Le chocolat noir : plaisir non coupable

Parmi les recommandations alimentaires que l’on propose dans les temps qui courent, manger du chocolat noir est l’une des moins difficiles à mettre en pratique. Comme nutritionniste, je dois continuellement stimuler les gens à manger plus de légumes. En ce qui concerne ce groupe alimentaire, leur mémoire défaille, ils oublient et on doit donc leur rappeler jour après jour d’incorporer plusieurs portions de légumes à chaque repas. Par contre, lorsqu’on leur dit que le chocolat est un aliment favorable du point de vue santé, on a seulement à leur dire une seule fois et c’est fait, cette recommandation est imprégnée dans leur mémoire à jamais.

Saviez-vous que?

Au Québec, les produits dérivés du cacao représentent la deuxième exportation bioalimentaire après le porc.

Les bénéfices du chocolat

On prête de plus en plus des vertus intéressantes au chocolat. Il serait bénéfique pour le cœur, pour la mémoire, il aurait des propriétés antioxydantes et anticancéreuses, il serait bon pour le moral et le cerveau et même calmerait la toux. Est-ce que tout ça est vrai? Il s’avère que de plus en plus d’études sont faites à son sujet, mais regardons de plus près ce que les scientifiques ont découvert.

En premier lieu, il faut savoir que les principaux éléments protecteurs du chocolat sont des composés nommés polyphénols (ou flavonoïdes) qui sont des antioxydants exceptionnellement efficaces.

Le chocolat est composé principalement de cacao et de beurre de cacao. Fait à retenir ici, c’est le cacao qui comporterait des bienfaits sur la santé.

Le chocolat blanc pour sa part ne contient pas de polyphénols puisqu’il est fabriqué seulement à partir de beurre de cacao.

Saviez-vous que?

La capacité antioxydante du cacao serait quatre à cinq fois plus élevée que celle du thé noir, deux à trois fois plus élevée que celle du thé vert et deux fois plus élevée que celle du vin.

Chocolat et prévention du cancer

La grande capacité antioxydante des polyphénols du chocolat fait de lui un aliment intéressant pour se protéger des cancers. À noter que plus le chocolat est noir, plus il contient de polyphénols et la poudre de cacao est la grande gagnante pour la teneur la plus élevée.

Pourquoi les antioxydants sont si importants? C’est qu’ils ont la propriété de protéger les cellules contre les fréquentes attaques des radicaux libres, ces molécules instables connues pour leur rôle dans le développement du cancer

Contenu en polyphénols
AlimentsContenu (en mg/100g)*
Cacao (4 c. à thé)400
Chocolat noir (50 g)300
Thé vert250
Vin rouge (125 ml)150
Tableau tiré du livre Les aliments contre le cancer par Dr Richard Béliveau * Peut varier selon la provenance et le mode de fabrication

Lait avec chocolat; malheur!

Les effets bénéfiques du chocolat sont largement diminués si on le combine avec du lait. Des études ont révélé que les protéines du lait réduisent de moitié l’absorption des précieux polyphénols dans l’intestin.

Vous n’aimez pas le côté amer du chocolat noir?

Optez alors pour ceux qui ont des petits ajouts adoucissants. Essayer le chocolat à l’orange, aux canneberges, aux bleuets ou aux framboises. Sinon, il y en existe aux amandes, au quinoa soufflé, aux épices, au thé vert, au gingembre ou au café expresso.

Les ingrédients du chocolat

La lécithine

Attention, on retrouve souvent de la lécithine de soya modifiée génétiquement dans les chocolats. La lécithine de soja sans OGM, la lécithine de tournesol et la lécithine de colza sont aujourd’hui des alternatives naturelles.

Chocolat truqué

Dans plusieurs chocolats commerciaux douteux, le beurre de cacao est souvent remplacé par de l’huile de palme qui coûte 10 fois moins cher. On peut aussi retrouver de la paraffine dans la liste des ingrédients pour le rendre luisant et de la vanilline de synthèse à la place de la vraie vanille. Soyez attentif!

Le sucre ajouté

Plus il y a de cacao dans un chocolat, moins il contient de sucre. Celui à 70 % et plus de cacao est le choix le plus judicieux. Le goût est quelque peu amer, mais c’est plus facile de s’arrêter après 3 ou 4 morceaux.

La qualité du sucre ajouté est un des critères majeurs à vérifier. Opter pour les chocolats sucrés avec des sucres plus naturels comme le jus de canne évaporé (ou sucre non raffiné ou brut).

En utilisant la poudre de cacao pour faire la sauce plutôt que de faire fondre le chocolat, on obtient une sauce beaucoup moins grasse et calorique.

L’effet aphrodisiaque n’est, au désespoir de plusieurs, toujours pas prouvé et de plus il serait faux de croire que le chocolat favorise l’acné ; à moins d’en abuser évidemment!

Sauce au chocolat faible en gras

1 tasse de poudre de cacao (biologique et équitable de préférence)

1 tasse de boisson de soya biologique

1/2 à 3/4 tasse de sucanat (jus de canne évaporé) ou sirop d’érable (au choix)

Pour tremper des fruits, mettre sur des crêpes, pour napper des desserts glacés au soya ou utiliser comme coulis pour un gâteau ou brownies.

Saviez-vous que?

La police suisse a distribué des barres de chocolat aux automobilistes lors de contrôles routiers dans le canton de Fribourg pour récompenser les bons conducteurs (juillet 2007).

Les petits travers du chocolat

Chocolat et dépendance

Dans un article du numéro de septembre de la revue Brain, l’équipe de chercheurs du Dr Small ont démontré que la consommation de chocolat active certaines régions du cerveau, les mêmes parties que lors de la consommation de produits qui entraînent une dépendance, comme la cocaïne. Le Dr Small explique que ce système de « plaisir » éprouvé par la consommation de chocolat est un modèle de l’addiction efficace et sans danger.

Se connaître à travers l’alimentation

Votre alimentation peut vous aider à devenir conscient de l’amour que vous vous portez. C’est un moyen parmi d’autres d’apprendre à vous connaître davantage. En effet, la façon dont vous répondez aux besoins de votre corps physique reflète votre degré d’amour de soi, car elle indique la manière dont vous nourrissez également vos corps émotionnel et mental.

Une minorité de personnes ne mangent que lorsqu’elles ont faim et donnent à leur corps ce dont il a besoin. La majorité mange pour une ou plusieurs des raisons suivantes.

MANGER PAR HABITUDE.
Par exemple, manger à la même heure ou la même chose régulièrement. Ce comportement signifie que vous vous fondez sur ce que vous avez appris au lieu de vérifier quels sont vos besoins réels.

MANGER PAR PRINCIPE.
Par exemple, boire du thé vert pour ses bienfaits (et non par plaisir) ou manger les restants pour ne pas gaspiller. Agir ainsi signifie que vous vous laissez influencer par le bien, le mal, les apparences ou l’opinion des autres.

MANGER PAR GOURMANDISE.
Par exemple, vous ne pouvez résister lorsqu’on vous offre quelque chose d’appétissant. Ceci indique que vous vous laissez influencer par les autres, que vous écoutez leurs besoins avant les vôtres.

MANGER PAR ÉMOTION.
Par exemple, à la suite d’une discussion ou d’un désaccord avec quelqu’un, vous avez une envie soudaine de manger. Si ceci vous concerne, c’est qu’au lieu d’exprimer vos émotions, vous les refoulez ou les niez par peur de souffrir.

MANGER PAR PARESSE.
Par exemple, manger des aliments préparés vous paraît plus simple que de cuisiner ce dont vous avez réellement besoin. Si vous vous reconnaissez, c’est que vous manquez d’estime de vous-même, que vous ne croyez pas en votre valeur personnelle. Vous ne prenez donc pas le temps de répondre à vos réels besoins.

MANGER PAR RÉCOMPENSE.
Par exemple, vous mangez quelque chose que vous aimez après une dure journée de travail. Puisque vous vous êtes efforcé de dépasser vos limites, vous ressentez le besoin de vous récompenser. Quand vous agissez ainsi, c’est que vous avez été trop exigeant envers vous-même; votre perfectionnisme a pris le dessus.

Ces quelques exemples démontrent six façons de manger parmi d’autres.

Il est très important de vous souvenir que toutes ces significations devraient servir à vous connaître davantage et non à vous critiquer.

Au moyen d’une rétrospective quotidienne, vous pourrez observer quelles sont vos façons de manger, dans le but de vous accepter et non pas de vous changer. La rétrospective sert à vous montrer l’influence des croyances et des peurs que vous entretenez depuis votre enfance.

En vous donnant le droit d’être ainsi, vous verrez que graduellement, il y aura une transformation dans vos façons de manger.

Quand vous observez que vous mangez par faim, vous pouvez en conclure que dans d’autres domaines de votre vie vous êtes aussi à l’écoute de vos besoins, c’est-à-dire que vous avez la sagesse de vous poser des questions avant d’agir, de parler ou de prendre une décision. Si vous mangez par faim la moitié du temps, cela indique qu’en général, vous écoutez vos vrais besoins la moitié du temps. Le reste du temps, vous agissez par émotion, par habitude, par paresse, etc.

Chaque jour, dites merci à l’Univers d’avoir la chance de vous connaître par le biais de votre alimentation, même si vous n’êtes pas d’accord avec ce que vous avez mangé ou bu. Cette attitude est préférable pour votre corps et votre âme que vos accusations habituelles. Plus vous vous donnerez de l’amour, plus vous serez énergisé. Cette nourriture spirituelle est aussi importante que toute nourriture physique.

Redécouvrir les bienfaits du thé noir

Avec l’engouement pour le thé vert et les nombreux bienfaits sur la santé que les récentes recherches lui ont attribué, les thés noirs ont malheureusement été délaissés par certains amateurs depuis les dernières années. En raison de leur couleur plutôt sombre, de leur goût parfois robuste ou peut-être simplement parce que certains d’entre eux vivent dans l’ombre des thés classiques en sachets, les thés noirs sont souvent jugés moins santé ou encore trop proches du café pour ce qui est des effets. Pourtant, dans le cas d’un thé noir de qualité, nous avons bien affaire à l’une des boissons les plus saines qui soient.

Il faut d’abord comprendre que ce qui distingue le thé noir des autres familles de thés (blanc, jaune, vert, oolong, Pu Er) relève principalement du processus d’oxydation quasi complet de ses feuilles au cours de sa transformation. A priori, il s’agit des feuilles d’une même plante, le théier, qui subiront un traitement différent. Au cours de sa production, après la cueillette, le flétrissage et le roulage de ses feuilles, l’oxydation intervient grâce à une enzyme (oxydase) naturellement contenue dans tous les thés. Au contact de l’air et dans certaines conditions (température et humidité contrôlées), la sève de la feuille s’oxyde graduellement comme dans le cas d’une pomme une fois croquée ou d’une feuille de basilic qu’on vient de froisser, donnant aux feuilles de thé noir une couleur allant du cuivré au noir d’encre, en passant par le rouge et le bronze, selon les crus. L’odeur et le goût de son infusion sont alors transformés : si un thé vert (thé non oxydé) révèle des notes herbacées et fraîches, le thé noir offre plutôt des notes fruitées, boisées, gourmandes et réconfortantes.

En ce qui a trait aux bienfaits, le thé noir offre la même gamme de vertus que les autres familles de thé : digestif, antioxydant, stimulant, diurétique, protecteur du cœur, etc. Si sa teneur en catéchines peut parfois être légèrement plus basse que celle du thé vert dû à l’oxydation, il n’en demeure pas moins que nous pouvons habituellement en consommer une plus grande quantité par jour, puisqu’il est plus digeste… ce qui revient donc à peu près au même si on prend plaisir à en boire quotidiennement quelques tasses. Et qu’en est-il de la caféine? Vous serez peut-être surpris d’apprendre que le thé noir et le thé vert contiennent environ le même taux de caféine. La différence qui se fait pourtant sentir se situe dans leur rapidité de relâchement de l’alcaloïde : dans le cas du thé noir, la caféine est ressentie plus rapidement, mais l’effet durera moins longtemps, entre 4 et 6 heures après l’ingestion, tandis que celle du thé vert sera plus douce au départ, mais pourra persister durant 8 à 10 heures.

Si vous avez envie de découvrir ou de redécouvrir les nombreux thés noirs et leurs profils aromatiques plus variés que ce qu’on peut s’imaginer, voici quelques suggestions, classées par terroir d’intérêt :

Darjeeling : Champagnes des thés noirs indiens, ils sont classiques dans leur style britannique, mais surprenants par leur finesse et par la complexité de leurs arômes aux notes souvent florales et fruitées.

Assam : Thés noirs indiens robustes et puissants pouvant soutenir le lait, si désiré. Ils sont la base des English Breakfast ainsi que des thés noirs aromatisés tels que les Earl Grey ou les Chaï.

Chine et Taiwan : Ils sont variés et surprenants, généralement moins caféinés. Selon les crus, leur palette aromatique peut présenter des notes rappelant le chocolat, le sucre roux, la terre humide, la rose, les fruits exotiques, etc.

En outre, tous ces thés noirs vous garderont bien au chaud tout au long de l’hiver. Je vous souhaite donc une savoureuse dégustation.

Des infusions pour se garder bien au chaud

Avec l’arrivée du temps froid, on sait qu’une infusion bien chaude nous réchauffe le corps et l’esprit. Entou­rer la tasse chaude de ses mains, prendre de petites gorgées et sentir la chaleur descendre en nous est plus qu’un rituel; c’est un véritable réconfort. Toutefois, si une tisane de qua­lité ou un bon thé vous procure cet effet le temps que vous le dégustez, certains thés seront particulièrement efficaces pour vous réchauffer de façon prolongée en équilibrant votre énergie vitale, vos organes et votre circulation sanguine, favorisant ainsi la diffusion de la chaleur dans votre corps. Voici donc deux types de thés : les Pu Er et les Oolongs des monts Wuyi, de précieux alliés tout au long de la saison froide.

Thés Pu Er
Les membres de la famille des Pu Er (prononcé Pu-erh) sont des thés bien particuliers du fait qu’ils sont fermen­tés. Produites au Yunnan, dans le sud de la Chine, leurs feuilles sombres à l’odeur de sous-bois et de terre sont souvent présentées en vrac ou en version compressées en galettes, en briques ou en nids d’oiseau (tuo cha). Millésimés, ces thés ont même la capacité de vieillir et de se bonifier pendant des décennies. À maturité, leur infusion de couleur rouge-brun, presque noire, possède une saveur douce et apaisante, sans amertume, aux arômes évoquant tantôt la terre humide et les champignons forestiers, tantôt le vieux meuble de bois ou le cuir. Si leur caractère gustatif peut parfois sembler surprenant, leurs innombrables bienfaits sur la santé sont reconnus depuis des siècles par la médecine traditionnelle chinoise. Parmi ses vertus principales, le Pu Er peut favoriser la circulation sanguine, prévenir les maladies cardiovasculaires, réduire le taux de mauvais cholestérol, aider la digestion en général et, surtout, brûler les graisses superflues en cas d’abus de nourriture trop riche et faire mincir, contrer l’intoxication alimentaire et l’indigestion, soulager les symptômes de la gueule de bois, équilibrer le Qi (l’énergie vitale) dans tout le corps. On saura apprécier son aide toute l’année, mais encore davan­tage durant l’hiver, lorsque nous sommes généralement moins actifs et mangeons des aliments riches qui demandent une élimination plus intense (surtout durant le temps des Fêtes!). En équilibrant ainsi l’organisme, une bonne tasse de Pu Er nous procure presque instantanément une agréable sensation de réconfort et de bien-être.

Oolongs des monts Wuyi (Yan cha, thés de rochers)
Selon la médecine chinoise, ces thés sont de véritables chaufferettes pour nos organes digestifs. En procurant­ une chaleur sèche au foie et à la rate (qui sont trop souvent froids et humides en hiver), ces thés améliorent le feu digestif, et la circulation sanguine amène la chaleur aux extrémités. Produites au Fujian, au cœur d’une chaîne de montagnes rocheuses, puis torréfiées au charbon, les feuilles de ces types de thé sont aromatiques et donnent une délicieuse infusion de couleur ambrée aux notes rappelant les fruits rouges en confiture, les fruits secs, les fleurs, le caramel, le café, la noisette grillée, les épices douces, etc. Peu caféinés et réconfortants, ces thés sont de bons compagnons de soirées hivernales où il fait bon cocooner. En voici quelques-uns : Da Hong Pao, Rou Gui, Qi Lan, Qi Zhong, Shui Xian, Tie Luo Han, Yan Ru.

Autres suggestions d’infusion pour l’hiver : le Chaï (thé aux épices), les thés noirs en général, le Houjicha (thé vert japonais grillé), la chicorée rôtie, le gingembre, le tulsi (basilic sacré), le rooibos.