Amadouez le stress

Le stress est une réaction physiologique qui permet au corps de s’adapter en situation menaçante. Pour Hans Selye, qui a consacré sa vie à la recherche sur le stress, cette réaction est unique, ou non spécifique, et vise l’adaptation à un problème, sans tenir compte de ce que peut être ce problème.

Les agents stressants (ou chocs), eux, sont très variés; ils vont des changements climatiques aux produits chimiques, en passant par les agressions physiques et les émotions. Notons que le pouvoir de l’agent stressant dépend parfois de l’interprétation que l’on en fait. Les défis considérés contrôlables ne sont pas nuisibles et s’avèrent même stimulants. Pa contre, une situation dans laquelle on se sent pris au piège peut causer un stress chronique qui mettra la santé en péril. Voici comment.

Lorsqu’un agent stressant affecte l’organisme, le cerveau l’analyse et produit une réponse qui sera transmise à l’hypothalamus. Cet organe, qui relie le cerveau au système glandulaire, met en branle le jeu hormonal, qui lui mettra le corps en alerte afin de répondre adéquatement à la sollicitation. Plusieurs changements physiologiques permettent alors à l’organisme de fuir ou de combattre le danger : accélération du rythme cardiaque, transpiration, dilatation des conduits bronchiques, réduction de la production d’urine, ralentissement des systèmes sexuel et digestif et augmentation du taux de sucre sanguin. Une fois l’organisme hors de danger, les taux hormonaux se rétablissent et tout rentre dans l’ordre. Vie et mort d’un stress aigu…

Par contre, si le choc se prolonge, se répète ou est trop intense, le stress chronique s’installe. Ce type de stress, entretenu par des chocs que l’individu ne peut ni fuir ni combattre, entraîne un déséquilibre glandulaire et des réactions adaptatives inadéquates. S’ensuivront la destruction de la résistance, puis la maladie.

Les premiers signes du stress
Lorsqu’insidieusement le stress commence à faire ses ravages, le corps envoie ses premiers signaux de détresse. Prenons le temps de l’écouter…

  • Diminution de la résistance à l’infection : vulnérabilité aux rhumes, grippes et autres infections;
  • Forte sécrétion d’hormones thyroïdiennes et stimulation du système nerveux sympathique : nervosité, tristesse, fatigue, dépression, insomnie et anxiété qui à leur tour peuvent causer de l’hypertension occasionnelle;
  • Réduction de la sécrétion d’endorphines : plus grande sensibilité à la douleur;
  • Réduction des hormones sexuelles : baisse de libido;
  • Désordres endocriniens : hypo et hyperglycémie;
  • Diminution de la mémoire, de la concentration et perte de motivation;
  • Contraction des organes digestifs : nausées, crampes d’estomac et diarrhée;
  • Mauvaise assimilation des nutriments : chute des cheveux.

La maladie s’installe…
Si les premiers signaux d’alarme n’ont pas été perçus comme tels, les problèmes chroniques s’installent faisant état du pouvoir destructeur du stress.

  • Réduction des réponses immunitaires : maladies auto-immunes, allergies et développement de cellules anormales (cancer);
  • Besoin chronique d’insuline : diabète;
  • Irritation chronique du système digestif : ulcères;
  • Taux de cholestérol systématiquement élevé : durcissement des artères et crises cardiaques;
  • Hypertension chronique et épaississement du sang : troubles cardio-vasculaires;
  • Forte sécrétion d’hormones pro-inflammatoires aux dépends des hormones anti-inflammatoires : arthrite rhumatoïde, asthme, colite ulcéreuse…

Quelques moyens simples et naturels pour affronter le stress

  • Consommer des aliments complets, non raffinés, exempts d’excitants et d’additifs. Les farines et céréales de grains entiers regorgent de vitamines B, essentielles à l’équilibre nerveux. Les huiles de première pression à froid améliorent la qualité des cellules nerveuses.
  • Prendre ses repas à heures régulières afin d’éviter les chutes de sucre sanguin. Un taux de sucre stable est indispensable à l’équilibre nerveux, le glucose étant, avec l’oxygène, le principal aliment des cellules nerveuses.
  • En période de stress, la prise de suppléments peut s’avérer essentielle. Un complexe de vitamines B ainsi que le magnésium permettent au système nerveux de mieux faire face au stress.
  • Les plantes adaptogènes, telles que l’astragale, les ginsengs, le suma, l’ashwaganda et le Rhodiola permettent une meilleure adaptation de l’organisme au stress. Elles aiguisent nos ressources physiques sans provoquer d’excitation, de nervosité excessive ou d’anxiété.
  • Avoir des heures de sommeil suffisantes (sept à huit) et régulières contribue à une meilleure résistance aux chocs. Le système glandulaire est conditionné par le rythme lumière/obscurité.
  • S’adonner régulièrement à une activité physique favorise l’élimination des hormones de stress et augmente l’oxygénation au cerveau.
  • Pratiquer la relaxation et la méditation contribue à l’appréciation du moment présent, ce qui réduit les sources de stress générées par notre tortionnaire intérieur, communément appelé mental…

La voie sans issue

« Les autres s’arrangent pour que je me sente coupable de me choisir. Et ça marche. Je finis par faire plaisir aux autres et je me laisse tomber. C’est eux le problème; ils pourraient bien faire un effort! »

Les autres sont-ils vraiment un problème pour moi?

J’ai peur de faire de la peine à l’autre! J’ai peur de le blesser! J’ai peur qu’il vive du rejet! J’ai peur qu’elle tombe malade si je parle! Je dois la ménager! Je vais la faire mourir!

Mon inquiétude pour l’autre m’empêche de sentir ce qui se passe chez moi : j’ai peur de perdre la relation si j’ose le dire, si je pose mes limites, ou si j’exprime mes émotions!

Au fond c’est moi qui vis la peur du rejet, de perdre la relation et je projette cette peur sur l’autre, en étant convaincu qu’elle lui appartient. Si je parlais de moi, de ce que je ressens, cela pourrait donner : « J’ai tellement de peine à l’intérieur de moi. J’ai tellement été blessé souvent dans mon enfance. J’ai tellement mal d’avoir vécu le rejet ». S’inquiéter continuellement des émotions des autres est une façon de fuir notre propre souffrance.

Il est impossible de vivre une relation sans frustration car nous sommes tous des êtres distincts et que les choix de l’autre ne peuvent pas nous convenir à tout moment. Ce qu’il y a derrière est une peur existentielle de se choisir et de perdre la relation. Cette peur est souvent liée à une douleur d’abandon de la petite enfance ou une menace que l’enfant a vécu de perdre la relation. Je peux tenter de satisfaire les besoins de l’autre pour éviter de ressentir l’ampleur de cette peur, mais je risque de vivre frustration sur frustration et d’aller jusqu’à la dépression.

Assumer la satisfaction de ma vie, c’est me donner la liberté; assumer la satisfaction de la vie des autres, c’est risquer de me détruire. Cela ne peut se faire sans prendre le risque de faire face à nos peurs et de perdre des relations. Chaque être humain, au cours de son existence, sera confronté à plusieurs reprises à cette opportunité qui va le ramener à son droit fondamental : celui d’exister. Dès que je me choisis, je me donne le droit d’exister, je prends ma place.

Se choisir n’a rien à voir avec le narcissisme ou l’égoïsme. Se choisir, c’est de dire sa vérité sans se couper, en restant en contact avec sa vulnérabilité, contrairement à la personne narcissique qui ne pense qu’à elle et qui s’assure que tout tourne autour d’elle. Le narcissique ne se choisit pas pour évoluer, il est coupé des autres, il n’est pas concerné par les émotions d’autrui et préoccupé uniquement de sa personne.

C’est un piège en thérapie que je rencontre souvent. Les gens se détournent de l’enfant à l’intérieur d’eux qui souffre en silence depuis des années parce que personne ne s’est intéressé à sa détresse. Aujourd’hui, en thérapie, c’est l’adulte qu’ils sont devenus qui demande encore à l’enfant en eux de se comprendre, d’être raisonnable, de se taire. Si je laisse tomber, encore une fois l’enfant qui souffre en moi, je continuerai à souffrir et reproduire la souffrance. Les conséquences de ce choix vont s’avérer dévastatrices tant pour moi que pour tous ceux qui sont en relation avec moi.

Finalement, je ne peux changer mon passé, mais je peux en changer les conséquences dans ma vie d’aujourd’hui. Nous n’avons pas grand pouvoir sur les événements qui arrivent chaque jour, mais il nous est possible d’en avoir dans la façon d’y faire face et d’en atténuer les conséquences.

Oser être soi et pouvoir en rire… est-ce possible?

J’ai fini ma thérapie! Rassurez-vous, ce n’est pas parce qu’on va chez le psychologue que ça veut dire que l’on est fou… Au contraire, je dirais même que, dans certains cas, ça fait du bien d’en voir un plus malade que nous…

Cheminer, ce n’est pas toujours de tout repos et parfois il faut pouvoir en rire! Comment est-ce possible?

Je vous dirai que la première chose à faire est de consommer de l’humour… Il est très important de consommer de l’humour, car ainsi nous éduquons notre esprit à en faire.

Supposons que vous voulez apprendre à parler espagnol. Qu’allez-vous faire?

Vous allez fréquenter des espagnols, vous allez écouter des films en espagnol, vous allez lire en espagnol. Bref vous allez consommer de l’espagnol!

C’est la même chose pour l’humour!

Il faut en consommer pour « éduquer » notre esprit si on veut être quelqu’un de qui on dira : Hé qu’il est donc spirituel!

Il faut ensuite apprécier l’humour et ceux qui en font…

Êtes-vous le genre de personne qui fait la moue (dans le genre hannnnnnnn) lorsque l’on vous raconte une histoire drôle?

Ce n’est pas très fort! Lorsque vous agissez ainsi, vous êtes en train de faire fuir les comiques et ensuite vous vous plaindrez qu’il y a juste du monde ennuyant autour de vous…

Je conviens qu’il y a parfois des histoires qui sont plates! Mais en avez-vous une meilleure?

Hum… Facile de critiquer. N’êtes-vous pas toujours un peu comme ça dans tous les domaines de votre vie?

J’ai observé depuis plusieurs années que les blagues ou les humoristes qui ne nous font pas rire ou que nous avons carrément en aversion viennent toucher une corde sensible à l’intérieur de nous et que l’on pouvait s’en servir pour faire un peu d’introspection. Mais soyons plus précis.

Il y a des jours où les blagues sexistes antifemme me font beaucoup rire et d’autres jours où elles m’agressent! Pourtant ce sont les mêmes blagues! Alors qu’est-ce qui fait que je les reçois différemment?

C’est très simple : lorsque je suis fâchée contre un homme, je ne trouve pas cela drôle et lorsque j’ai réglé le problème et que je suis revenue à de meilleurs sentiments, je suis la première à raconter les histoires en question!

Il y a des blondes qui trouvent les blagues de blondes très drôles parce qu’elles ont une bonne estime d’elle-même et ne se sentent pas concernées par le côté niais associé aux blondes et les autres qui ont une piètre opinion d’elle-même qui se sentent offusquées parce que ça les touche dans le peu de confiance qu’elles ont en elles!

En général, les blagues à caractère sexuel font rire les gens qui sont à l’aise avec la sexualité et « titillent » ceux qui le sont moins!

Si une blague ne vous fait pas rire, au lieu de faire la moue, sautez sur l’occasion pour vous demander ce que ça vient toucher de vulnérable à l’intérieur de vous et concentrez-vous à le régler pour étendre votre réceptivité au rire et à l’humour!

Des mots pour survivre

L’écriture est un art. Un geste créatif, thérapeutique, évolutif. J’ai voulu illustrer sa valeur avec un exemple concret, un témoignage.

Un livre, une auteure. Émilie Legris, 27 ans, vient de publier son premier roman. Fiction. Fiction évidemment reliée à son vécu, à ses tripes. Un titre percutant. « Vomir ». Un style direct, sans détour, sans pudeur. Des mots simples et crus, comme les jeunes les parlent, des mots qui, l’air de rien, t’écorchent le cœur au passage. Le quotidien tel qu’il est, la peur d’exister et le mal de ventre. Des pas perdus dans les rues de Hull. Des pas qui cherchent une piste. L’espoir.

« Une faim atroce me creuse les os. »

Les mots racontent, l’écriture témoigne d’une présence derrière ce corps qui crie sa douleur. De cette force touchante qui appartient à ceux qui traversent des tempêtes et qui savent rester vulnérables, à l’écoute de leur sensibilité. Ceux qui continuent quand même.

Émilie a accepté de répondre à quelques questions.

Pourquoi ce livre?
« Écrire permet de banaliser les choses que t’as vécues, de les rendre acceptables, moins taboues. Se donner la permission d’en parler. Ça donne la chance aux autres de se reconnaître. Plein de gens vivent ce genre de choses et personne n’en parle. Mon livre ne touche pas seulement l’anorexie, il y a aussi l’alcoolisme, la santé mentale, les difficultés d’insertion sociale. Tous ces problèmes sont entretenus par le fait qu’on n’en parle pas. »

Qu’est-ce que ça t’a apporté d’écrire cette histoire?
« La satisfaction de réussir un projet, de publier un livre. Il répond à un besoin d’être vue, d’avoir le droit d’être différente, et de partager. C’est une occasion d’exprimer ma sensibilité. Et de dire mes opinions sur le système de santé, sur le système d’éducation.

Il y a un effet thérapeutique à s’exprimer. Il fallait lâcher un cri. »

Où en es-tu maintenant?
« Ces points de vulnérabilité restent présents. Je m’en sers comme des points de repères, des signalisations. Quand l’équilibre vacille, je me pose vite des questions sur ce qui ne va pas. Ces épreuves m’ont rendue plus humaine et plus humble. Je ne juge pas les autres, leurs difficultés. Je sais l’importance d’être soi-même, même si on ne sourit pas tout le temps. Je vois que la vie a placé de belles personnes autour de moi. J’ai cessé de me battre. Je fais ce que j’ai à faire, une journée à la fois. Ce n’est pas toujours facile, parce que je reste hypersensible, mais je prends la vie plus simplement. »

Des projets? Un autre livre?
« Un autre livre, oui, je connais mon sujet, ce dont je veux parler. Mais je ne suis pas prête, j’ai besoin de temps encore. »

Merci Émilie d’avoir bien voulu partager ce moment avec nous.

Accueillons nos deuils – Apprendre à perdre sans se perdre

Nous sommes tous des endeuillés avec nos vécus respectifs. En fait, la vie se charge très tôt de nous placer devant cette réalité incontournable. À la naissance, ne devons-nous pas faire le deuil de notre mère, de notre cocon, de notre sécurité? Déjà, nous vivons inconsciemment l’expérience de la perte, du deuil. Cependant, dans notre société moderne, où tout est axé sur la rapidité et la productivité, le deuil semble plus ou moins bien compris et accepté. Dans un monde où tout va vite, on tolère mal la souffrance. On quantifie tout en fonction du temps. Après un « certain temps », on voudrait que la personne passe à autre chose, tourne la page, arrête d’en parler, croyant à tort que c’est la meilleure chose à faire. On voudrait tellement que la personne ne souffre plus; on a tellement peur que cette souffrance soit contagieuse que l’on tente de la repousser loin de soi. Je ne crois pas que le temps arrange les choses. Il permet d’adoucir la douleur lorsque nous accueillons notre deuil. Par contre, le temps peut aussi être notre pire ennemi si nous tentons d’éviter de vivre cette souffrance, qui nous habite, en nous faisant croire que tout est réglé. Au contraire, tôt ou tard, elle refera surface sous une autre forme : malaises physiques de toutes sortes, dépression, anxiété, ou elle sera amplifiée par une autre perte.

Et si nous choisissions d’accueillir nos deuils, d’en comprendre le sens profond? L’état dépressif qui accompagne le deuil n’est pas une maladie, mais un état souhaitable (difficile à vivre, certes) pour en arriver à nommer et à vivre chaque émotion, sentiment que nous ressentons, et ainsi traverser les étapes nécessaires du deuil. N’oublions pas que nous sommes des Êtres fondamentalement libres. Nous avons l’entière liberté de choisir notre attitude face aux expériences que la vie place sur notre sentier. Dans ces moments difficiles, il est essentiel de s’entourer de la famille, d’ami(e)s, de groupes d’entraide qui sauront nous écouter sans jugement ni conseils. Ainsi, il est possible de vivre nos deuils à notre rythme, à notre façon, avec nos outils, notre vulnérabilité et nos forces. Nous accédons alors peu à peu à un mieux-être intérieur et nous apprenons à perdre sans se perdre. Il est essentiel d’être bien entouré. Au besoin, il est préférable de demander de l’aide professionnelle plutôt que de s’isoler. Il est possible aussi pour différentes raisons, que le deuil soit inhibé (vécu intellectuellement), différé (mis en attente) ou chronique (bloqué, figé). Il est alors souhaitable d’envisager une thérapie du deuil pour en arriver à « perdre sans se perdre ». Si nous reconnaissons et acceptons notre vulnérabilité, nous aurons plus facilement accès à nos forces. C’est une preuve de courage, de respect et d’amour envers nous-mêmes essentielle à notre équilibre.

Bonne route.

La belle affaire!

Oser être soi… Tu parles d’une affaire! J’ai essayé… J’sais pas comment. J’ose pas. Par où commencer? C’est pas simple!

Oser voir et entendre

Avant de souhaiter être soi-même, on passe normalement par des événements ou des étapes de vie qui nous font d’abord prendre conscience d’un certain malaise intérieur. On est inconfortable, ça ressemble un peu comme si on portait un vêtement de la mauvaise grandeur, trop petit ou trop grand. Parfois on devient anxieux, angoissé.

Ces tensions sont des messages que notre corps nous envoie. C’est un signal d’alarme. Il tente de nous faire reprendre contact avec notre être intérieur, notre noyau fondamental. Ne pas être soi finit par ternir l’image que l’on a de soi-même, on se déçoit et se dévalorise. En fait, cela signifie que nous nous rejetons nous-même. Une personne ou un événement nous a porté à croire, faussement, que nous avions avantage à ne pas se montrer tel que nous sommes.

Une personne dotée d’une faible estime d’elle-même aura beaucoup de difficulté à se respecter elle-même et, par conséquent, à respecter ses besoins, ses objectifs et ses rêves bien sûr. Parce qu’elle doute d’elle-même, elle donnera priorité aux autres et se reniera en ne se réservant que des miettes du banquet de la vie.

Si vous n’êtes pas vous-même, La vraie…, le vrai… Qui êtes-vous alors? Vivez-vous par procuration?

Oser l’authenticité

En utilisant comme synonyme à l’authenticité le mot « intégrité », cela donne une perspective plus large encore; il signifie « état d’une chose qui a toutes ses parties… qui est demeurée intacte ».

Ainsi, un individu intègre aura un comportement en accord avec ses valeurs, ses convictions et les croyances qu’il proclame. La clé première, c’est d’arrêter de se jouer la comédie…  Et ce n’est pas évident, je vous l’accorde.

L’être humain fait tellement de choses pour être considéré, approuvé et aimé. La première étant de se renier lui-même et d’adopter des masques comme celui du bon gars ou de la femme forte pour s’attirer l’attention de ses proches, pour remplir le vide affectif de son enfance ou pour cacher les blessures du passé et camoufler sa vulnérabilité.

Il faut une certaine dose de courage pour revenir à soi-même. Il est sans doute plus facile de parvenir au succès matériel et social en renonçant à ce que l’on est, mais vient un moment dans la vie où notre âme crie très fort pour trouver sa voie. Souvent, ce sont des événements marquants, telle une crise ou une maladie qui vont nous obliger à défaire les nœuds qui nous empêchent d’avancer et de réussir selon notre vrai moi. Ces « crises-cadeaux » vont nous permettre de faire face au passé, d’accueillir (peut-être) les leçons de vie et nous ramener à notre vraie nature.

Êtes-vous intègre?

Voulez-vous passer un test très rapide pour savoir si vous osez être vous-même?

C’est simple, répondez à cette question : Est-ce que ce que je pense, ce que je souhaite, ce que je dis et ce que je fais concorde? Lors de mes ateliers, j’utilise une expression très québécoise pour imager ceci : est-ce que les bottines vont avec les babines?

Si vous souhaitez pousser l’exercice d’authenticité un peu plus loin. Y a-t-il une cohésion entre : ce que vous dites et ce que vous faites? Ce que vous dites vouloir et ce que vous voulez vraiment? Ce que vous dites et ce que vous croyez?

Oser accepter toutes vos facettes

Il y a un moment dans la vie où il faut accepter que l’on ne sera jamais parfait aux yeux des autres, jamais à la hauteur de leurs attentes. Acceptez que certaines personnes vont vous aimer et d’autres pas, peu importe ce que vous ferez. La Fontaine dans une de ses fables dit : « …est bien fou du cerveau, qui prétend contenter tout le monde et son père ».

Alors, comme vous ne pourrez contenter tous et chacun, pourquoi ne pas commencer par vous plaire d’abord, en acceptant toutes les facettes de votre personnalité, tous vos talents, en acceptant d’aller à la découverte de votre vrai moi.

Il est parfois bon de se rappeler notre complexité d’humain : chacun de nous est à la fois bon et méchant, généreux et avide, emporté et sage, en quête de vérité et en proie à l’erreur.

Être intègre, c’est accepter cette dualité, cette complexité. Et de tenter aussi de trouver des moyens pour balancer ces polarités par des exercices d’intégration vers un équilibre. Carl Jung le disait ainsi : « Vaut mieux être complet que parfait ».

Être intègre, c’est s’aimer assez soi-même pour accepter son histoire de vie, faire la paix avec elle et faire en sorte qu’elle ne nous étouffe plus, mais qu’elle devienne un stimulateur pour se réaliser pleinement. Un sage a dit : « Marche face au soleil sans craindre la brûlure du bonheur et laisse ton ombre lutter contre les ténèbres dans ton dos ».

Oser le succès

Voici la définition que je favorise depuis longtemps, « le succès, c’est d’être fidèle à soi-même ». À quelle distance du succès êtes-vous?

Pour ma part, ces quelques lignes ont marqué mon cheminement personnel : Vis ta vie… Aime comme si tu n`avais jamais été blessé… Travaille comme si tu n`avais pas besoin d`argent… Danse comme si personne ne te regardait… Chante comme si personne ne t`entendait…

Oser être soi… Tu parles de la belle affaire à faire!

Femme ou fillette

L’artiste Isabelle Castonguay (http://www.lemondedecapra.blogspot.com/) m’envoyait récemment un message avec cette image et j’ai tout de suite ressenti la joie de sa petite figurine. Elle est en train de faire le RIRE DU CŒUR – les bras ouverts, le menton relevé et, à voir le sourire, on devine un petit rire joyeux qui part du cœur et qui va vers le ciel.

Savez-vous ce qui m’est venu à l’esprit en la regardant plus longuement? Je me suis dit que chaque instant de notre vie devrait être une CÉLÉBRATION! À la vie elle-même, à l’abondance, à la beauté, aux êtres qui nous entourent et qui nous font évoluer (ce qui n’est pas toujours évident!)…

Le RIRE DU COEUR, c’est à la fois un geste de grande ouverture, d’accueil et de transmission… On s’ouvre au monde, on baisse les gardes et on accueille. On accueille tout ce que la vie nous envoie, avec ouverture et en toute vulnérabilité. On transmet de notre cœur vers l’univers la beauté, la bonté, le rire et la joie…

Sa figurine est femme ou fillette? On ne sait pas. Mais on sent sa JOIE!

Et nous? Qu’est-ce qu’on attend pour cultiver la nôtre? Chaque jour, on peut faire de petits pas, de petites choses qui semblent anodines mais qui ont un impact très certain sur notre état d’esprit et sur l’Esprit du Rire en nous.

Si moi j’ai réussi à ressentir la joie de cette œuvre, croyez-vous que les gens peuvent ressentir notre joie intérieure lorsqu’ils nous croisent? C’est plus que certain! Vous me suivez?

Alors SOURIEZ pour commencer… laissez-vous aller à un petit rire, tout doux… et si vous vous surprenez à éclater de rire, ne vous taisez pas! Partagez, ouvrez, recevez et émettez! On change le monde… un rire à la fois!

Merci Isabelle d’avoir mise au monde une œuvre qui parle autant!

Namaste, rire, joie et paix

Un cocktail explosif : estime de soi, talents et mission!

Voici une recette gagnante pour oser « être soi » dans la collectivité que ce soit au travail ou par votre implication sociale et bénévole. Il suffit de marier ces trois ingrédients essentiels que je décrirai d’abord; j’insisterai ensuite sur le dosage requis et les risques d’intoxication psychologique.

Estime de soi
L’estime de soi, c’est la perception de la valeur que vous vous octroyez dans tous les domaines de la vie. C’est l’opinion que vous avez de vous-même. Votre succès dans la vie est intimement lié à l’estime de vous-même.

L’estime est liée à la composante que nous nous croyons dignes et méritants de succès, de bonheur et d’amour. Cette perception intime de soi peut grandement fausser toute notre conception de la vie et du rôle que nous pouvons y jouer.

Mission personnelle
La mission personnelle se définit par notre raison d’être. Elle s’exprime par un besoin ressenti de s’épanouir dans des actions correspondant à notre nature propre, à notre nature unique.

Votre mission est intimement liée à votre estime personnelle, à la valeur que vous vous accordez. Vous serez en mesure d’accomplir votre mission seulement à partir du moment où vous croirez à votre « unicité », et à la différence que vous pouvez produire.

Talents
Notre mission de vie n’est pas un rôle à remplir, mais un talent à laisser exprimer dans un agir essentiel pour soi et qui se veut utile à la société.

Mélanger le tout adéquatement…
L’estime de soi s’avère sans doute la ressource psychologique la plus importante que vous possédiez pour la prise en charge de votre vie, pour demeurer authentique et intègre vis-à-vis vous-même. Poursuivre des buts pour plaire aux autres, au détriment de notre moi profond, causera la déroute intérieure.

Une personne dotée d’une faible estime d’elle-même aura beaucoup de difficulté à se respecter elle- même, et par conséquent à respecter ses besoins, ses objectifs et ses rêves. Elle donnera priorité aux autres et se reniera elle-même.

Au travail, ces mêmes gens vont se démener sans se donner le droit de se reposer ni de profiter de ce qu’ils ont réalisé. De fait, ils vont démontrer que la vie est difficile et se défoncer pour prouver leur valeur. Comme ils se comparent facilement aux autres, en se dévalorisant bien sûr, cela peut compliquer leurs relations interpersonnelles.

Être ou ne pas être bénévole : un couteau à deux tranchants!
Les Québécois ont une riche histoire en matière de bénévolat et d’engagement communautaire et loin de moi l’idée de restreindre votre investissement personnel en ce sens. Mais voici l’occasion de vous questionner sur les motifs profonds de cet engagement et sur les risques qui y sont liés.

Deux comportements possibles peuvent être adoptés : se donner sans compter ou offrir le minimum requis pour survivre dans notre collectivité.

Miroir, miroir : dis-moi pourquoi je me donne tant?
L’être humain fait tellement de choses pour être considéré. La première étant de se renier et d’adopter des masques tel celui « du bon gars » ou « de la fille aimable » pour s’attirer l’attention de ses proches. Pour remplir le vide affectif de son enfance. Pour cacher les blessures du passé et camoufler sa vulnérabilité.

Pour compenser ces vides intérieurs, nombre de personnes vont se défoncer : par le travail, les drogues ou toute autre dépendance. Parmi eux, on comptera les dévoués excessifs et les bénévoles chroniques : c’est leur façon de prouver leur valeur, de « se prouver » à eux-mêmes.

Il est sain de vouloir plaire, mais pas à son propre détriment. Posez-vous ces questions : est-ce que je m’investis au détriment de ma santé physique? psychologique? ou au détriment de mes proches? Est-ce que je les prive de quelque chose?

Vient un moment dans la vie où il faut accepter que l’on ne sera jamais parfait aux yeux des autres, jamais à la hauteur de leurs attentes. Acceptez que certaines personnes vont vous aimer et d’autres pas, peu importe ce que vous ferez.

L’important, c’est d’être conscient et satisfait de votre apport ainsi que des bénéfices que vous y trouvez.

Miroir, miroir : dis-moi pourquoi je me donne si peu?
Certaines personnes ne réalisent pas l’importance du partage, peut-être ceci est-il en lien avec un manque de sentiment d’appartenance à leur groupe de travail, à la collectivité. Le travail du bénévole est essentiel, il joue un rôle de premier plan dans la prestation de tous les services offerts au sein de notre communauté et cela est appelé à l’être davantage encore avec le vieillissement de la population.

Une magnifique chanson de madame Ginette Reno qui s’intitule « Vivre et donner » dit ceci : « Il y a trop de gens brillants et cachés qui sont pauvres d’avoir tout gardé », ne soyez pas de ceux-là!

Dégustez le partage
Bref, à choisir entre trop et trop peu, personnellement j’ai souvent opté pour donner le plus possible dans le respect de mes limites afin de remettre à la société les talents que j’ai reçus et en rendre grâce à la Vie!

Recettes pour faire grandir les petites filles

Prenez une petite fille bien mûre, entre 30 et 50 ans, si possible une orpheline affective.  Demandez-lui de se pencher au-dessus d’un lac très calme pour qu’elle voit dans l’eau le reflet de son ego.

Jetez violemment une grosse pierre pour que l’image se trouble et plongez sa tête sous l’eau.  Lorsqu’elle reprend son souffle, souriez en voyant toutes les algues de son inconscient, accrochées à sa chevelure et peignez-la comme si vous touchiez des diamants.  Offrez-lui un miroir muet qui ne répondra plus jamais à la stupide question de savoir qui est la plus belle.  Enlevez-lui sa belle robe de faux Soi qui plaisait tant à sa mère, mais qui l’empêchait de courir comme une petite fille sauvage.  Lavez-lui les yeux à l’eau de violette qui purifie les croûtes de l’amour fusion et emmenez-la loin du royaume maternel, en prenant bien soin d’oublier de dire merci.

Si, au premier carrefour, vous rencontrez un prince charmant, ne vous laissez pas distraire : embrassez-le de suite, il redeviendra crapaud.  Puis, amenez la petite fille au sommet du donjon où le père est resté caché, par peur de montrer qu’il n’est pas un vrai roi.  Enlevez-lui son armure de chevalier de l’idéal, pour qu’elle voit la face cachée d’une homme tout à fait normal, capable d’être vulnérable.  Si le père est mort bien trop tôt, versez un litre de larmes sacrées sur la tête de la fillette, pour effacer des années d’attente qui ne seront jamais comblées.  Cherchez sur les étagères, ce baume d’amour inconditionnel que les pères égarent toujours.  Si vous ne le trouvez pas, remplacez par le mantra « je suis aimée pour ce que je suis » et jetez à la poubelle le populaire 33 tours de « je t’aime quand tu seras ».  Notez bien l’adresse de la grand-mère écrite sur la porte du donjon, prenez rendez-vous le plus tôt, car le chemin sera encore long avant d’arriver à la cicatrisation.  Le cœur des petites filles guérit plus doucement que celui des garçons.

Puis, partez en claquant la porte, le bruit étant parfois la solution pour réveiller les cœurs en chagrin.  Amenez la jeune fille au milieu de sa clairière où elle peut voir qu’hier est vraiment clair.  Dans les branches d’un grand hêtre, choisissez une robe de vrai Soi.  Couvrez la belle du parfum Courage où se mêlent les fragrances de liberté et de responsabilité.  Maquillez ses yeux d’un trait noir directement relié à son âme.  Passez au magasin des anges et assurez-vous que celui qui lui convient est toujours libre pour l’accompagner dans sa vie de grande.

Éloignez-vous délicatement en contemplant cette personne qui n’a plus du tout envie d’être une petite fille depuis qu’elle a goûté aux épices de la vraie liberté : être bien avec Soi pour prendre le risque de perdre tout ce qui rime trop avec Moi.

Et si, sur le chemin du retour, vous rencontrez quelqu’un qui vous demande : « Mais pourquoi voulez-vous faire grandir les petites filles? ».

Dites simplement « Pour qu’elles cessent de jouer à la maman toute leur vie en croyant que c’est cela être femme! ».

Jetez une pincée de rire avant de vous enfuir.

Et savourez à toute heure.

Renouveler l’alliance avec soi-même

Se redécouvrir

L’autre jour, en faisant le ménage dans nos boîtes de photos, j’ai eu le grand plaisir de me redécouvrir.

C’est une photo de moi à l’âge de quatre ou cinq ans, qui était prise en visite chez ma grand-mère, qui m’a bouleversée.

Je suis une petite fille remplie de confiance, rayonnante comme un soleil. Je ne me reconnais pas.

Je n’ai pas pu m’empêcher de verser des larmes. J’ai analysé la photo de plus près. Mon entourage, mes jouets et mon linge, mais les détails étaient sans importance.

C’était mon goût de vivre, mon bonheur et surtout ma certitude et détermination.

Au fil des ans, petit à petit, sur le chemin de la vie, je me suis perdue, littéralement.

J’ai succombé aux demandes en mettant de côté mes rêves.

J’ai laissé tomber ce qui me tenait à cœur.

J’ai déçu la petite fille de la photo. Elle me fixe à chaque jour. Ma culpabilité d’avoir accepté les règles de la vie. On apprend si vite, en vieillissant, à bloquer la voix en nous, qui sait trop bien ce dont on a véritablement besoin.

La voix sait aussi bien ce qui n’est pas bon pour nous! Les mauvaises habitudes qu’on adopte au fil des ans, fumer, s’isoler, mettre trop d’importance dans des riens, etc.

Les relations abusives qu’on se permet d’endurer et les situations où on se retrouve vulnérable.

En parlant avec une amie proche, nous avons conclu qu’on devait passer à travers ces épreuves car c’est la vie. Les leçons qu’on doit vivre permettent la croissance?

Oui et non, en regardant encore une fois la photo, la petite fille me rappelle clairement comment j’ai renié le ballet après un commentaire sur mon poids.

Elle me répète « pourquoi as-tu lâché la danse? »

« Pourquoi ne travailles-tu pas avec des animaux? »

« Tu es enfermée dans un bureau. » Une cellule de solitude.

Je me remets en question. À quel moment est-ce que j’ai cessé de me sentir belle et appréciée? À quel instant est-ce que les mensonges ont remplacé la vérité?

Je ne dis pas que c’est le regret, la vie a toujours donné le choix.

Il s’agit de prendre le temps, d’y songer.

Les chemins n’ont pas été faciles et les blessures n’ont pas été faciles à guérir.

Je crois qu’il est temps de refaire l’alliance avec son soi-même véritable.

En étant honnête avec la voix qui a disparu ou qu’on refuse simplement d’écouter.

En admirant la photo de qui on est aujourd’hui au lieu de la détester.