont positives et invitantes pour l’autre, afin de répondre à notre besoin. Ceci peut se faire par l’utilisation de mots, de gestes, de mimiques du visage tout en jouant avec les distances corporelles. Souvent cela commence par un échange de regard, un sourire car en souriant nous faisons preuve d’ouverture.

Nous allons nous montrer désirable par : le haut du corps pour répondre à des besoins affectifs, le bas du corps pour répondre à des besoins génitaux. Notre posture va être droite et nous allons jouer avec des mouvements, qui vont amplifier notre féminité ou masculinité.

Notre façon de communiquer avec l’autre va être ouverte car nous voulons que l’autre s’intéresse à nous.

Voici quelques points à retenir pour démarrer une conversation

De quoi peut-on parler?
Aborder des sujets simples et légers même s’il s’agit de clichés comme le temps qu’il fait. Il n’est nullement nécessaire d’avoir un sujet de conversation ultra brillant pour débuter.
Parlez de ce que vous avez en commun avec l’autre.
Parlez de ce qui vous unis : les amis qui vous ont présentés, le bar, le cours que vous suivez ensemble, la destination touristique, le restaurant, le film, …
Parlez de vos passe-temps favoris, de sports, de voyages, d’animaux, de l’actualité, d’histoire, de l’art, de la nature, …

Adoptez un style léger et plutôt humoristique. Et tout cela avec le sourire dans la voix.

Montrez-vous intéressé à connaître davantage la personne. Posez-lui des questions ouvertes et utiliser l’information qu’elle vous a transmise.

Rappelez-vous que lorsque la glace est brisée et que l’autre personne semble intéressée à vous parler, il est important de procéder graduellement et ne pas tout dévoiler de soi au premier rendez-vous.

Donc, qu’est-ce que je vais développer chez moi pour répondre à mes besoins en fonction de ma démarche, de mes comportements, de mon apparence, de mon odeur afin de me rendre aimable et désirable aux yeux de l’autre?

Et quand nous abordons l’autre, nous aimerions savoir si elle est sincère avec nous ou si elle est en train de nous raconter des histoires. La meilleure façon de savoir si notre approche a porté fruit, c’est d’observer ses réactions à nos propres gestes : elle va faire les mêmes gestes que nous, donc une réponse en écho (un synchronisme corporel).

Souvent la réponse est inscrite dans son regard, donc il faut que nous observions l’ensemble de son comportement : ce qu’elle dit et ce que son corps dit (verbal et non verbal).

Est-elle en train de nous jeter un regard? De nous sourire? Répond-t-elle à nos questions? Nous avons l’impression qu’elle nous écoute quand nous lui parlons et elle nous donne de l’information sur elle-même. Nous pose-t-elle aussi des questions? Cligne-t-elle des paupières et la tête part-elle dans la direction du regard?

Si vous répondez oui à ces questions, c’est qu’elle est intéressée à vous.
Bonne chance

La mémoire d’un chat

« Le soi ne peut être atteint par le faible ni par la mollesse ni par une ascèse imprécise. » Mandak Upanishad

Nous sommes récemment déménagés dans l’Ouest d’Ottawa. On y a découvert une région accueillante, des gens sympathiques et avec eux, leurs multiples animaux domestiques. J’ai toujours aimé les animaux, reconnaissant en eux une possibilité de communication simple et attendrissante. Devant notre maison se trouve une gentille dame qui accueille tous les chats errants qu’elle rencontre. Ses chats viennent nous visiter librement, régulièrement.

Cependant, l’un d’eux, jeune, vif et en santé, un joli chat noir, manifeste un comportement étrange : lorsqu’on l’appelle, il s’approche avec réticence et maintient une distance d’au moins 20 pieds. Et si l’on tente de l’approcher, il s’enfuit à toute vitesse. Pourtant lorsqu’il maintient selon lui une distance respectable, et qu’on lui parle, il se frotte sur les objets environnants, recherchant de la tendresse; une tendresse qu’il n’obtiendra peut-être jamais.

Je ne pus m’empêcher de faire un parallèle avec un principe important de la merveilleuse philosophie de Patanjali (sur la science du yoga) : les sanskars. Selon le yoga, les sanskars sont des mémoires, tendances ou habitudes, conscientes ou non, profondément ancrées dans notre mental.

L’objectif du yoga est de parvenir à saisir la présence de cette mémoire et son effet sur notre existence, dans le but de la purifier, de la transformer. Ceci nous permettant de vivre une existence fondée sur la liberté et sur l’émancipation, une vie comblée d’amour et de satisfaction.

Ce chat n’a pas la capacité analytique de l’esprit humain, et il demeurera probablement sous le joug de ses sanskars. Cependant la voie introspective du yoga illumine ces tendances de la lumière de l’introspection. La méditation nous mènera vers un temps où nous serons prêts à faire de grands pas vers la liberté de vivre. En effet, il y a au cœur de tous et chacun une aspiration d’universalité, un désir d’émancipation et de paix intérieure. Mais il n’y aura pas de paix intérieure si nous tentons de fuir la vie, si nous nous cachons derrière des idées même très spirituelles sans parvenir à incarner calme, respect, responsabilité, amour, universalité et compassion.

Lorsqu’un individu débute la pratique de la méditation, il passera par maintes phases, certaines comblées d’enthousiasme, certaines comblées d’observation. Tant que nous ne faisons pas les pas nécessaires à notre évolution, les Écritures nous préviennent que nous devrons revivre les mêmes situations, jusqu’à ce que nous puissions faire ce pas vers l’avant, vers notre objectif ultime qu’est unité et conscience. Si l’on décèle en nous des peurs et des résistances, nous voilà de nouveau sous l’emprise des sanskars, résidus dans la mémoire d’un passé qui n’existe plus, mais que nous emportons avec nous, et réanimons constamment. Le yoga insiste donc sur la flexibilité non seulement physique mais mentale. Il nous lance un grand défi, celui d’accepter, de pardonner et d’avoir l’immense courage requis pour évoluer, pour être vraiment soi-même. Et s’il le faut, d’abandonner un passé qui n’existe plus que dans notre mémoire.

Un autre éminent objectif du yoga est d’aller par tous les moyens possibles au-delà des illusions créées par le monde. Malheureusement, souvent ce principe est mal compris, et l’on perçoit des individus qui rejettent le monde en le qualifiant d’illusoire. Je crois qu’il s’agit bien au contraire de se libérer de l’illusion, car un esprit clair est libre de complexité, il accueille l’existence avec tendresse et compassion. Il y a en nous un sens intuitif du fait que nous sommes déjà libres, malgré la cage illusoire des complexités mentales qui nous assujettissent. Un effort dans la pratique mène graduellement vers une grande libération. Plutôt que d’être le sujet impuissant d’une profonde complexité, comme ce joli chat noir l’est, nous avons la capacité de raisonnement nécessaire à notre émancipation. Unies à une ascèse régulière, ces réflexions vont engendrer une plus grande conscience et liberté. En effet, une méditation quotidienne mène aux perspectives adéquates à la transformation.

Nous avons tous des choix multiples à faire durant notre vie. Il est sage et essentiel d’avoir comme objectif de pardonner à ceux qui nous ont blessés, de choisir de vivre avec liberté, de choisir d’aimer et de respecter notre propre vie et celle de ceux qui nous entourent, car rien d’autre ne nous satisfera véritablement. C’est alors que notre objectif de vivre une spiritualité intégrée sera atteint. Notre plus grande richesse sera alors fondée sur un esprit tranquille.

Être touché ou toucher quelqu’un!

Durant ma vie, j’ai été touchée et bénie par plusieurs personnes qui ont su me donner des marques d’attention et de sollicitude. Ces personnes m’ont parrainée positivement dans ma vie et m’ont permis de m’épanouir : mes parents, ma grand-mère, mon mari Pierre, mes enfants, mes amies, ma coiffeuse, mes formateurs. J’ai reçu d’eux, à un certain moment, une bénédiction positive par un geste, une parole, une tendresse. Ils ont laissé une trace indélébile d’émotions positives ressenties. Ces bénédictions font partie de mon centre de parrainage. J’ai été touchée par des parrains positifs et c’est à eux que je dis MERCI. Grâce à eux, je peux, à mon tour, parrainer mes propres émotions en les entourant de bonté et d’amour.

Et vous? Avez-vous déjà été touché par quelqu’un qui a fait une différence dans votre vie?

Un jour quelqu’un m’a dit : « Ta vie est plus importante que cette histoire de ton enfance ». J’ai été touchée par ces mots.

J’aimerais à mon tour vous toucher par l’apprentissage d’un principe que j’ai reçu lors d’une formation de M. Stephen Gilligan, auteur du livre « Le courage d’aimer ». Il a parlé du « principe de Errol Flynn », lequel tire son nom de l’acteur de célèbres films de cape et d’épée. Quand on lui demandait quelle était la meilleure façon de tenir correctement une épée, Flynn répondait que l’on devait s’imaginer tenir un oiseau au lieu d’une épée. Si vous serrez trop fort, disait-il, l’oiseau meurt et la vie le quitte; si vous le tenez trop lâche, l’oiseau s’échappe et s’envole et il ne vous reste rien. Il en est de même de toute relation, comme des oiseaux et des épées. La relation que vous entretenez avec votre conjoint, si elle est trop serrée par la jalousie, le rationnel, la raison, alors l’amour étouffera dans ce tunnel étroit et si par contre, la relation est trop lâche, s’il y a trop de désintéressement à l’autre, trop d’indifférence, cette relation va s’évanouir et s’envoler. Toute relation enter deux éléments que ce soit entre votre tête et votre cœur, entre vous et votre amie, vous et votre enfant, vous et vos partenaires, tout se tient comme on tient un oiseau, ni trop serré ni trop lâche.

Rappelez-vous de l’oiseau pour éduquer vos adolescents! Ni trop serré ni trop lâche! Lorsque vous devez prendre une décision, pas trop de cérébral ni trop de cœur, juste le bon équilibre, ni trop serré ni trop lâche. Vous ressentez un serrement dans le creux de la poitrine ou un poing dans l’estomac, quelle image monte présentement? L’image de l’oiseau qui est tenu trop serré dans le corps évidemment. Relâchez le serrement de l’oiseau! Pas trop lâche, juste assez ferme pour bien avoir sa vie en main. . Enfin, le fait de tenir une relation « ni trop serrée ni trop lâche » peut permettre à l’amour d’émerger et à des solutions et è des réconciliations de se développer.

L’attention que l’on porte à l’autre personne, elle sera « ni trop serrée ni trop lâche ». L’attention de l’infirmière face à un client malade sera ni trop serrée ni trop lâche. L’attention de l’enseignante face à l’enfant en difficulté, ni trop serrée ni trop lâche. Vous avez sûrement plusieurs exemples personnels d’attention ou relation, trop serrées ou trop lâches. Alors rappelez-vous de l’oiseau et prenez en main la situation, ni trop serrée ni trop lâche.

Plusieurs personnes ont touché ma vie et ont laissé un ancrage positif à l’intérieur de mon centre. Une transformation essentielle a pris plusieurs années à s’épanouir et aujourd’hui, je peux dire que mon éveil à la conscience s’est ouvert à mon regard intérieur et au principe de Errol Flynn.

J’espère que cette lecture aura eu pour vous un éveil nouveau et une touche de parrainage positif.

La vraie communication, c’est une question de choix!

Être à l’écoute de soi et des autres, ce n’est pas facile, mais on peut en prendre une bonne habitude…

Le mot communication est un terme général qui permet d’établir une relation avec autrui et de transmettre la diffusion de messages auprès des individus. C’est aussi un moyen d’informer son entourage du besoin et de l’image que chaque individu projette.

Une communication positive rapproche et unit toute personne sans obligation, sans contrainte à ses pensées, ses valeurs et à sa vision philosophique. Articuler des paroles, c’est très différent que d’échanger un point de vue ou de trouver un terrain d’entente par l’entremise d’une discussion; on se doit de réaliser la différence entre une communication véritable ou un échange sans valeur. Le partage, la souplesse, la compréhension et l’adaptabilité sont des voix favorables et efficaces pour stimuler l’écoute attentive de soi et des autres.

L’ensemble de notre être transmet tous nos sentiments. En tout premier lieu, nos paroles sont captées par les oreilles, puis s’enregistrent dans le cerveau et la puissance de ces paroles s’inscrit dans la pensée et le cœur. L’impact et l’importance de ces paroles permettront d’obtenir un effet bénéfique et rassurant par la compréhension, l’encouragement et la tendresse ou auront un effet nuisible et blessant, pouvant causer un tort irréparable, même catastrophique qui risque d’éloigner à tout jamais la famille ou les amis.

Trop souvent, nous prononçons des mots inconsidérés et nous manquons de sagesse. Nous sommes tous prêts à nous faire entendre, nous parlons durant des heures, notre langue ne se fatigue jamais, nous sommes persuadés d’avoir quelque chose d’important à dire. Mais si nous écoutions attentivement les autres, nous éveillerions en nous une étendue de connaissances et de valeurs sereines qui mèneraient à une écoute attentive et constructive.

Fréquemment, des gens se disputent et se séparent faute d’écoute. L’ensemble de nos paroles devraient permettre à chaque individu de partager ses désirs, d’accueillir les sentiments et d’éveiller en soi la qualité d’humilité pour permettre d’établir ce que l’on appelle un véritable dialogue.

On dit que trop parler nuit, et pas assez, détruit. Alors, permettons à ce petit muscle de s’exprimer afin d’adoucir nos conversations et d’enrichir nos connaissances de façon harmonieuse, éloignant ainsi la détérioration de chaque individu et la solitude.

La communication, c’est surtout être à l’écoute. Lorsqu’une personne partage son sentiment, elle n’est pas à la recherche nécessairement de conseils ou de solutions, elle ne veut pas convaincre personne, mais tout simplement s’exprimer et comprendre ce qui se passe en elle. Nous avons tous une volonté et des ressources pour travailler sur nous-mêmes. Alors, lorsque vous écoutez quelqu’un, entendez et ressentez bien ce qui est dit, car le moment viendra où vous aimerez sans doute être écouté à votre tour.

Pour conclure, je vous fais l’invitation de laisser à votre cœur la chance d’ouvrir ses portes d’écoute. Le temps passe parfois trop vite et beaucoup de gens prêtent l’oreille sans être attentif. À cet effet, je vous souhaite de découvrir à travers votre quotidien un regard sincère rempli d’amour, de compréhension et, pourquoi pas, une bonne communication.

Ensemencer mon jardin!

Abandonner, laisser aller un rêve, une fantaisie de l’imagination ou une illusion! Libérer, créer un espace, une place nouvelle afin que la vérité, la réalité puissent germer et produire de nouveaux amours. Des amours basés sur des valeurs solides telles la tendresse, l’amitié et la compassion. Arrêter de s’accrocher à ce qui aurait pu être et remercier pour ce qui est. Vivre avec l’espoir, la confiance en la vie qui sait mieux que nous ce dont nous avons besoin…

Ce qui a été sera à jamais vivant en mon intérieur.

Faire la paix avec hier, avancer vers l’inconnu avec un cœur nouveau, prêt à affronter d’autres défis, à aimer d’une manière plus détachée, plus profonde. Regarder en arrière pour apprendre, reconnaître la divinité ainsi que la nécessité du passé. Rêver d’amour aujourd’hui, refléter la bonté, la compréhension et partager la lumière par mon témoignage toujours vivant de mes expériences. Vivre dans le calme, la simplicité et l’acceptation du présent qui est un cadeau de mon créateur!

Quel type de câlineur êtes-vous?

Chaque câlin est l’occasion parfaite de créer un monde meilleur.

Académique – vous observez les échanges de câlins, étudiez leurs effets et donnez des conférences sur leurs bienfaits, mais vous ne vous aventurez jamais à partager un câlin avec quiconque.

Altruiste – vous détestez les embrassades, vous en donnez seulement parce que ça fait plaisir aux autres.

Avant-gardiste – vous avez étreint tant de gens que maintenant vous créez de nouvelles formes de câlins afin d’être à la fine pointe.

Borné – vous refusez résolument d’admettre que vous avez besoin d’une étreinte ou que vous en désirez une jusqu’à ce que vous en partagiez une, puis vous fondez en larmes.

Branché – ([) ¦ :** (()) ((((un câlin S.V.P.)))<;D()

Colleux – avec votre pyjama et votre ourson en peluche, vous êtes toujours prêt pour une soirée câlins, collades et contes.

Compulsif – si vous ne pouvez trouver un arbre à embrasser, une boîte aux lettres fera certainement l’affaire.

Cool – vous insufflez style et candeur à vos câlins.

Dépendant – lorsque vous tenez une personne dans vos bras, vous ne voulez plus la laisser partir.

Discordant – rien ne peut rimer ou être synchronisé avec votre style d’affection.

Dynamique – énergétique et émotif, on ne peut se détourner de vos câlins.

Élégant – gracieux et élancé, vous vous glissez dans une étreinte et en ressortez infroissable.

Émotif – vous fondez en larmes au premier effleurement.

Formel – calculé pour un maximum d’effet et un minimum d’engagement.

Furieux – oui, il existe en ce monde des câlineurs furieux qui aiment haïr l’amour! Mais la tragédie est qu’ils ne peuvent pas s’en passer!

Grogneur – vous grognez et vous vous plaignez du fait que vous ne recevez jamais de câlins, mais seulement quand vous en recevez un.

Guérisseur – votre intention aimante guérit tout et tous ceux que vous touchez.

Hâtif – vous étreignez parce qu’il le faut. Allez, qu’on en finisse!

Indécis – vous en voulez un, non, vous n’en voulez pas, peut-être un petit, ou peut-être un peu plus tard, ou…

Indifférent – étreindre ou ne pas étreindre?… peu importe.

Intime – seulement avec des chandelles, du chocolat fondant et nu comme un ver.

Jaloux – vous faites une crise lorsque votre partenaire serre quelqu’un d’autre dans ses bras, même si c’est sa mère!

Kamikaze – vous plongez dans chaque étreinte comme si c’était la dernière.

Langoureux – vos câlins durent et perdurent… ils pourraient aussi bien être des collades puisque vous ne serez pas le premier à lâcher prise!

Maître – vous avez étreint tellement de gens que votre technique de câlinage est devenue une forme d’art.

Multitâches – vous étreignez quelqu’un, parlez au téléphone, mangez, conduisez et tentez de faire tout cela MAINTENANT!!!

Névrosé – oui, les câlins peuvent être thérapeutiques, mais nous ne sommes toutefois pas votre psychologue!

Organisé – réglé comme une horloge, vous étreignez les mêmes personnes, à la même heure et au même endroit.

Osé – un câlin est amusant seulement quand un de vous est lié et a les yeux bandés.

Particulier – on n’étreint pas n’importe où, ni n’importe comment et surtout pas n’importe qui.

Questionneur – tu veux me donner une accolade? Pourquoi? Tu en es certain? Tu n’es pas grippé, au moins?

Ricaneur – vous ne pouvez vous empêcher de ricaner lorsque quelqu’un vous embrasse.

Romantique – chaque personne qui vous étreint pourrait être votre âme sœur!

Sexuel – juste à penser étreinte, vous êtes tout excité.

Serviable – vous aimez tellement faire plaisir aux autres que vous êtes heureux de vous soumettre à toute demande de câlin.

Superficiel – non engagé, mais amical, avec peut-être une petite tape dans le dos pour la postérité.

Timide – vous tournez au rouge et devenez évasif avant chaque câlin.

Utopiste – chaque câlin est l’occasion parfaite de créer un monde meilleur.

Voyant – vous n’avez qu’à imaginer que quelqu’un vous serre dans ses bras, et il apparaît.

Wagnérien – vos étreintes prennent les dimensions d’un opéra tragique!

Xtatique – eh man! Ce câlin était style genre WOW! Oui, juste ben cool! Je veux que tu me donnes des câlins pour le reste de ma vie!

Yogi – vos câlins sont entiers, souples et en équilibre, mais vous devez d’abord vous étirer.

Zélé – votre passion des câlins est telle que vous avez même écrit un livre à ce sujet.

Extrait du livre « Embrasser la vie – Un guide pratique sur l’art de câliner », Martin Neufeld – Monsieur Câlin – Les éditions Embrasser la vie, 2008.

Encore… en corps

Eh oui, j’habite un corps! Quelle affaire que d’élire domicile dans un véhicule en apparence aussi limité!

Des réflexions du genre « Je n’avais pas envie de venir sur terre. Je ne voulais pas naître. Je n’aime pas vivre dans la matière… » sont fréquentes. Il n’est pas évident pour un esprit d’incarner un corps tridimensionnel. L’espace, plus ou moins étroit selon notre conscience, prendra de l’expansion au fil de notre évolution.

Au fait, est-ce que j’habite vraiment en conscience, ses moindres recoins?

Suis-je en harmonie avec chacune de ses parties (corps, âme, esprit, personnalité)?

Suis-je à l’aise de me déplacer, de bouger, de danser? Suis-je souple et mobile?

Est-ce que j’habite ce corps à sa pleine et juste grandeur?

Ce véhicule est-il fiable dans l’action au quotidien? Répond-il à mes demandes?

Est-ce que je lui accorde soin, attention, respect, douceur, tendresse?

Suis-je bien dans ma peau ou la honte se cache-t-elle dans un coin?

Connaissez-vous l’exercice du miroir dans lequel, nu, on se regarde de la tête aux pieds? Hier soir, j’y ai vu une partie de mon anatomie que je n’aime vraiment pas. Même si mon entourage perçoit cet aspect différemment, l’émotion que je ressens demeure. La chirurgie n’y pourrait rien et, de toute façon, elle ne fait pas partie de mes choix. Rien à faire; je ne peux améliorer la situation, et la comparaison avec les autres m’est facile. Je m’endors doucement sur ce ressenti.

Ce matin, une connaissance m’envoie un courriel intitulé : Les mois des belles femmes. En voici deux passages : 

LA BEAUTÉ D’UNE FEMME
La beauté d’une femme n’est pas dans les vêtements qu’elle porte, l’image qu’elle projette ou la manière dont elle se coiffe.

La beauté d’une femme se voit dans ses yeux parce qu’ils sont la porte d’entrée menant à son cœur, là où l’amour règne.

La vraie beauté d’une femme se reflète dans son âme.

C’est son bagage qu’elle donne avec amour, et la passion qu’elle démontre.

La beauté d’une femme, avec les années qui passent ne fait que grandir.

Merci Brigitte. Quel beau clin d’œil de la vie! Ce message vaut pour les hommes aussi!

À la fois véhicule et temple, le corps est l’intermédiaire entre l’esprit et le monde de la matière. Il offre des moyens d’expression privilégiés par le mouvement, la danse, le chant et la possibilité d’expérimenter l’environnement par les sens.

Les limites du corps physique ne sont qu’illusions. Vivre des milliers d’années avec le même corps est possible, pouvons-nous lire. C’est bien beau, mais j’en demande l’expérience; trop abstrait ou lointain pour moi. Pour saisir une compréhension ou intégrer une transformation, je dois l’expérimenter dans mon corps physique. Les transformations passent par différents niveaux, pour finalement s’achever dans le plan physique, sans quoi le processus demeure incomplet.

Dans la vie de tous les jours, j’aspire à incarner l’illimité. J’ai du pain sur la planche pour quelques années à venir (autre illusion)! Dans les faits, avec l’expérience de mes cinquante tours de soleil, j’entreprends de réaliser de plus en plus de choses avec de moins en moins d’efforts. Deux ingrédients indispensables… le cœur et l’intention. Si le cœur n’y est pas ou si l’intention n’est qu’au service du moi personnel, peine perdue.

Je trime dur, c’est vrai, tout en étant très à l’écoute. Plus j’utilise mon corps, et plus il me fait découvrir par ses inconforts, ses douleurs parfois, de quelle façon je suis en déséquilibre. Postures et respirations justes font que l’énergie circule librement et les limites du possible sont repoussées.

J’agis par priorités et j’y mets toute mon énergie.

L’activité est nouvelle? Dans le calme, nous savons quoi faire.

La tâche est compliquée? Dans le calme, nous savons comment la réaliser.

L’épreuve est exigeante? Dans le calme, un pas à la fois, nous pourrons l’exécuter.

Doit-on agir seul? Dans le calme, nous connaissons le moment de demander de l’aide.

Finalement, j’aurai à peine effleuré le corps… du sujet. Il y aurait tellement à approfondir : la relation avec l’argent, les choses… Pour l’instant, je tente de ressentir; tout ressentir pour expérimenter la présence en conscience.

Se laisser toucher… le cœur

Durant notre enfance, nous avons reçu des interdits culturels qui se sont inscrits dans notre histoire. Ils font partie de notre imaginaire corporel et constituent des barrières, des paramètres, des interdits qui nous empêchent d’entrer en contact, de partager la tendresse, de nous laisser toucher… le corps, de nous laisser toucher… le cœur.

Pourtant, « la peau est ce qu’il y a de plus profond en nous », disait Paul Valéry.

Aujourd’hui, l’Occident réagit à ce carcan. Pendant des siècles, il a surtout développé l’aspect visuel du toucher, qui est plus masculin. Maintenant, il s’ouvre à des techniques d’inspiration orientale, qui sont plus audiotactiles et favorisent l’approche globale, la pensée analogique et l’intuition, en mettant l’accent sur le toucher, le mouvement coordonné à la respiration.

À travers cette approche, le toucher de la peau vise à guérir l’âme. Il est générateur non seulement d’une grande variété de plaisirs, mais aussi de sentiments parmi les plus profonds. Christian Bobin affirme : « les mains sur la peau touchent l’âme à vif ».

« C’est par la peau principalement que nous sommes devenus des êtres aimants », explique Harlow. Ou encore : « la caresse recrée l’être qu’elle caresse », déclare Jean-Paul Sartre.

Quant à Confucius, il conseille : « faites les gestes, et les sentiments entreront dans le cœur ». Mais les gestes dont il parle ne sont pas seulement physiques. Car le toucher est complexe : il est actif, « je touche », passif, « je suis touché », et actif et passif simultanément, « je me laisse toucher ».

Se laisser toucher suppose un grand abandon. Souvent nos peurs ou notre esprit rationnel s’interposent. Ils refusent de s’ouvrir parce qu’ils savent que « le toucher est un acte de transformation du monde », comme le définissait Gaston Bachelard. Alors, si je me laisse toucher, c’est d’abord parce que j’ai confiance que celui qui agit sur moi le fera pour mon bien.

Se laisser toucher n’est donc pas une attitude dépourvue de risques. L’univers personnel des gens qui ont osé se laisser toucher par une force plus grande qu’eux-mêmes a souvent basculé. Paul de Tarse en est un exemple édifiant : du jour au lendemain, le tyran s’est transformé en un ardent serviteur du message christique.

Par conséquent, la seule vibration à laquelle il est prudent de s’ouvrir est celle de l’amour véritable. « Tant qu’on ne saura pas aimer véritablement, l’essence de la vie nous échappera », explique le grand enseignant en spiritualité, Harold Klemp, dans son livre « Le cœur d’or ».

Toutefois, le problème réside dans notre difficulté de savoir reconnaître l’amour véritable de celui qui ne l’est pas. Quand les liens que nous créons avec autrui, ou avec la nature, ne visent qu’à obtenir des avantages personnels, nous portons le masque de l’amour, nous n’aimons pas vraiment. La formule : « pouvoir prend et l’amour donne » est une méthode simple qui nous aide à reconnaître la qualité d’amour qui nous anime.

Par ailleurs, nos réactions aux désagréments de la vie sont un puissant révélateur de la qualité d’amour qui nous habite. Bruno en est un bon exemple. Il se fâchait chaque fois qu’un incident se produisait dans sa vie. Il disait être victime de la mauvaise intention d’autrui ou de quelque force maléfique.

Pendant des années, il resta dans cette attitude ombrageuse, jusqu’au jour où il eut l’idée de regarder la situation d’un autre point de vue. Il se demanda quelle aide, quels conseils la vie cherchait à lui apporter à travers les inconvénients qu’il rencontrait sur son chemin. Grâce à cette nouvelle perspective, il développa progressivement l’habitude de chercher le message caché dans ses mésaventures, en ne regardant que le bon côté des événements. Il comprit à la longue que les embûches placées sur sa route donnaient l’occasion de grandir spirituellement. Depuis lors, même s’il ne comprend pas toujours le message que lui transmet une épreuve, il est certain que celle-ci est envoyée pour son plus grand bien. Cette attitude à elle seule témoigne de la qualité de son amour.

C’est sa façon à lui de se laisser toucher… le cœur.

Marie-Claude

Vivre vivante

La même scène s’impose à moi à chaque fois : avril 2006, il est environ 21 h, je suis seule dans ma chambre. J’ai 28 ans et je joue avec une poupée. Ma poupée. Celle qui n’existait pas une heure auparavant et qui danse, bien vivante et réelle sous mes yeux surpris et émerveillés. Dans cet objet, j’aperçois ma propre image; un objet dit inanimé et qui pourtant est en vie. Je ressens alors en moi une petite étincelle en éveil, un pouvoir oublié depuis longtemps qui se réveille, peut-être.

Cette poupée, ces poupées, car d’autres naîtront les soirs suivants, deviennent mes bouées et l’espoir qui me poussera à me relever. Oui, je me sens faible, éteinte, morte-vivante. Je me suis peu à peu enlisée dans une situation où je m’éloigne de plus en plus de moi, et de mes rêves profonds. J’ai, à mon insu, doucement mis de côté mes passions et certaines de mes valeurs pour essayer de construire une vie de couple et de famille qui sera superbe demain. Tout à coup, cette poupée me rappelle que je transporte la vie, et que la vie veut être en vie. Maintenant. Petit à petit, une force s’installe en moi. Lorsque tout semble chavirer autour de moi, je reviens vers mon nouveau navire, la couture, et je crée. Ces créations nourrissent mon âme et me chuchotent qu’il y a d’autres possibles. L’idée de ces possibles encore nébuleux, m’amène peu à peu à dire non à ce qui est et oui à autre chose.

Puis, l’idée de créer ma propre entreprise émerge. Quelques mois plus tard, je pars vers l’inconnu les mains pratiquement vides avec simplement cet élan vers une autre moi.

… Et je mets sur pied ma petite entreprise. Je surprends mon entourage en réussissant à obtenir de l’aide financière pour le démarrage de ce projet marginal. C’est la naissance officielle de Papoum, papoum…

Quelques semaines après ce tournant, je participe à la foire artisanale de Noël de mon village. Mon étal est plus petit que les autres et occupe peu d’espace. Je me sens très intimidée. J’ai l’étrange impression d’être une petite fille qui veut montrer ses beaux dessins. Et, surprise, je vends presque tout!

Imparfaites, croches, inégales, mes poupées semblent toucher les gens. J’en déduis que ce nouvel élan de vie, cette petite pousse qui perce, s’est faufilé dans mes poupées, tel un petit cœur en chacune. Cette découverte donne encore plus de sens à mon projet. Je ressens, par l’entremise de mes poupées, une connexion avec les gens. Et surtout je suis heureuse de donner un peu de qui je suis réellement au-delà de tous mes rôles.

Quelques années après ce certain soir d’avril 2006, je me sens totalement, complètement vivante. Bizarrement, je me retourne et je vois deux personnes : l’ancienne moi et la nouvelle moi. Et, Papoum, papoum… (les petits cœurs qui battent) continue à faire partie de ma vie.

Ce dialogue avec une de mes créations a donc de façon inattendue, éclairé une partie de moi qui était dans l’ombre : ce pouvoir créateur, capable de créer des objets, mais aussi une autre vie. Cela m’aura poussée à faire de grandes remises en question sur mes croyances. Par exemple, est-ce que la vie que j’étiquetais comme idéale l’était réellement? Étaient-ils vraiment rentables, ces sacrifices de certaines parties de moi, déboursés pour acheter ce futur dit reluisant? La création de ces petits êtres, m’a amenée à me définir davantage, et, surtout, m’a permis d’amorcer l’expression de ma propre voix.

Voilà comment, créer une poupée a su transformer ma vie.

Aujourd’hui, je souhaite que mes poupées apportent chaleur, tendresse et réconfort, et aussi, qu’elles inspirent doucement les gens, qu’elles leur chuchotent à l’oreille : oui, c’est tout à fait possible et réalisable de vivre vivant!

Le cadeau de ma mère

Le travail que l’on fait sur soi, pour essayer de comprendre ce que l’on vit et guérir nos blessures intérieures, finit toujours par porter ses fruits. J’en reçus la preuve au moment du décès de ma mère. Au cours des deux derniers mois de sa vie, j’ai vécu auprès d’elle des moments d’une infinie douceur qui effacèrent les quarante années de conflits que nous avions vécues.

Très jeune, je voyais ma mère comme une personne austère et contrôlante, qui exigeait que je lui obéisse et qui ne m’écoutait jamais. Je ne me souviens pas qu’elle m’ait serré dans ses bras ou qu’elle m’ait dit qu’elle m’aimait. Ce manque de communication me poussa à être incapable de lui parler de mes sentiments réels, j’étais en conflit permanent avec elle.

À vingt-sept ans, mon corps se rebella à son tour, face à toutes ces émotions refoulées. J’entrepris alors une recherche personnelle pour comprendre l’origine de cette maladie.

Pendant des années, mon cheminement évolutif se poursuivit à l’intérieur de plusieurs formations et consultations, dont la psychothérapie et la métamédecine. Je découvrais des pistes intéressantes pouvant expliquer mon conflit face à ma mère, pistes qui remontaient à l’événement le plus traumatisant de ma vie : ma naissance. Mais lorsque je questionnais maman, je n’obtenais jamais de réponses corroborant mes découvertes.

Ma mère me consultait de temps à autre, en tant que chiropraticien. Comme elle ne se sentait pas bien depuis plusieurs mois, mon père me demanda de la voir à mon bureau. En posant mes mains sur elle, je perçus que son corps était très mal en point et lui conseillai de se rendre de toute urgence à l’hôpital pour des examens.

On lui fit une chirurgie abdominale exploratrice le jour même pour découvrir qu’il était trop tard pour intervenir. Le cancer avait rongé ses intestins et s’était propagé aux autres organes. Elle refusa la chimiothérapie et choisit de mourir à la maison, entourée des siens.

Nous étions en état de choc, mon père, mon frère, mes sœurs. Voyant à quel point la famille était ébranlée, je proposai de nous réunir et de partager nos sentiments, afin de nous épauler mutuellement à travers cette épreuve. Tout en nous relayant au chevet de maman, nous avons donc pris le temps de nous asseoir régulièrement ensemble pour échanger sur ce que nous vivions individuellement.

Petit à petit, en parlant ouvertement de la mort, nous sommes arrivés à l’apprivoiser, à libérer nos émotions douloureuses et à diminuer notre sentiment de perte. Ces échanges contribuèrent aussi à resserrer les liens entre nous, à créer un véritable clan familial.

Pour ma part, ces deux mois passés au chevet de maman m’ont permis d’amorcer, pour la première fois de ma vie, un dialogue très intime avec elle. Elle me révéla enfin la vérité au sujet de ma naissance. Elle me raconta que je m’étais présenté plus vite que prévu et que le médecin n’était pas encore à l’hôpital. Voyant cela, les infirmières paniquèrent et lui refermèrent les jambes en lui demandant de me retenir jusqu’à ce que le médecin soit sur place. Maman m’a donc retenu la tête coincée dans son vagin pendant une vingtaine de minutes, avant de sombrer dans l’inconscience à l’arrivée du médecin.

Mon cerveau de nouveau-né a interprété ces événements à sa façon : maman me retient parce qu’elle a honte de moi. J’ai donc eu une peur viscérale. Maman me confirma ce jour-là que je ne m’étais pas trompé. Cela me rassura en me prouvant que j’avais suivi le bon chemin et que toutes ces années de recherche intérieure et de thérapies diverses n’avaient pas été inutiles.

La veille de sa mort, j’étais au chevet de maman. Elle reposait sur le côté, me tournant le dos, tandis que j’étais assis près de son lit. Le moment me semblait propice pour lui ouvrir mon cœur, et boucler la boucle avec elle avant qu’il soit trop tard. Je lui dressai le bilan de notre vie passée ensemble, prenant le temps de lui expliquer tout ce qu’elle m’avait offert. Je lui mentionnai les parties d’elle que j’avais aimées et celles que j’avais détestées sur le moment, mais que je percevais différemment aujourd’hui.

Par exemple, en jouant le rôle d’une mère contrôlante, elle m’avait incité à devenir autonome. Son manque de tendresse à mon égard m’avait forcé à aller vers les autres. Son attitude rigide et ses non-dits m’avaient stimulé à développer la communication avec les gens, et ainsi de suite. Je lui étais infiniment reconnaissant, car je réalisais que sans elle, je ne serais pas devenu l’homme que je suis aujourd’hui.

Je lui partageais mes sentiments, sans aucune attente, mais elle m’offrit en retour un cadeau inestimable. Dans un ultime effort, elle tourna la tête vers moi et prononça pour la première fois, ces mots merveilleux que je croyais ne jamais entendre de sa bouche : « Yves, je t’aime! ». Pleurant de gratitude, je la pris alors dans mes bras et la remerciai sincèrement.

Je la bordai tendrement ce soir-là et le lendemain matin, je sus en la voyant, qu’elle ne passerait pas la journée. J’en avisai mon père. Constatant qu’elle respirait difficilement, je la pris dans mes bras et lui soufflai doucement à l’oreille : « Maman, il est temps de partir. ». Elle cessa de respirer à l’instant même. Tout était désormais accompli entre elle et moi. Malgré mon chagrin, je me sentais paisible intérieurement. Je ressentais une immense gratitude face à ma mère qui m’avait offert le privilège de mourir dans mes bras. Je la gardai tout contre moi un moment, la remerciant encore une fois pour tout ce qu’elle m’avait apporté dans cette vie, puis je cédai la place à mon père afin qu’il puisse lui faire ses adieux à son tour.

Les derniers instants de ma mère ainsi que son décès furent la partie la plus apaisante de ma relation avec elle. Quarante années d’incompréhension fit place à une ouverture du cœur incroyable. Cela a permis de rééquilibrer le mouvement naturel mère-enfant, faussé dès le départ par une perception basé sur la survie. Cette expérience fut très enrichissante dans ma vie. Je suis conscient que ce moment de grâce, vécu avec ma mère dans les derniers instants de sa vie, n’est pas le fruit du hasard, mais la conséquence directe du travail intérieur que j’ai effectué pendant des années.