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Merci, Guy Corneau! « C’est fou tout le bien que cet homme a fait. »

L’homme qui mordait dans la vie comme nul autre, ce communicateur exceptionnel et charismatique, cet homme de théâtre et conférencier de renommée internationale, Guy Corneau, est décédé le 5 janvier d’une cardiomyopathie fulminante. Après le décès au Mexique de sa sœur Joanne, la peintre Corno, il a ramené ses cendres à Chicoutimi, puis le cœur de Guy a cessé de battre.

Guy Corneau a influé sur les hommes du Québec comme Janette Bertrand, sur les femmes. Ils ont tous les deux, et parfois en complicité lors des mêmes émissions de télévision, permis d’élever le niveau de cons­cience des hommes et des femmes du Québec.

Le premier livre de Guy, publié en 1989, Père manquant, fils manqué, abordait de front des sujets tabous : pourquoi autant d’hommes étaient incapables d’exprimer leurs émotions, fuyaient l’intimité, souffraient, abandonnaient leurs études, décrochaient, se suicidaient? Au moyen de ce livre choc, il venait de rompre un lourd silence et répondait avec clarté et finesse à ces questions fondamentales. Il a enfin mis des mots sur les sentiments qui habitaient les hommes. Vingt-cinq ans après sa parution, ce best-seller international demeure profondément actuel et constitue la meilleure référence à ce jour sur la paternité et l’identité masculine. Il n’est pas étonnant qu’au lendemain de sa mort, tous les livres de Guy à la librairie du Soleil s’étaient envolés.

S’il y a quelqu’un qui nous encoura­geait à nous exprimer et à sortir de notre zone de confort, c’était bien Guy Corneau. Afin de connaître un mieux-être optimal de longue durée, Guy a créé en 1992 un groupe de cheminement et de parole, le Réseau Hommes Québec (RHQ), ainsi que le Réseau Femmes Québec. À la manière des groupes pour alco­oliques anonymes, les participants d’un groupe du RHQ ont une occasion exceptionnelle de partager leurs rêves, leurs peurs ou leur vie quotidienne, le groupe devenant ainsi un espace de soutien, un lieu de fraternité et de développement et créant une autre façon de vivre sa vie d’homme dans un nouveau rayonnement avec soi et ses proches.

Peut-être qu’un des livres de Guy Corneau vous a touché : La guérison du cœur, Le meilleur de soi ou encore Revivre, qu’il a rédigé après s’être relevé d’un cancer de stade IV l’ayant atteint à la rate, à l’estomac et aux poumons. Il était à l’article de la mort, et le corps médical ne s’explique pas qu’il soit revenu de si loin. Quelques années plustard, en 2015, le Salon du livre de l’Outaouais l’a choisi comme président d’honneur.

J’ai découvert Guy en allant assis­ter à une assemblée générale annuelle du CLSC de Gatineau au cours de laquelle il a prononcé une conférence. Par la suite, j’ai eu le bonheur et le privilège de devenir l’organisateur de près d’une dizaine de ses conférences à Gatineau entre 1996 et 2012. Ainsi, des milliers de personnes ont pu bénéficier de la sagesse de ses propos et de l’éclairage de cet homme d’exception.

Guy Corneau a créé le Réseau Hommes Québec et le Réseau Femmes Québec dans le but de donner aux hommes et aux femmes du Québec des occasions de parole et d’écoute, d’apprentissage et de croissance, d’entraide et de soutien, de réflexion et d’action qui influencent positivement leur bien-être physique, psychologique, émotionnel et spirituel.

Coup de Chapeau aux… Grands Frères Grandes Sœurs de l’Outaouais 

La nouvelle grande sœur
par Benoit Laplante

Les Grands Frères Grandes Sœurs de l’Outaouais (GFGSO) cherchent à offrir aux enfants de familles monoparentales l’amitié d’un adulte pour contribuer à leur développement et encourager la persévérance scolaire.

Or, la magie de l’amitié commence­ par une présence. Mais cette pré­sence, il faut la créer. Et c’est là qu’intervient la grande magicienne et Grande Sœur Yvonne Dubé. Sa mission? Faire grandir les GFGSO et faire augmenter le nombre de jumelages auprès de jeunes en manque de modèles positifs.

Diplômée en droit et en criminologie, à la fois spécialiste en démarrage d’organismes sans but lucratif et dans l’organisation de collectes  de fonds, Mme Dubé s’est frottée  aux GFGSO il y a de cela plusieurs années, alors qu’elle travaillait au sein de la compagnie Savers  (Village des Valeurs).

À l’écouter nous raconter son parcours de vie, on comprend pourquoi elle a quitté le secteur privé. Prendre la relève à titre de directrice générale des GFGSO est en quelque sorte un retour aux sources. « Je viens d’une famille de 16 enfants et d’un petit village, au Nouveau-Brunswick, où l’entraide et le don de soi étaient valorisés, raconte-t-elle. De plus, ce que j’ai vu et entendu en travaillant­ au palais de justice d’Ottawa m’a ouvert les yeux sur la réalité de nombreux jeunes souvent laissés à eux-mêmes. »

Le pouvoir du mentorat
Quand elle vous parle des hommes qui manquent souvent à l’appel comme mentors, ainsi que les défis auxquels l’organisme fait face, l’amour véritable qu’elle éprouve pour la cause est palpable. Cette cause, c’est le mentorat. Cette influence positive d’un adulte sur des jeunes. Depuis plus de 100 ans, c’est ce qui fait battre le cœur des Grands Frères Grandes Sœurs du Canada. En Outaouais, l’organisme fait une réelle différence dans la vie des enfants depuis 1983.

Les résultats sont d’ailleurs concrets et éloquents. Plus de 50 % des jeunes jumelés sont plus susceptibles de finir leurs études. Et même 46 % d’entre eux sont plus responsables  et moins portés à consommer de la drogue.

Contribuer à la cause
Un Grand Frère ou une Grande Sœur fait aussi la différence sur le plan social. Quatre-vingt-dix pour cent des Québécois sont convaincus qu’associer un enfant ou un adoles­cent qui intimide les autres à un mentor est un moyen efficace de réduire les risques d’intimidation.  « Des jeunes sans repères ont besoin de modèles positifs pour qu’ils  puissent cultiver une estime de soi, insiste Mme Dubé. La relation d’amitié qui naît d’un jumelage est un excellent remède contre la délinquance ou le décrochage scolaire, par exemple. »

Plusieurs jeunes garçons de 6 à  14 ans attendent d’être jumelés à un Grand Frère. Les GFGSO recherchent­ activement des hommes de 18 ans et plus intéressés à s’engager béné­volement comme mentors. « On a un cruel manque de modèles masculins, admet la directrice générale. À raison de quatre heures par semaine seulement, vous pouvez illuminer la vie d’une jeune. »

Sauts en parachute
L’organisme est toujours à la recherche de financement. Sa prochaine collecte de fonds aura lieu le samedi 6 juin (ou le 13 juin en cas de pluie) à l’aéroport exécutif de Gatineau.Vous êtes invités à venir sauter en parachute avec un professionnel du centre de parachutisme Go Skydive au profit d’un enfant de votre communauté. « Cette activité symbolise pour nous l’importance et la force des liens d’amitié qui naissent entre mentors et mentorés », fait valoir la directrice générale. Tous les fonds amassés serviront au développement et au maintien des programmes de mentorat.

Les GFGSO organisent aussi des collec­tes à domicile d’objets usagés. « Nous accueillons chaudement livres, ordinateurs et vêtements, ajoute­-t-elle. Tous ces dons visent à créer des moments d’amitié magiques! »

Une présentation vidéo a été produite par le réalisateur et producteur Jalal Aouatif. Elle peut être visionnée en ligne sur https://www.youtube.com/watch?v=i64-7yeymKY&feature=youtu.be

Ose iMAGIner… Renaître à l’Amour

L’humanité se réveille tout dou­cement d’un très long sommeil, d’un sommeil tellement profond qu’elle en avait oublié jusqu’à sa propre existence.

Aujourd’hui, nous avons le privi­lège­ de prendre part au plus grand changement de conscience de tous les temps. Tout comme le printemps participe à la renaissance grandiose de la nature, nous assistons finalement à l’éveil de l’humanité – à notre éveil – une âme à la fois.

L’aube d’un jour nouveau pointe à l’horizon. Notre cœur s’ouvre enfin à l’Amour, nous offrant ainsi la capacité de nous reconnaître. Nous renaissons à l’Être que nous sommes réellement, à l’Amour que nous sommes, car en réalité, nous avons été conçus par l’Amour, dans l’Amour!

Grâce à cette renaissance, nous nous souvenons que nous sommes le plus grand miracle du monde. Nous nous souvenons que nous avons le pouvoir de choisir. Nous nous souvenons que nous avons le pouvoir de créer notre monde comme nous le désirons. Nous nous souvenons enfin que tous les pouvoirs de l’Univers résident à l’intérieur de nous et se résument en un seul mot : l’Amour!

Comment est-ce possible, me demanderez-vous? Souvenez-vous d’un moment où vous étiez rempli d’Amour, où la joie inondait votre cœur. Rappelez-vous ce moment où vous vous sentiez tellement puissant et rempli d’une telle confiance en vous et en vos capacités que vous aviez l’impression que vous pouviez conquérir le monde! Vous vous souvenez de cet instant, n’est-ce pas?

Bien sûr que vous vous en souvenez! C’était un moment magique! Comment l’oublier?

Sachez qu’à cet instant précis, vous étiez réellement vous. Vous expérimentiez votre véritable nature dans toute sa puissance. Vous êtes Amour; nous sommes Amour! Le reconnaître nous permet de manifester beaucoup plus souvent l’Être que nous sommes réellement.

L’Amour nous rend puissants, car l’Amour est ce qu’il y a de plus puissant dans tout l’Univers! L’Amour est cette force plus grande que notre petit­ moi qui nous pousse à dépas­ser nos limites pour atteindre nos rêves. L’Amour nous apporte un sentiment de légèreté, car l’Amour élimine toutes les émotions sombres et lourdes qui nous alourdissent. L’Amour nous donne des ailes, nous soulève et nous transporte là où nous choisissons d’aller. L’Amour nous guérit. L’Amour donne naissance à la foi, et de là, il n’y a plus rien que l’Amour ne puisse faire!

Nous sommes Amour; alors, il n’y a aucune limite à ce que nous pouvons accomplir! Individuellement, nous pouvons réaliser des miracles, car nous sommes nous-mêmes un mira­cle. Maintenant, pouvez-vous imagi­ner l’ampleur de tout ce que nous pouvons accomplir ensemble?

Pouvez-vous imaginer un monde où nous évoluons dans l’Amour; où chacune de nos décisions est basée sur l’Amour; où le plus grand bien de tous est au cœur même de chacune de nos pensées, de nos paroles et de nos actions; un monde d’Amour, tout simplement?

Ce monde peut sembler utopique à certains, mais je sais que nous pouvons le créer si nous le choisissons consciemment. Nous avons le pouvoir de choisir; alors, choi­sissons l’Amour. Choisissons de manifester notre nature véritable, ici et maintenant.

Choisir l’Amour se fait délibérément, dans le moment présent. Surveillons nos pensées, nos paroles et nos actions. Privilégions celles qui génè­rent la joie, l’enthousiasme, le bonheur et la légèreté. Choisissons d’agir avec bienveillance. Cultivons la pati­ence, la tolérance et la compassion. Favorisons toujours l’Amour et la bonté en toutes circonstances.

Souvenons-nous que nous avons tous une incidence sur le monde. Nous avons le pouvoir d’influencer, voire même de transformer le monde dans lequel nous vivons. Alors, semons l’Amour, la paix et la joie en nous et tout autour de nous. Nous verrons ensuite notre monde se métamorphoser sous nos yeux ébahis.

Renaître à l’Amour signifie reconnaître, ressentir et rayonner l’Amour en nous. Plus nous serons nombreux à choisir consciemment l’Amour, plus le monde s’illuminera.

Alors, nous renaîtrons à l’Amour.

Méli-Mélo

LA MINE CRISTAL, UNE INCONTOURNABLE SORTIE À INSCRIRE À VOTRE AGENDA!

Découvrez ce bijou géologique unique au Canada. Imaginez un instant : vous entrez sur un site pavé de quartz et de pierres dérivées du quartz. Le site est vibrant, et le paysage époustouflant! Certains qualifient leur visite de voyage intérieur dans les profondeurs de leur être.

Aussi, laissez-vous séduire par les concerts-plénitude. Pour les adeptes de son et de musique, les concerts sur instruments de cristal sont fabuleux, sublimes et ré-énergisants. Un pur délice pour les oreilles et le cœur! À la boutique, vous trouverez des produits dérivés du quartz et du cristal, ainsi que des cristaux bruts, des vaisseaux de cristal (bols chantants), etc. Visiter la mine cristal, c’est s’envelopper de l’énergie du cristal : une expérience enrichissante à vivre dans les Cantons de l’Est.
www.minecristal.com

Coup de Chapeau à … l’organisme Trait d’Union Outaouais

Le visage (caché) de l’autisme par Benoit Laplante

Parfois j’ai du mal à m’exprimer. D’autres fois, mon regard fuit. Mais ne m’en tenez pas rigueur si j’ai du mal à saisir certaines subtilités, car je fais beaucoup d’efforts. Sans le savoir, vous avez peut-être croisé une personne autiste.

« Au fil des ans, j’ai appris à apprécier la beauté de l’esprit autistique. Les autistes ont une façon unique de comprendre le monde, d’apprendre et d’interagir. »

Ces paroles sont celles de Jocelyne Sylvestre, et elles viennent du fond du cœur. La directrice générale de Trait d’Union Outaouais, le principal organisme en Outaouais qui donne des ailes aux personnes autistes, aux familles et aux proches, sait de quoi elle parle. Elle y œuvre depuis plus de 27 ans, et sa famille élargie compte des centaines d’autistes.

L’autisme n’a pas d’âge
Sylvain est l’un d’eux. Il n’était qu’un enfant à l’époque où on a mis des mots sur son handicap invisible, aujourd’hui appelé « trouble du spectre de l’autisme », ou TSA. Ce terme englobe des difficultés sur les plans social, sensoriel et adaptatif.

« Trait d’Union a joué un rôle clé dans le cheminement du petit Sylvain. Il avait à peine 3 ans à l’époque, mais il a pu compter sur Trait d’Union pour l’aider à progres­ser dans son cheminement », confie Mme Sylvestre, témoin de cette histoire inspirante.

Le nom de l’organisme illustre d’ailleurs très bien le pont qu’établit Trait d’Union entre la personne autiste et la communauté ou sa famille, par exemple. Bref, le chaînon qui favorise l’intégration de l’autiste au monde qui l’entoure.

Les multiples visages de l’autisme
« Contrairement aux croyances populaires, les personnes autistes n’ont pas toutes un retard intellectuel, explique Mme Sylvestre. Nombreuses sont celles dotées d’un quotient intellectuel normal, voire même supérieur. »

Par ailleurs, les personnes autistes ont plus de difficulté à tisser des relations sociales. Leur rapport aux autres reste un défi au quotidien. Bien qu’elles aient des traits communs, chacune est différente.

« Les profils de ces personnes varient énormément d’un bout à l’autre du spectre, explique Mme Sylvestre. Certaines sont douées pour apprendre les langues, mémoriser et calculer. D’autres ont du mal à établir un contact visuel, à parler ou à s’habiller. »

Les changements de routine s’ajoutent à leurs difficultés et les rendent anxieuses. Mais elles sont aussi des plus honnêtes et authentiques. « Pourquoi? », demandez-vous. Parce que la plupart ne savent pas mentir.

Avril, le mois de l’autisme
Sylvain est aujourd’hui un adulte avec un travail et des loisirs. À 30 ans, il continue son cheminement, et Trait d’Union l’accompagne encore sur sa route.

« On oublie souvent qu’il existe des adultes autistes, rappelle Mme Sylvestre. L’autisme ne disparaît pas avec l’âge. On porte ça en soi toute notre vie. »

Trait d’Union a constaté des besoins grandissants de soutien chez les adultes et a donc étendu son offre de services à cette clientèle.

Avril est le mois de l’autisme au Québec. Voici donc l’occasion de mieux connaître ces personnes et leur réalité. Mettez-vous dans leur peau et découvrez les multiples visages de l’autisme.

Vous pouvez aussi appuyer la cause de plusieurs façons. Le 2 avril sera la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme. Une occasion de participer au mouvement « Faites briller en bleu ». Le 25 avril, appuyez la Marche pour l’autisme, principale activité de financement de Trait d’Union au profit de ses camps de jour spécialisés.

Pour tous les détails sur les activités et services offerts par Trait d’Union, visitez le site Web traitdunionoutaouais.ca ou restez à l’affût en consultant la page Facebook « traitdunionoutaouais ». L’organisme est situé au 109, rue Wright, à Gatineau (secteur Hull). Pour les joindre : 819 595-1290 ou tuoi@bellnet.ca

Une présentation vidéo a aussi été produite sur l’organisme Trait d’Union Outaouais grâce à la grande générosité du réalisateur et producteur Jalal Aouatif. Cliquez pour visionner la vidéo.

Une entrevue avec… une femme passionnée!

Dominique Larocque, consultante en performance mentale et en gestion de stress; fondatrice-directrice du Centre Creative Wheel et de l’École de vélo de montagne LaRocca XC, à Val-des-Monts.

Je suis en constant dialogue avec la nature. Elle est ma source d’inspiration, ma tour d’observation, ma pharmacie, et… probablement ma meilleure amie. Avec elle, je trouve toujours le nord magnétique de ma boussole intérieure.

Le dimanche 16 novembre 2014, j’avais une envie irrésistible d’aller jouer dehors, mais le travail pour Cheminement s’imposait. Je manquais d’élan, je dois l’avouer. Puis mon cellulaire sonna. Est-ce que c’est Carole? Je m’appelle Dominique. Amoureuse inconditionnelle de la nature, elle venait de lire mon article Enlacer un arbre, paru dans l’édition de l’automne, et mon article l’avait touchée. Nous avons parlé durant une heure et demie. J’ai été abasourdie de découvrir une femme plus passionnée que moi (sourires).

Enlacer les arbres, c’est ce qu’elle fait sur sa terre de 108 acres, une terre sur laquelle elle a fondé le centre Creative Wheel et l’École de vélo de montagne LaRocca XC. J’apprends aussi qu’elle a créé un sentier dit « thérapeutique ». Thérapeutique, ce mot raisonne à l’intérieur de moi, et je suis curieuse de connaître l’intention derrière l’action.

Écologiste et artiste contemplative dans l’âme, Dominique a partagé son enfance entre la demeure familiale de Sturgeon Falls et le chalet familial à Mattawa, où elle était en communion constante avec la nature. Mais sa vie bascule lorsqu’elle quitte ces lieux enrichissants pour entrer à l’université. Le contraste entre la ville et la campagne est flagrant. Plus je passais de temps éloignée de ma nature, plus je me sentais étouffée, dépouillée et privée d’elle dans un monde déconnecté et superficiel. Dominique détient là une clé pour comprendre davantage les effets thérapeutiques de la nature sur le corps humain et le pouvoir de la pensée positive. Symboliquement, elle venait de créer une alliance avec la Terre-Mère en lui dédiant sa vie entière, car elle sentait et savait, dans son cœur, son corps et son âme, que c’était en continuant de fusionner avec elle qu’elle donnerait le meilleur d’elle-même.

Un sentier thérapeutique, dit méditatif, est en quelque sorte un lieu symbolique où la nature agit, parle et sollicite nos sens. Le sentier a été conçu pour y faire de la marche contemplative en nature et y gérer son stress. Quand j’ai acheté le lot de 108 acres en 2003, c’était une superbe forêt 100 % vierge. C’est la forêt qui m’a inspiré où tracer le sentier thérapeutique. Il mesure 5 km de long. Pour le moment, le sentier n’est pas ouvert au public, mais je l’utilise depuis déjà 7 ans pour des retraites de croissance personnelle privées et pour les gens qui veulent profiter des effets thérapeutiques de la nature. Marcher dans notre sentier thérapeutique, c’est prendre un recul de la ville, de la technologie et des demandes stressantes au travail et au sein de la famille. Marcher en nature, se recueillir, se poser des grandes questions philosophiques et être à l’écoute de soi en profondeur pour y trouver les réponses, c’est ça vivre le moment présent. Chaque visiteur vit une expérience profonde et rentre chez lui ressourcé.

Quelle est la mission du centre Creative Wheel?

Œuvrer à la promotion de la santé physique, du bien-être personnel et de la cons­cientisation écologique par l’entremise de consultations individuelles, d’ateliers, de retraites et d’interventions publiques.

Quelle est la vision?

Dans toutes nos actions, protéger l’environnement, responsabiliser les gens par rapport à leur vie et leur santé et contribuer à un monde meilleur.

Pourquoi avoir baptisé le centre Creative Wheel?

Pour représenter le cercle de la vie. Dans le cercle, tous les éléments de la création forment un tout indivisible. Tant que le cercle demeure intact, il est solide et renferme un grand pouvoir. Un cercle brisé ne peut pas fonctionner. Le cercle signifie la continuité de la vie, et la vie, c’est un mouvement perpétuel et créatif.

En tant que membre de l’élite nationale durant le début des années 90, Dominique a atteint les plus hauts échelons compétitifs du VDM, du patinage en ligne, du patinage de vitesse (longues lames) marathonien et du triathlon d’hiver. Pour moi, le sport pratiqué dans un cadre naturel est un outil de transformation et de développement physique et psychologique.

Formée en sociologie, éco-psycho­logie, ergothérapie, psychologie Gestalt, thérapie du toucher et Reiki, Dominique a recours à un mélange unique de sagesses traditionnelles et conventionnelles dans le cadre de sa pratique thérapeutique afin d’aider ses clients à actualiser leur potentiel et à vivre une vie heureuse et équilibrée. Dominique utilise son « bureau de consultation vert » et le « gymnase vert » du centre pour amener les gens vers une prise de conscience de la relation cerveau-corps-émotions afin de prévenir les effets néfastes du stress et de transformer le stress destructeur en stress constructeur, comme pivot de la motivation et de la créativité. J’enseigne aux gens de tous âges à comprendre le vrai sens de leur connexion au monde naturel afin de déchaîner la puissance de leur propre potentiel. Je crois aux effets guérisseurs de la nature et à la thérapie par l’activité physique à l’extérieur. Voilà mon focus! D’ailleurs, ma vision de mon « bureau de consultation vert » et de mon « gymnase vert » a bien capté l’œil de la CRÉO [Conférence régionale des élus de l’Outaouais].

Merci à la CRÉO. Mon projet de sentier thérapeutique répondait en tout point au volet 2 de leur programme qui a pour objectif de participer à la protection, à la mise en valeur et au développement des ressources du milieu forestier en contribuant à des projets récréotouristiques en milieu forestier. La CRÉO a joué un rôle majeur dans la réalisation du sentier thérapeutique, avec un premier octroi obtenu en 2012 pour débuter la construction et un 2e, obtenu en 2014, qui nous permettra de compléter le sentier en 2015.

Pourquoi avoir créé deux sentiers séparés, le sentier thérapeutique et le sentier récréatif?

Quand je roule à pleine vitesse en vélo de montagne, je ne veux pas déranger la personne qui est en grande contemplation ou en réhabilitation d’une blessure sportive. Et puis, j’avais besoin de créer des zones afin que la pratique des activités plus extrêmes puisse se passer en même temps que je donne un atelier. Le respect des espaces et de l’expérience unique que chacun vient vivre dans cet espace forêt/sentier est très important pour moi.

Tronçonneuse à la main et fleur au casque de sécurité, Dominique s’est investie de tout son être dans le défrichage du sentier thérapeutique. Pour sculpter un sentier 100 % durable dans une forêt vierge, il faut le connaître intimement et l’avoir visité pendant les quatre saisons. Je me suis sentie comme un sculpteur devant un bloc de marbre, qui, suite à un dialogue intime, en fait ressortir le penseur de Rodin. Voilà le pouvoir de l’intention en pleine action.

Le 16 novembre 2014, la vie m’a offert un cadeau de taille : l’appel téléphonique de Dominique. C’est peu dire, car dans le nom de famille de Dominique (Larocque), il y a le mot roc, comme dans l’expression forte comme un roc! Elle s’affirme, défend ses croyances et se révèle aussi entreprenante et déterminée qu’audacieuse.

Dans la philosophie amérindienne, tout ce qui n’a pas été transmis est perdu. Transmettre, c’est bien ce qu’entend faire cette louve infatigable : transmettre pour que rien ne se perde, via son centre, en faisant de l’éducation en forêt, en stimulant les gens à se reconnecter à leur essence profonde et en enseignant l’importance de s’entourer de verdure, d’arbres et de plantes.

Merci Dominique pour ton engagement à créer un monde meilleur.

Dominique Larocque
Creative Wheel Consulting Inc.
LaRoccaXC Mountain Bike School
819.457.2058
www.mountainbikeschool.ca
www.creativewheel.ca

Le mouvement mondial « FREE HUGS » c’est quoi?

Une personne propose spontanément des câlins gratuits aux gens dans un lieu public. Cette personne est munie d’une pancarte sur laquelle il est écrit « Free Hugs » ou « Câlins gratuits ».

L’origine du mouvement FREE HUGS

« Vous souvenez-vous de l’homme qui avait lancé les câlins gratuits (en anglais Free Hugs)? L’idée lui est venue quand il a perdu sa mère. En rentrant à Sydney, il voyait des gens émus qui se serraient très fort, alors que lui, personne ne l’attendait à l’aéroport. C’est à ce moment qu’il a décidé de prendre un carton, un crayon-feutre et d’écrire « Free Hugs » pour que lui et tous ceux qui n’avaient pas accès à des câlins sur son chemin passent une meilleure journée… Au cours de cette aventure, il a donné des câlins, il a eu des problèmes légaux, a fait signer une pétition, a recueilli 10 000 signatures et a continué jusqu’à ce que le mouvement se propage à travers le monde. »

Source : Anne Costisella, Les bienfaits des câlins, 20 janvier 2014,  www.mamanpourlavie.com

VIDÉO À REGARDER ABSOLUMENT!!! Free Hugs in Sondrio, Italy vidéo. La musique de fond est la chanson Hallelujah de Leonard Cohen, interprétée magnifiquement par la chanteuse Alexandra Burke. CONDITION : À regarder en plein écran pour que l’infinie tendresse qui se dégage de la vidéo emplisse la pièce.

Un couple enlacé depuis 6 000 ans!

En février 2007, dans le nord de l’Italie, des archéologues ont découvert deux squelettes enlacés dont l’étreinte remonterait à 6 000 ans.

Les deux squelettes se font face, et leurs fronts se touchent presque, leurs bras et leurs jambes sont emmêlés dans une ultime étreinte.

Le 21 janvier, laissons tomber les barrières et ouvrons nos bras!

C’est l’occasion de serrer dans nos bras des personnes que l’on apprécie, mais à qui on ne le dit peut-être pas assez souvent (famille, voisins, amis, collègues…). Les câlins ont des vertus médicales attestées, et les psychologues leur attribuent des propriétés miraculeuses.

Profitons-en!

« Nous avons besoin de 4 câlins par jour pour survivre.
Nous avons besoin de 8 câlins par jour pour l’entretien.
Nous avons besoin de 12 câlins par jour pour croître. »
~ (Virginia Satir, psychothérapeute américaine)

Ose iMAGIner

Comment cultiver l’Amour de soi?
Tout commence par l’Amour de soi, un amour qui devrait nous être inné, mais qui échappe à la plupart d’entre nous. Pourquoi?

Depuis des millénaires, notre âme s’incarne sur terre afin d’évoluer. La décision originelle de prendre forme dans la chair offrait à notre âme l’occasion de se reconnaître et de retrouver son unité avec sa Source.

Mais une fois incarnés, n’ayant aucun souvenir de notre identité, certains d’entre nous ont effectué des choix peu judicieux qui nous éloignèrent de notre nature véritable au lieu de nous unir à elle. Nous avons appris la peur, le contraire de l’amour. Nous avons développé de nouvelles émotions comme­ la haine, la colère, la rancune, la tristesse. Ainsi naquit notre ego, notre côté sombre. Nous nous sommes identifiés à lui, devenant ainsi le contraire absolu de notre être véritable.

Nous nous sommes perdus dans les méandres du monde de l’ego, nous y enfonçant un peu plus à chaque incarnation. De ce fait, des masses d’énergies négatives issues­ de l’inconscient collectif se sont installées sur terre, perpé­tuant d’incarnation en incarnation l’ignorance que nous avons de nous-mêmes.

Heureusement, le réveil a sonné. Le voile se lève peu à peu, nous dévoilant la Vérité. Nous réalisons que nous n’avons jamais quitté notre monde où nous vivions dans l’amour inconditionnel, unis à notre Source. Nous avions tout simplement oublié qu’il était en nous.

Nous pouvons maintenant comprendre qu’étant « unis » à l’Esprit, ne faisant qu’Un avec Lui, nous en possédons les mêmes attributs, soit la sagesse, la puissance et l’amour inconditionnel! Plus nous nous permettrons de reconnaître notre nature­ spirituelle, plus l’Amour de soi s’installera. Car, dites-moi, comment pourrions-nous ne pas aimer l’Amour?

Cependant, pour ceux d’entre nous qui n’ont pas encore vécu un tel éveil, comment faire pour reconnaître la beauté qui nous habite? Comment accepter consciemment ce fait indéniable? Nous sommes tellement habitués à ne voir que nos zones d’ombres que nous sommes littéralement engloutis sous les ténèbres. L’Amour de soi nous échappe alors inlassablement, car nous nous concentrons sur notre ombre au lieu de rechercher notre lumière.

Pourquoi le ferions-nous d’ailleurs? N’avons-nous pas été programmés à ne voir que le petit moi? On nous a tellement répété que nous sommes insignifiants, que nous n’avons aucune­ valeur, que nous avons fini par baisser les bras.

La Vérité est tout autre! Avec la levée du voile de l’oubli, la Vérité nous révèle que nous sommes tous de merveilleuses créatures issues de l’Amour divin auquel nous sommes toujours unis. Nous décou­vrons que nous sommes Amour, tout simplement.­

Concrètement, qu’est-ce que ça signifie? Comment pouvons-nous apprendre à voir la beauté de notre âme? Comment pouvons-nous cultiver l’Amour­ que nous sommes et ainsi nous libérer de notre ego?

Je vous propose un petit exercice. Pensez à une personne que vous aimez beaucoup. Demandez-vous pourquoi vous l’aimez? Quelles sont les qualités, talents, traits de caractère que vous aimez chez elle? Notez vos réponses. Nous y reviendrons.

Répétez l’exercice avec au moins trois autres personnes que vous aimez.

Saviez-vous que pour pouvoir « reconnaître » les côtés lumineux d’une personne, nous devons les posséder?! Comment pourrions-nous les reconnaître sinon? Cette découverte a changé à tout jamais la perception que j’avais de moi-même.

Allons un peu plus loin. Fermez les yeux. Pour chaque qualité inscrite sur votre liste, rappelez-vous un moment où vous avez fait montre de cette qualité. Revivez ce moment, savourez-le. Reconnaissez que vous possédez toutes ces qualités. Souriez. Ressentez cet élan d’amour pour vous, un amour jamais éprouvé auparavant.

Pourquoi est-ce si important de culti­ver l’Amour de soi? Pour que nous puissions évoluer vers la liberté d’être dont nous rêvons tous. La conscience de notre véritable nature nous incite à apprendre à utiliser nos facultés retrouvées. L’Amour de soi nous encou­rage à prioriser notre liberté.

Si nous ne nous aimons pas, nous ne serons nullement motivés à faire les efforts nécessaires pour éliminer notre ego et être heureux.

Sachons que la lumière chasse l’ombre, la joie chasse la tristesse; l’amour chasse la peur; la sagesse chasse l’incertitude, et la reconnaissance de notre pouvoir inné chasse définitivement notre petit moi afin que rayonne notre grand Moi.

Alors, emmitouflez-vous bien dans votre­ Amour, et savourez Votre présence!­

Une rencontre avec… Daniel et Véronique

Entrevue par Carole Verdon

Propriétaires de la maison de thé CHA YI

« Cha yi » signifie l’art du thé en mandarin, et c’est dans cette expression que repose l’essence de notre entreprise.

D’où vient votre passion pour le thé?
(Daniel) – Ma première rencontre avec le thé n’a pas été la meilleure; les thés en sachets n’ont pas du tout réussi à me séduire… et je pensais que le thé se limitait à ça avant d’entrer en contact avec des thés purs d’origine. J’habitais alors en France, il y a de cela plus d’une dizaine d’années, et travaillais sur un vignoble bio. J’y décou­vrais avec plaisir les notions de terroir et de dégustation, la culture millénaire d’un produit aussi noble et passionnant que le vin de qualité. Mais, lorsque le hasard me fit découvrir le thé sous sa version authentique, j’ai été tout de suite conquis! S’ouvrait soudainement à moi un monde proposant les mêmes notions de terroir et de dégustation que m’offrait le vin, mais, avec le thé, s’additionnaient à cela la riche culture­ asiatique, les rituels entourant sa préparation, ses nombreux bienfaits pour le corps et l’esprit, ainsi qu’une philosophie mettant l’emphase sur la paix, l’harmonie et l’humilité, choses que je ne trouvais pas du tout dans le cercle plutôt élitiste et cérébral du monde viticole. Depuis, je n’ai cessé d’explorer cet univers si vaste, cons­tamment émerveillé par sa richesse et sa beauté. Et combien le thé fait du bien aux gens, comme il l’a fait pour moi! Il fait maintenant partie de mon quotidien comme ligne directrice; il ponctue mes journées d’instants précieux de recueillement et de dégus­tation.

(Véronique) – Pour ma part, j’ai découvert le thé au moment où j’ai rencontré Daniel. Nos premiers moments ont presque tous été accompagnés d’un bon thé. J’ai des souvenirs précieux de nos premiers matins ensemble, bercés des rayons du soleil d’automne qui filtraient par le rideau et le sifflement de la bouilloire, le son de l’eau que l’on verse sur les feuilles, la tasse chaude entre mes mains et les effluves d’arômes réconfortants qui se dégageaient de mes premières tasses de thés japo­nais, chinois, taïwanais… Puis j’ai commencé à faire des rêves de thé! J’infusais, je dégustais, je jouais avec les feuilles, même la nuit… signe que j’avais la piqûre, il faut croire! Pendant plusieurs années, je me suis laissée infuser de la passion de Daniel, et nous voilà aujourd’hui dans le prolongement logique de ces premiers instants.

Racontez-nous le début de votre belle aventure.
Le projet de la maison de thé CHA YI a d’abord commencé par une grossesse! Quand nous avons appris que nous attendions notre premier bébé, nous portions déjà le germe d’un projet d’affaires à notre image, nous avions envie de créer un lieu de par­tage qui serait inspirant pour la communauté. Nous avons donc vécu deux grossesses en même temps! Notre passion pour le thé et tout ce qui l’entoure, s’ajoutant à la demande qu’avait l’Outaouais pour une maison de thé spécialisée et un endroit calme où se ressourcer dans le centre-ville de Gatineau, nous a inspiré à ouvrir notre commerce en septembre 2010.

La maison de thé CHA YI comprend la boutique, le salon de dégustation ainsi que l’école du thé. C’est bien cela?
Oui. Ce sont trois éléments importants de l’entreprise qui travaillent en symbiose afin de développer chez les amateurs la connaissance et la passion des thés de terroir, que cela soit en participant à un de nos ateliers sur le thé, en s’asseyant dans notre salon de dégustation afin de savourer infusions et gourmandises ou en venant s’approvisionner en thés et tisanes dans notre boutique. Nous profitons toujours de chaque occasion pour informer nos clients, leur en apprendre encore plus sur les thés qu’ils s’apprêtent à déguster, nourrir leur amour pour cette boisson si bienfaisante.

Qu’est-ce que ça signifie : Vivre l’art du thé?
Pour nous, l’art du thé se vit d’abord intérieurement. C’est une attitude d’ouverture face au thé qui va s’offrir à nous à cet instant. Comme nous avons une tâche importante au moment de l’infusion, le rôle de l’alchimiste qui fera passer le thé de l’état sec de ses feuilles à l’état liquide de sa liqueur, nous nous devons d’être complètement présents, d’être à l’écoute de ces feuilles qui se sont nourries de la terre et du ciel ainsi que du savoir-faire de l’artisan qui a joué le rôle de trait d’union entre les deux. La qualité de l’infusion, l’harmonie et la beauté de son service­ et la paix que tout ce processus engendre ne sont que le résultat de cette présence.

En quoi consiste votre travail comme importateurs de thés?
Chaque année, nous nous rendons en Asie afin de visiter nos producteurs et leurs jardins. À chaque printemps, nous nous devons d’aller à la rencontre de nos amis artisans et produc­teurs afin de nous approvisionner­ en thés de qualité supérieure en Chine, à Taïwan, au Japon ainsi que dans les autres meilleurs terroirs d’Asie. Ces thés ne sont disponibles qu’en petites quantités, car ils sont issus de petites parcelles, produits à échelle humaine, artisanalement et sans utilisation de produits de synthèse. Ces crus exclusifs ne sont normalement pas destinés à être exportés, car les volumes ne sont pas assez importants. Ce sont donc de petits trésors que nous allons dénicher chez des artisans passionnés et très fiers de ce qu’ils font. C’est important pour nous de savoir que nos thés furent produits avec amour et dans les meilleures conditions!

Parlez-nous de votre école du thé
Presque chaque fin de semaine, nous proposons l’une de notre quinzaine d’activités thématiques sur le thé. Ces formations prennent la forme d’ateliers formels ou interactifs traitant des divers aspects du thé, tant ses origines, sa culture, l’art de sa préparation, ses rituels, sa dégustation, etc. C’est le moment pour nous de transmettre encore plus notre passion à des gens qui ont soif d’en apprendre davantage. C’est souvent en approfondissant nos connais­sances­ sur un sujet qu’on est en mesure de l’apprécier à sa juste valeur!­ On y montre des diaporamas de photos de nos voyages, on fait déguster les nouveaux arrivages, on révèle un univers qui, en coulisse, offre bien plus qu’une boisson chaude et stimulante. Les participants y découvrent des coups de cœur, ce qui stimule encore plus leur curiosité.

Qu’est-ce que ça signifie des thés exclusifs aux arômes des plus fins?
La palette aromatique des thés de terroir est presque infinie. Elle va des thés les plus délicats, au caractère printanier rafraîchissant et finement végétal, jusqu’aux thés les plus gourmands, fruités ou boisés, des crus plus réconfortants dans leur profil de saveurs. Ces thés sont bien sûr sous leur forme nature; ce sont leurs propres arômes et saveurs qui apparaissent dans notre tasse. Rien n’aura été ajouté à ces feuilles. Habituellement, plus un thé est de grande qualité, plus ses arômes seront fins et complexes.

Comment entrevoyez-vous l’avenir?
Le thé continue son bel essor dans les pays occidentaux. Les thés de terroir semblent trouver de plus en plus d’amateurs grâce à leur qualité et à leurs bienfaits. Depuis les dernières années, seulement un petit nombre de maisons spécialisées et d’importation comme la nôtre ont vu le jour pendant que de nombreuses grandes entreprises ont flairé ce marché en pleine croissance. Bien qu’elles aient également pour mission de promouvoir la consommation de thé dans la population, elles le proposent trop souvent sous des formes dénaturées, avec l’ajout d’arômes naturels ou artificiels, des fruits, des bonbons, le tout présenté en combinaisons originales pour séduire une clientèle plus jeune. L’avenir nous dira si ces nouveaux amateurs viendront à s’intéresser par la suite à des thés purs et authentiques.

Quelle est votre mission?
Notre mission principale est en quelque sorte d’apporter « la nouvelle du bon thé »! Si approvisionner les amateurs en thés et en instruments d’infusion de qualité qui ne seraient pas disponibles autrement est de toute évidence notre ligne directrice, d’une manière peut-être un peu plus subtile, notre souhait le plus cher est de donner aux gens l’habitude de s’arrêter le temps d’un thé, de ponctuer leurs journées de moments sacrés, de s’intérioriser, de partager au travers du thé. Notre société en a tellement besoin. La course folle du quotidien doit s’arrêter… et, si quelque chose peut aider à trouver notre équilibre à travers­ cette frénésie, nous sommes convaincus que le thé peut contribuer à ce changement d’habitudes pour un retour à l’essentiel.

CHA YI  remporte :
~ en 2011 le premier prix national, catégorie « Commerce », dans le cadre du Concours québécois en entrepreneuriat.
~ le premier prix dans la catégorie « Nouvelle entreprise de l’année » dans le cadre des Prix d’excellence 2013 du RGA.

Une rencontre avec… Bertrand Desfossés

Massothérapeute pendant 30 ans, il a été le cofondateur et directeur du Centre d’épanouissement psycho-corporel de l’Outaouais.
Entrevue par Carole Verdon

J’ai eu le bonheur de vivre une rencontre de trois heures avec cet homme de cœur. Je n’ai pas pris de notes, j’ai écouté ses paroles, une à une; un petit enregistreur entre nous. C’est un homme à l’intelligence analytique, vivement là dans le moment présent, pour qui le rapport humain est de l’ordre du sacré. Intuitif, il possède un flair remarquable; qualités plutôt nécessaires quand on est massothérapeute.

Un désir né d’une privation dans l’enfance, voilà d’où est venue sa motivation à devenir massothé­rapeute. Son père, atteint de tuberculose, était contagieux. C’est avec un trémolo dans la voix qu’il exprime avoir été privé du toucher, des embrassades et des accolades. Un manque qui va durer des années, années pendant lesquelles, pour compenser et se contenter, il touchera la guitare, du bois, des tissus, de la matière. « C’était instinctif. Je me suis nourri avec de la matière, mais j’étais en manque de contacts affectifs avec un humain », enchaîne-t-il.

Portant instinctivement cette cons­cience du toucher, il sculptait du bois avec un canif et fabriquait des objets avec ses mains. Il dira : « Je sentais que mes mains avaient une mission plus élevée… » Bien qu’il ait trouvé intéressant de travailler comme bûcheron, menuisier et mécanicien, il sentait un vide et n’était pas nourri par un toucher relationnel. Puis, à cette même époque, la mentalité, les tabous face au corps et au toucher étaient présents dans l’ensemble de nos rapports humains.

Je lui ai posé la question qui me brûlait les lèvres : qu’est-ce le mot toucher évoquait pour lui? Sans même hésiter, il m’a parlé d’une démarche en abandon corporel qu’il a amorcée en 1976, démarche qui lui a permis de découvrir la puissance du toucher à propre­ment parler : « Quand le thérapeute touchait­ le dessous de mon pied avec le bout de son majeur ou encore au creux de mon plexus solaire, ça ouvrait tout un registre de sensations internes. » À cela s’ajoute le toucher présence, indissociable de l’aban­don corporel, qui consiste à laisser émerger progressivement ce que le corps a enregistré.

Cette démarche lui a servi de déclencheur pour finalement en faire un tremplin vers la massothérapie. Une envie irrésistible et soudaine le poussa à offrir à des participants du groupe de masser intuitivement leurs pieds pendant les pauses. « Ça m’a conduit à l’évidence des bienfaits et de mon intérêt pour le toucher; de là, j’ai développé le goût d’aller plus loin. »

Voilà que sa passion et son goût pour le massage le poussent à suivre, entre 1982 et 1988, de nombreux ateliers d’exploration du massage. L’année 1988 sera une année marquante puisqu’il termine une formation professionnelle en massage Shiatsu et Suédois, à Québec. La même année, diplôme en main et membre de la FQM, il fonde, avec un petit groupe, le Centre d’épanouissement psycho-corporel de l’Outaouais, qu’il dirigera jusqu’en décembre 1994. Satisfait de son implication, il s’envole pour un voyage au Costa Rica et par la suite, de 1995 à 2012, il travaillera à son compte.

Plus j’écoutais Bertrand, plus je comprenais qu’être massothérapeute est un art et que, par l’exploration du toucher, il avait appris beaucoup sur la nature humaine, mais aussi beaucoup sur lui-même.

Dès la naissance, être touché fait partie des besoins fondamentaux de l’être humain, mais dans nos vies, le toucher n’est pas toujours à notre portée. Le massage vient combler ce besoin pour certains; d’ailleurs, Bertrand est clair là-dessus : « Parfois, la personne arrivait en me disant clairement : “J’ai besoin d’un massage, je n’ai pas été touchée ça fait des mois. J’ai besoin d’être touchée!” Au-delà du massage musculaire, elle avait ce besoin d’une présence, d’être enveloppée d’un toucher nourrissant. »

La cartographie du corps : une mosaïque de mémoires, de blessures et d’émotions. « Le corps prend la forme de ses expériences agréables et aussi de ses traumatismes. Des parties sont libres et confortables, tandis que d’autres sont tendues et chargées d’émotion. » Le massage peut-il alors être une voie pour se retrouver soi-même? « Les couches de résistance relâchent d’une séance à l’autre et, progressivement, la personne arrive à ressentir plus d’harmonie dans l’ensemble de son corps. C’est souvent la surprise de la personne de sentir qu’en s’ouvrant de plus en plus, c’est le meilleur d’elle qu’elle découvre. »

J’ai appris pendant ma rencontre avec Bertrand que, si une personne n’aime pas une partie de son corps, elle dira :­ « Je ne veux pas que tu me masses le ventre, ou autre… » « C’est souvent là un besoin en privation, parce que c’est une partie d’elle qu’elle refuse. Ces zones contiennent des mémoi­res ou des traumatismes que je me dois de res­pecter et d’apprivoiser tranquillement avec elle », explique-t-il.

Quel est le plus grand bienfait d’un massage? « Par la relaxation, c’est de rentrer chez soi, de reconnaître ses propres cellules à travers l’expérience, c’est de s’approprier son corps. Par les sensations éprouvées, j’habite plus mon corps, j’en deviens plus propriétaire. Tout ça est activé par le toucher et les différentes manœuvres du massage. »

Au moment d’écrire ces lignes, j’écoute un air de violoncelle, un air vibrant, enveloppant, remuant, et je ne peux m’empêcher de faire un parallèle avec le geste du toucher en massage, duquel on peut dire qu’il est un véritable soin profond, relaxant, enveloppant et rassurant.

Le mot massage tire son étymologie du mot grec massein, de l’hébreu mashesh et de l’arabe mass dont le sens est palper, pétrir, presser légè­rement. Sept cent vingt mille terminaisons nerveuses font de la peau l’organe privilégié du bien-être. C’est probablement ce qui fait­ dire à Bertrand : « La détente en soi est le principal objectif pour que la personne prenne le temps de se ressentir. »

Pour bénéficier au maximum des bienfaits d’un massage, Bertrand recommande de prendre un bain ou une douche chaude avant le massage, pour libérer les toxines de la peau, pour détendre les muscles et les conditionner à être massés. Après le massage, il est préférable de garder un temps pour soi afin de maintenir l’état de détente.

À celui qui m’a parlé de relations humaines, de toucher et de massage pendant trois heures et qui affirme que le massage est l’une des plus riches expériences de sa vie, j’ai demandé : quand je dis le mot tou­cher, qu’est-ce qui monte en vous? « C’est une nourriture, une communication, une complicité avec l’autre dans le non-verbal, un accompagnement dans l’harmonisation de soi. »

J’étais curieuse de savoir quels sont, d’après lui, les motifs pour vouloir devenir massothérapeute? « Pour prendre soin, se découvrir, travailler sur soi, pour s’harmoniser soi-même. La plupart des raisons initiales, instinctives, c’est que la personne veut faire du bien, elle veut masser les autres, mais c’est un prétexte parce que ça lui fait du bien à elle de prendre soin, d’être en contact, de toucher; alors, elle veut devenir massothérapeute. Elle découvre qu’elle se nourrit en faisant ça, et c’est ça qui la motive à bien faire ce qu’elle fait. »

Bertrand a été une figure marquante dans le monde de la massothérapie en Outaouais. À celui qui a enseigné durant sept ans et pratiqué durant trente ans, j’ai appris qu’il avait cessé toute pratique en 2012. Avec une émotion palpable, il m’a confié : « Le dernier massage que j’ai donné, c’est à ma conjointe. C’est avec elle que j’ai eu le privilège de mon der­nier massage. Je n’en ai pas redonné après son décès. Je l’ai accompagnée avec mon cœur et mes mains pendant ses huit mois de soins palliatifs à la maison. J’honore ces moments d’intimité où le toucher a pris la place des mots… »

« Il m’arrive de masser des pieds et des mains à l’occasion, mais je sens que ma mission en massage est accomplie. Le toucher m’a fait rencontrer le plus beau de l’humain, au-delà de son enveloppe. »

Pour ma part, j’ai été honorée de rencontrer Bertrand Desfossés et de plonger avec lui dans une mer de mots, d’émotions et de partages. Cela m’a profondément enrichie, et je tiens ici à le remercier du fond du cœur.