En écrivant ceci, « Tout est passage… », je n’invente rien. De grands sages et des plus petits ont médité sur ce thème ainsi que des auteurs contemporains importants tels que Marie-Madeleine Davy, Christiane Singer, Jacqueline Kelen, Jean-Yves Leloup et tant d’autres. Certains livres des plus accessibles font aussi du passage un thème récurrent, si nous voulons bien ouvrir les yeux, pratiquer le langage du cœur, et lire l’essentiel, qui n’est pas toujours invisible, n’en déplaise à Monsieur de Saint-Exupéry. Pensez par exemple aux nuages qui viennent et qui disparaissent, aux ciels du soir, illuminés par un soleil qui s’endort lentement, aux autos qui sillonnent les autoroutes, aux joies et aux peines éprouvées, à la jeunesse, et j’en passe…
Le jour où nous saisissons dans nos réalités quotidiennes l’éphémère de nos angoisses, des plaisirs, de nos réussites et de nos échecs, la vie se transforme radicalement et j’ose dire, pour le meilleur. C’est d’une plate évidence diront certains, d’autres rétorqueront qu’il est inutile de s’arrêter à de telles réflexions. Et pourtant le malheur souvent surgit de cette impossibilité à accepter la vie comme elle se présente, dans ses habits du dimanche ou tout en guenilles. L’idée de toute-puissance et d’infaillibilité est tenace chez l’homme, le désir de demeurer en haut de l’échelle reste indomptable et de là ces déceptions, ce sentiment d’avoir raté quelque chose ou de vivre dans le remords. Faut-il donc dans ces circonstances cesser de désirer, de lutter, d’espérer ou de jouir de nos bons coups? Bien au contraire dirais-je. Il s’agit plutôt de tendre vers l’harmonie des contraires, de chercher l’équilibre, d’éviter en autant que faire se peut la culpabilité, de cesser de se réjouir du malheur des autres et de comprendre un jour que la vie ne se limite aucunement aux réussites matérielles, au pouvoir, en contrôlant ou en ayant l’illusion de contrôler l’incontrôlable. Réussir à accepter par le lâcher prise, avec courage et détermination, qu’il y a plus grand que nous, procure non pas un sentiment de liberté mais une liberté réelle. Demander à ceux et celles qui ont expérimenté ce chemin, insistez, car en général ces gens sont discrets et plutôt silencieux!
Et ce qui m’apparaît encore plus important, faites-en vous-mêmes l’expérience.
Voyez comme nous sommes loin de la soumission et de cette tendance généralisée à se prendre pour des victimes. Nous parlons ici d’autonomie, de cheminement, de joie profonde et d’un bonheur certain.
Nous pourrons ainsi accueillir et profiter délicieusement de l’automne qui vient, nous pourrons mieux apprécier les rencontres, profiter du moment présent et saisir d’un air heureux que tout est passage… sauf l’éternité!