Rechercher
Close this search box.

La nuit noire de l’Âme et la floraison de l’Être

Lorsque nous sommes témoins d’un feu de forêt, notre réaction immédiate est souvent d’éprouver de la de tristesse face à un cataclysme qui nous paraît très intense et dévastateur. Mais saviez-vous que les graines de certains arbres de nos forêts sont enveloppées d’une coquille si dure que seule l’intensité d’un feu de forêt peut la fendre et permettre ainsi à la graine de germer et de nourrir la forêt dont elle fait partie?

J’aimerais vous inviter du fond de mon cœur à considérer que cet incendie correspond à ce qu’on appelle communément « la nuit noire de l’Âme », ce passage difficile durant lequel le sens que nous avons donné à notre vie et la direction que nous avons prise pour l’accomplir ne tiennent plus et tout semble perdu. De la même façon que le feu de forêt semble être une force dévastatrice qui détruit tout sur son passage, cette nuit noire donne, elle aussi, l’impression d’une destruction massive de tous nos repères identitaires.

Or, se pourrait-il que, loin d’être un désastre, cette nuit noire de l’Âme soit en fait le processus par lequel la coquille très dure de notre identité mentale commence à s’effriter et à se fendre? Cette remise en question du sens que nous avons donné à notre vie n’est-elle pas le processus même par lequel nous déblayons le chemin vers l’émergence d’une nouvelle vision de nous-mêmes? Bref, cette nuit noire est-elle – tout comme l’est le feu de forêt qui fait se fendre la coquille de certaines graines – la condition de notre libération des constructions mentales qui nous enferment dans une carapace de peur?

Ce feu intérieur, ce tison de l’Âme qui cherche à s’éveiller et à percevoir sa divinité, consume tout ce qui limite l’expansion de la conscience. Son élément déclencheur est la souffrance qui, du point de vue alchimique, se consume et se transforme en un moteur qui nous propulse vers notre libération intérieure, vers une compréhension toujours plus étendue de notre être, de notre rôle et de notre place dans la grande aventure collective de la vie, ce grand rêve dans lequel nous habitons des corps et portons des histoires.

Oui, c’est la fin d’un monde, celui des « petites histoires » dont nous avons hérité et que nous avons portées, parfois avec grande fierté et, d’autres fois, avec honte et culpabilité. Mais toute fin est un début : la mort de ce que nous pensions être fait partie du cheminement qui nous mène vers la rencontre de ce que nous sommes vraiment. Permettre au passé de mourir aux histoires de peur de périr, à la souffrance de s’évanouir, c’est s’ouvrir à une nouvelle histoire pleine de gloire.

Quelle gloire? Celle de l’Âme qui s’éveille et qui se rappelle qu’elle est majestueuse et lumineuse. Celle de l’Être qui réalise sa nature et ressent sa plénitude. Celle de la rencontre amoureuse entre l’Âme et l’Être, entre le cœur sacré et l’esprit saint. C’est la manifestation glorieuse du printemps éternel de l’Âme qui s’est éveillée et qui contemple avec émerveillement et joie l’Être qu’elle est vraiment.

La graine dont la coquille a été fendue pendant la nuit noire de l’Âme peut maintenant germer dans l’amour du cœur conscient, planter ses racines dans les profondeurs du corps et faire monter ses branches et ses bourgeons vers la gorge et la tête. Le mental, maintenant nourri d’une nouvelle énergie expansive, découvre aussi ce printemps spirituel parce que des milliers de fleurs à pétales de toutes sortes de couleurs ne cessent d’y fleurir et de s’y épanouir.

La prochaine fois que vous aurez l’impression de vivre une nuit noire de l’Âme, rappelez-vous que c’est la coquille qui empêche la graine de germer dans votre cœur conscient qui est en train de se fendre. La plus belle chose que vous puissiez vous offrir dans de tels moments est un bouquet de fleurs, car cela vous rappellera ce qui se passe vraiment en vous : la floraison de votre Être profond, la grande réunion de toutes vos dimensions!

Partager

Au-Delà du soi - autres articles intéressants