Je travaille avec l’ennéagramme depuis 15 ans déjà et je demeure fasciné par la sagesse et la pertinence de cette théorie de la personnalité. Au-delà de l’identification des neuf types de personnalités dominantes, reposant sur leurs motivations profondes inconscientes, et de toutes les variations possibles en fonction de chaque individu, de ses forces et faiblesses et de son potentiel en tant qu’être humain, c’est la notion de bonheur et d’équilibre qui retient le plus mon attention.
L’ennéagramme part en effet du principe qu’il existe trois types d’intelligence : l’intelligence du cœur (celle des émotions), de la tête (celle de la pensée rationnelle) et du corps (celle de l’action). Et le bonheur passe par l’équilibre entre l’expression de ces trois centres. Un équilibre sans cesse à refaire, car la donne change continuellement.
Et comme chaque individu a un centre d’intelligence dominant, un centre de soutien et un centre réprimé, vivre en équilibre exige une bonne dose de connaissance de soi et de discernement… et un travail personnel constant.
Une personne, par exemple, où domine l’intelligence du cœur, aura tendance à mettre ses idées au service de ses émotions (pour tenter de leur donner un sens). C’est dans ce contexte que le centre dominant (cœur) s’allie son centre de soutien (tête). L’inconvénient, c’est que la tête est souvent bien mal placée pour informer le cœur. La tête devrait plutôt servir à avoir une pensée rationnelle lorsque le cœur est submergé par les émotions. De plus, le troisième centre (celui de l’action), étant réprimé, il est très difficile pour cette personne de poser les gestes appropriés. Pour atteindre l’équilibre, et donc aspirer au bonheur, cette personne doit reconnaître authentiquement ses émotions, parvenir à analyser rationnellement la situation et poser les actions qui s’imposent.
La dynamique des autres types est différente, mais le concept demeure le même. Il faut parvenir à réaliser l’équilibre entre les trois centres pour exprimer toute sa plénitude en tant qu’être humain, c’est-à-dire être à l’écoute de ses véritables émotions et de celles des autres, avoir une pensée rationnelle et objective et poser à chaque instant le geste approprié.