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Quoi de neuf dans l’océan du stress?

Oui, le stress et sa gestion est comme un océan : une vaste étendue d’eau dotée d’un mouvement incessant sous forme de vagues qui ne se lassent jamais de venir balayer des rives tantôt encombrées, tantôt sereines. Un océan parce que, depuis 10 ans, un accroissement mirobolant de l’intérêt envers le phénomène du stress est venu inonder la littérature marquant les progrès des différentes sphères de gestion des milieux de travail… Le résultat de cette recherche effrénée en cette fin de siècle : nombreux sont les intervenants à classer le stress extrême parmi les plus grands dangers pour la santé.

Bien sûr, il y a encore plusieurs mers obscures dans cet océan du stress, mais les effets dévastateurs sur la santé sont de plus en plus clairs et limpides. Le docteur Martin Shain, LL.D., en dit ceci : « Lorsqu’il est vécu comme une surcharge chronique, il peut entraîner de graves problèmes de santé mentale et physique, des accidents, ou une baisse de l’efficacité et de la productivité, dont les répercussions sont néfastes tant pour l’individu, la famille et l’entreprise que pour la société en général ».

Sans vouloir s’attarder sur ces effets polluants, il est important de souligner l’ampleur et la sévérité de l’impact sur la santé des humains de la dernière décennie de ce siècle. En voici quelques exemples : accroissement des risques de maladie cardiovasculaire, diminution de la résistance aux maladies infectieuses, aggravation et/ou apparition d’affections comme l’asthme, la dermatite, la fatigue et/ou la douleur chronique, danger de sombrer dans des assuétudes de toutes sortes, y compris les antidépresseurs, anxiété/dépression/hostilité dégénérant parfois en violence.

Devant ce portrait catastrophique et avant d’arriver à cet océan, essayons de voir quel est le fleuve le plus bénéfique sur lequel il sera possible de naviguer pour apaiser l’ouragan des effets destructeurs du stress toxique et accoster au port d’une saine gestion du stress quotidien, Tout en poursuivant le courant corporatif de l’amélioration organisationnelle des entreprises, le mouvement de l’an 2000 sera celui d’une approche plus individualisée, plus profonde puisqu’il touchera à l’être humain dans toutes ses dimensions, à la santé holistique des individus : la réappropriation de son pouvoir personnel pour l’apprentissage de l’intimité.

Nouveau et plutôt bizarre, me direz-vous? Qu’est-ce que vient faire le pouvoir personnel et plus encore l’intimité dans la gestion du stress?

Puisqu’il semble qu’on a minutieusement examiné et détaillé toutes les composantes du stress, en particulier les causes imputables à l’organisation et à la conception du travail, il serait peut-être temps de s’attarder à la principale constituante : la personne, l’individu et sa perte de pouvoir personnel face à une avalanche de demandes reliées à ses engagements personnels, familiaux, sociaux et professionnels, avec comme résultat une surcharge de sa vie et plus important encore, une perte de son identité propre et par conséquent, du vrai sens à sa vie.

Voilà le cœur de cette approche privilégiée : la perte de sens entraîne une rupture dans l’être, rupture entre moi et l’entourage, entre moi et un être suprême, entre l’ego et le vrai moi, entre la réalité administrative et les réalités socioculturelles. Sur cette rupture, vient se greffer un vide intérieur tellement profond que plus rien ne peut arriver à le combler ou le « geler ». C’est alors que la personne atteinte de ce mal a le sentiment d’être limitée, séparée (seule), mortelle et qu’elle va faire des prouesses pour cacher un état dégénérant en un désespoir sournois. La victime de stress toxique va alors désespérément nier les symptômes qui pourraient ouvrir l’écluse et laisser passer le flot d’une prise de conscience de sa force intérieure. En s’accrochant à une vie superficielle et inauthentique, elle rehaussera encore le niveau de stress à gérer; par exemple, elle passera de stratégie en stratégie pour gérer le stress (toujours à l’extérieur d’elle-même), elle se laissera voler son identité personnelle pour adhérer aux valeurs du monde extérieur. Cette perte d’identité entraîne graduellement la perte de la condition humaine et l’adaptation à une espèce de rôle de « robot », et à ce stade, le sens de sa vie est disparu.

Faire le ménage dans sa vie, c’est d’abord faire la vidange des vieilles charges émotives accumulées au fil des années à cause des pertes dans votre vie et votre entourage : décès d’un être cher, divorce, perte d’un emploi, changement dans la situation financière, etc. Chaque perte doit faire l’objet d’une démarche de deuil, qu’on le veuille ou non, qu’on le nie ou qu’on l’accepte. C’est là la condition par laquelle nous allons pouvoir passer d’une étape à l’autre dans notre vie, rebâtir un niveau d’énergie convenable et retrouver une saine capacité de faire les bons choix.

À tout moment, nous sommes forcés de faire des choix sur la façon de mener notre vie. Idéalement, nos choix reflètent nos valeurs, mais à mesure que nous laissons le stress submerger les différentes sphères de notre vie et que nous perdons le sens de notre vie habituellement guidés par nos valeurs individuelles, notre capacité de faire des bons choix s’effrite également. Retrouver son identité et devenir intime avec soi, c’est devenir conscient de ce qui est enfoui dans son for intérieur : valeurs, croyances, émotions sentiments. C’est clarifier les valeurs individuelles, c’est créer et renforcer la confiance en soi, c’est être à la fois le metteur en scène et l’artiste de sa vie, c’est se réapproprier son pouvoir, c’est devenir plus sensible aux indices, aux nuances pouvant éclairer ses choix, c’est connaître et respecter ses limites ainsi que ses forces.

Les décisions fondées sur les valeurs individuelles (il s’agit bien du critère ultime de tous nos choix) sont habituellement plus cohérentes que celles fondées sur des facteurs monétaires, politiques ou purement contextuels. De même, le fait de connaître l’importance relative des diverses valeurs individuelles permet de résoudre les conflits et le stress que génèrent la plupart des décisions importantes. La difficulté de baser ses choix sur ses valeurs individuelles, c’est de résister aux pressions culturelles et organisationnelles pour conserver les valeurs propres à chacun. C’est simple, comme le stress toxique est directement relié aux mauvais choix que l’on fait, et que les mauvais choix sont le résultat d’une méconnaissance de soi et/ou d’un non-respect de ce que l’on est, l’accession à l’identité et une plus grande intimité avec cette identité permettra à la personne d’acquérir une saine gestion de son stress.

N’oublions pas que la réappropriation de son pouvoir personnel pour une meilleure gestion du stress doit passer par une plus grande intimité avec soi et que c’est là la condition essentielle pour la redéfinition du sens de sa vie en général et du sens du travail. Ce voyage vers une plus grande intimité avec soi exige de l’honnêteté, de la persévérance et une grande capacité d’accueil de soi (oublions donc le perfectionnisme). Rappelons-nous que les bagages doivent être les plus simples possibles : un pas à la fois, au jour le jour, donc dans le moment présent, l’on fait connaissance avec soi, avec ses milieux de vie (groupes de support), son orientation sociale (ouverture à l’autre), son besoin ressenti et l’on s’engage.

Quel sera votre choix? Acteur ou spectateur?

Vous regardez passer le bateau – Vous embarquez et vous vous laissez conduire – Vous êtes le capitaine de votre navire.

Bon voyage!

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