Connaître les arbres. Être en contact avec la nature. Jouir davantage de la vie. Protéger l’environnement. Aimer nos arbres. Être créatif.
Je rêve d’un vaste continent d’arbres et d’anciennes forêts primitives où les érables sont si opulents qu’il faudrait une chaîne de personnes pur en faire le tour, où les pruches du Canada se tiennent aussi noblement que des rois et où les pins blancs s’imposent comme des grands géants. Cette forêt est sombre et fraîche, mais toutefois pénétrée de rayons de soleil qui illuminent le merveilleux tapis qui la recouvre. Je rêve de retrouver l’Outaouais et la vallée d’Ottawa comme ils existaient jadis.
Aujourd’hui, les anciennes forêts ont fait place à des fermes et des villes. Le bois fût utilisé pour nos maisons, nos bateaux et notre papier. Mais il y a toujours espoir! Le parc de la Gatineau est vigoureux et protégé. Nous contemplons aussi de merveilleux arbres le long des chemins. Nous avons la chance d’avoir l’Arboretum, près du lac Dow à Ottawa où nous pouvons marcher et identifier plus de 2 000 différentes espèces d’arbres et leurs variantes, un endroit propice pour partager un pique-nique entre amis.
Notre maison est entourée de merveilleux chênes d’environ 200 ans, ainsi qu’un énorme érable noir. Ils sont littéralement les gardiens de notre espace. Ils enveloppent notre demeure de beauté et ils nous offrent l’ombre désirée. Chaque arbre apporte un cadeau spécial. Les chênes sont forts et l’érable noir me parle de courage. Chacun d’eux m’inspire. J’admire leur forme, le contour des feuilles et la texture de l’écorce. Même en hiver, dépouillés de leurs feuilles, leur présence me touche. Je reconnais en eux le cycle de la vie. Au printemps, j’anticipe la floraison et les premières feuilles. Leur éveillement reflète la mienne. L’été nous amène de riches nuances de vert, des couleurs fraîches et une danse de lumière au coucher du soleil.
L’an dernier, les écureuils et les ratons-laveurs se sont régalés d’un festin de glands. Ceux-ci s’amusaient à secouer les branches et faire tomber une pluie de glands sur nos têtes.
Ce sont les arbres de mes rêves, tout comme les poèmes qui enjolivent notre vie. Aussi souvent qu’il m’est possible, j’essaie de les écouter et les sentir. Lors de moments de silence, on dirait qu’ils chuchotent, qu’ils me charment de leur magie. J’entends beaucoup plus que la chanson des feuilles, mais j’entends le silence, la beauté et le calme. Ils deviennent ainsi mes compagnons de voyage, partageant notre planète. Ils sont mes amis.
Mieux connaître nos arbres est important si nous désirons participer plus activement à une approche écologique, protégeant notre héritage naturel. Identifier les arbres qui nous entourent est une bonne façon de débuter. Il existe plusieurs bons guides pour nous aider, entre autres, « Les arbres du Canada » par Farrar.
Le rôle des arbres dans l’histoire humaine m’intéresse beaucoup. Lorsque, par exemple, nos civilisations fleurissaient alors qu’elles étaient entourées de forêts abondantes pour finalement tomber à cause de la pénurie de bois pour le carburant, pour bâtir des bateaux et pour fabriquer des armes. Par le fait même, ces civilisations ont perdu leur base d’agriculture. Les terrains jadis fertiles, ne pouvaient plus retenir la terre, une fois les forêts dénudées.
Il existe aussi des légendes et des mythes merveilleux sur les arbres que l’on retrouve dans plusieurs cultures dans le monde, incluant les aborigènes de l’Amérique du Nord. Un peu partout, les arbres sont reliés à des événements sacrés : l’éveillement de Bouddha sous l’arbre de Bodhi. Dans la bible, Moïse rencontre Dieu devant le buisson ardent. J’aimerais connaître davantage l’utilisation moderne multiple de nos arbres, allant de la nourriture à la médecine et aux vêtements. Certains ingénieurs et architectes ont même étudié la structure incroyablement forte des arbres et leur adaptation pour le dessin de structures d’édifices.
Dans mes temps de loisir, j’aime dessiner ou peindre une scène avec des arbres. Il n’est nullement nécessaire d’être un grand artiste pour prendre un pinceau, ni d’être poète pour écrire quelques vers. Photographier les arbres est une autre bonne excuse pour prendre le temps de bien les voir. Au fil des saisons, une abondante variation de textures, de formes, de structures et de couleurs s’offre à nous comme sujets idéaux. J’aime photographier différents angles, incluant les profils des fleurs, des bourgeons, des feuilles et des écorces ainsi que les vues d’ensemble de la structure de l’arbre. L’utilisation d’une simple caméra automatique peut très bien accomplir le travail. On peut toutefois s’aventurer dans l’achat d’équipement plus sophistiqué, spécialement créé pour la photographie de la nature.
Pour prendre de bonnes photos, il vaut mieux prendre le temps d’étudier et composer avec notre sujet attentivement.
Faut-il mentionner que les moments les plus précieux sont lorsque nous prenons simplement le temps d’être en nature et avec la nature?
Un peu de temps en forêt ou dans un parc me permet de me ressourcer. Je m’assois en silence et, dans un moment très profond, je laisse les arbres m’imprégner et me nourrir de leur force et grâce.