Établir des priorités

« Au cœur de chaque être humain existe le désir de s’améliorer et de se perfectionner… Vous recherchez naturellement votre être originel. Jusqu’à maintenant, vous avez été enfant, jeune ou vieillard, un individu soit pauvre, riche, soucieux ou heureux. Aujourd’hui, libérez-vous du concept que vous êtes ceci ou cela, et retournez à votre source. Mon message est que vous devez méditer. Grâce à cette pratique, votre conscience s’émancipera. » Swami Shyam

La méditation est complémentaire à notre vie quotidienne, elle l’enchérit des merveilleux éléments de calme, de satisfaction et de détachement. Une pratique régulière nous ouvre de nouveaux horizons, car l’esprit clair et reposé nous procure l’énergie nécessaire pour entreprendre ce qui nous tient à cœur.

Si l’on faisait un recensement pour voir si la majorité des gens croyaient que d’établir une liste de priorités serait essentiel à son bien-être et à son évolution, on verrait fort probablement qu’ils y croient. Il deviendrait aussi sans doute évident que d’obtenir une force intérieure, un état général d’équilibre, de bien-être et de compassion devrait se trouver tout en haut de cette liste. Surtout si ces gens réalisaient qu’il est en fait facile d’obtenir ces états de conscience et qu’il en est bien sûr très avantageux pour eux-mêmes, ainsi que pour tous ceux qui les entourent.

Établir une liste de priorités nous permettrait d’éviter toute forme d’atermoiement et ceci nous permettrait d’utiliser le temps qui nous est alloué plus adéquatement pour parvenir à un état de satisfaction, un objectif digne d’attention.

Ne pas se prendre en mains tandis que nous le pouvons peut avoir de sérieuses conséquences. Voici donc pourquoi il faudrait considérer le temps passé au développement de l’équilibre et de la force intérieure une priorité. Une fois cet équilibre acquis, ce développement demeurera avec nous, qu’importe où nous allions.

L’expérience directe me permet d’affirmer que le yoga et la méditation sont des alternatives de choix. Tout d’abord, il est important de saisir que cette science, lorsqu’enseignée par un instructeur qualifié, est une science de vivre qui s’adresse à tous les êtres humains, de toutes les races et religions.

Il y a des milliers d’années, les sages virent que la tendance du mental était de courir après les choses et les idées, tentant ainsi de combler ses espoirs. Divers cheminements spirituels furent fondés sur une réalisation similaire : dans le calme repose la paix, l’ultime santé et la force intérieure, tel que mentionné dans le psaume 26 : « Sois calme et sache que je suis Dieu. » (« Be still and know that I am God. »).

En fait, nous avons peu d’alternatives pour gérer notre existence. J’en décèle deux :

  1. On peut courir continuellement, éviter de réfléchir et espérer pour le mieux. Cependant, il y a la possibilité d’en venir à devoir prendre des remèdes et à accepter leurs effets secondaires ainsi que leur potentiel de dépendance.
  2. On peut prendre le temps d’arrêter, de respirer, ainsi que de vivre une existence fondée sur la force intérieure, sur la connaissance du mécanisme de la conscience humaine. On met ainsi les chances de note côté, dans le but de vivre une vie plus saine et paisible.

Ne cherchons-nous pas à vivre libre de malaises physique et mental?

Carl Jung l’affirme clairement : la réflexion est essentielle, elle nous éveille, nous permet de réaliser l’univers de notre propre conscience et son potentiel. Je le cite : « Votre état de conscience ne deviendra clair que lorsque vous regarderez dans votre cœur et dans votre esprit. Ceux qui regardent vers l’extérieur d’eux, rêvent. Ceux qui regardent en eux, sont éveillés. ».

À cette fin, la méditation est une des plus anciennes techniques connues. Elle est fondée sur trois étapes fondamentales, une science qui demeure toujours efficace, même de nos jours : respirer, réfléchir et méditer avec une profondeur. Une pratique régulière produira les résultats remarquables d’une vie comblée de bonheur et de satisfaction.

Il est important de prendre le temps d’explorer notre vie et son potentiel. Seulement quinze minutes par jour nous le démontreront. S’y adonner une heure par jour aura des résultats encore plus profonds. S’accorder une journée ou même une fin de semaine de retraite aura un impact revitalisant, profond et durable sur notre existence entière. Expérimenter une période prolongée de méditation nous permet de faire encore plus sérieux, pour équilibrer notre être entier.

En méditation, le mental et les émotions sont séparés de la source de notre être, de l’observateur pur en nous, ou bien de ce que les écritures nomment la vie sous son aspect le plus pur et absolu. Être en contact avec le cœur de notre être éveille stabilité et force.

Si on a la chance d’être déjà en santé, méditer nous donnera la force nécessaire pour maintenir notre santé et bien-être.

Je n’ai plus de doute car ceux que j’ai connus qui ont appliqué ces préceptes dans leur vie ont obtenu des transformations positives remarquables. Un arbre dont les racines ne pénètrent pas profondément dans le sol peut avoir l’air glorieux, donner l’impression d’être en parfaite santé, mais si une tempête s’élevait, il ne la supporterait pas, il craquerait. Par contre, un arbre dont les racines sont enfouies profondément dans un sol de conscience et de stabilité supporterait la tempête avec grâce et flexibilité. Il parvient à faire face aux intempéries aisément. Adopter la pratique de la méditation nous permet de renforcer nos propres racines spirituelles pour obtenir une vie comblée d’aise, de bonheur et de sagesse. On le mérite bien!

Vairaagya, le non-attachement

Nous pouvons aisément comprendre que la joie et la tristesse sont des émotions de nature transitoire. Tout ce qui existe subit l’influence d’une fluctuation constante, leur existence étant momentanée. Il demeure donc essentiel de méditer sur le non-attachement. Le Vairaagya n’implique pas l’abandon de nos relations, ni de notre travail, non plus de se réfugier dans la forêt ou dans un monastère. Il ne s’agit que de saisir que la nature de l’univers est transitoire et, par conséquent, nous désirons réaliser que notre être véritable réside derrière le sens du Je et de l’attachement, et que lui seul nous offre de la stabilité. En effet, dans son essence, notre être intérieur ne change pas.

Les quatre niveaux du non-attachement :

  1. Devenir conscient du fait que notre mental est malléable, qu’il transporte des idées et concepts, des mémoires (bonnes et mauvaises, et leurs effets) ainsi que du potentiel qui repose en nous.
  2. Après quelque temps, la pratique de la méditation nous transforme, nous devenons plus sensibles et conscients. L’ignorance et ses manifestations deviennent plus évidentes. Ce fait est inévitable.
  3. Si nous persévérons, nous réalisons un fait puissant : le monde entier réside dans notre esprit. De là, nous débutons une pratique personnelle, en acceptant que chaque individu a une leçon à apprendre qui lui est propre, une voie à suivre. Nous travaillons dès lors sur nous-mêmes, sur notre propre état de conscience, plutôt que de travailler sur celui des autres. Nous saisissons que nous pouvons faire une différence, si nous vivons avec plus de conscience, avec un état de conscience plus équilibré. Ainsi, nous devenons une source d’inspiration pour notre famille et nos proches, et nous parvenons simultanément à apprécier notre vie, avec satisfaction.
  4. Et si l’on persévère sur la voie du non-attachement, nous atteignons un état de maîtrise, de sagesse. Le contentement séjourne à ce niveau. La joie demeure, en fait, elle augmente, car elle est inspirée d’une clarté et d’un équilibre intérieur.

Néanmoins, il ne faut pas faire l’erreur d’associer le non-attachement à l’austérité, à un état de froideur ou d’insensibilité. Lorsque nous progressons et que nous atteignons une maîtrise croissante, nous voyons que nous n’avons renoncé qu’à l’indésirable, nous nous sommes libérés de besoins ou de désirs imaginaires.

L’état de non-attachement n’est pas de l’indifférence, nous ne le dirons jamais assez souvent. Certains rejettent parfois l’objectif de cette philosophie, la qualifiant d’inhumaine ou d’égoïste car ils imaginent qu’il s’agit d’une voie qui rejette tout, ayant un objectif égoïste : sa propre libération.

Il est important de comprendre que le résultat de cette pratique est l’approfondissement suprême d’un amour et d’une compassion véritables.

Quelle est la façon la plus facile d’obtenir le non-attachement? Il ne faut qu’entamer une pratique régulière de la méditation. Cette vie introspective mène à la force intérieure, à l’éveil de la conscience.

Dès lors, le moment présent est saisi dans toute sa plénitude. Loin d’engendrer de l’indifférence, notre amour pour ceux qui nous entourent est inclus dans notre objectif.

La mémoire d’un chat

« Le soi ne peut être atteint par le faible ni par la mollesse ni par une ascèse imprécise. » Mandak Upanishad

Nous sommes récemment déménagés dans l’Ouest d’Ottawa. On y a découvert une région accueillante, des gens sympathiques et avec eux, leurs multiples animaux domestiques. J’ai toujours aimé les animaux, reconnaissant en eux une possibilité de communication simple et attendrissante. Devant notre maison se trouve une gentille dame qui accueille tous les chats errants qu’elle rencontre. Ses chats viennent nous visiter librement, régulièrement.

Cependant, l’un d’eux, jeune, vif et en santé, un joli chat noir, manifeste un comportement étrange : lorsqu’on l’appelle, il s’approche avec réticence et maintient une distance d’au moins 20 pieds. Et si l’on tente de l’approcher, il s’enfuit à toute vitesse. Pourtant lorsqu’il maintient selon lui une distance respectable, et qu’on lui parle, il se frotte sur les objets environnants, recherchant de la tendresse; une tendresse qu’il n’obtiendra peut-être jamais.

Je ne pus m’empêcher de faire un parallèle avec un principe important de la merveilleuse philosophie de Patanjali (sur la science du yoga) : les sanskars. Selon le yoga, les sanskars sont des mémoires, tendances ou habitudes, conscientes ou non, profondément ancrées dans notre mental.

L’objectif du yoga est de parvenir à saisir la présence de cette mémoire et son effet sur notre existence, dans le but de la purifier, de la transformer. Ceci nous permettant de vivre une existence fondée sur la liberté et sur l’émancipation, une vie comblée d’amour et de satisfaction.

Ce chat n’a pas la capacité analytique de l’esprit humain, et il demeurera probablement sous le joug de ses sanskars. Cependant la voie introspective du yoga illumine ces tendances de la lumière de l’introspection. La méditation nous mènera vers un temps où nous serons prêts à faire de grands pas vers la liberté de vivre. En effet, il y a au cœur de tous et chacun une aspiration d’universalité, un désir d’émancipation et de paix intérieure. Mais il n’y aura pas de paix intérieure si nous tentons de fuir la vie, si nous nous cachons derrière des idées même très spirituelles sans parvenir à incarner calme, respect, responsabilité, amour, universalité et compassion.

Lorsqu’un individu débute la pratique de la méditation, il passera par maintes phases, certaines comblées d’enthousiasme, certaines comblées d’observation. Tant que nous ne faisons pas les pas nécessaires à notre évolution, les Écritures nous préviennent que nous devrons revivre les mêmes situations, jusqu’à ce que nous puissions faire ce pas vers l’avant, vers notre objectif ultime qu’est unité et conscience. Si l’on décèle en nous des peurs et des résistances, nous voilà de nouveau sous l’emprise des sanskars, résidus dans la mémoire d’un passé qui n’existe plus, mais que nous emportons avec nous, et réanimons constamment. Le yoga insiste donc sur la flexibilité non seulement physique mais mentale. Il nous lance un grand défi, celui d’accepter, de pardonner et d’avoir l’immense courage requis pour évoluer, pour être vraiment soi-même. Et s’il le faut, d’abandonner un passé qui n’existe plus que dans notre mémoire.

Un autre éminent objectif du yoga est d’aller par tous les moyens possibles au-delà des illusions créées par le monde. Malheureusement, souvent ce principe est mal compris, et l’on perçoit des individus qui rejettent le monde en le qualifiant d’illusoire. Je crois qu’il s’agit bien au contraire de se libérer de l’illusion, car un esprit clair est libre de complexité, il accueille l’existence avec tendresse et compassion. Il y a en nous un sens intuitif du fait que nous sommes déjà libres, malgré la cage illusoire des complexités mentales qui nous assujettissent. Un effort dans la pratique mène graduellement vers une grande libération. Plutôt que d’être le sujet impuissant d’une profonde complexité, comme ce joli chat noir l’est, nous avons la capacité de raisonnement nécessaire à notre émancipation. Unies à une ascèse régulière, ces réflexions vont engendrer une plus grande conscience et liberté. En effet, une méditation quotidienne mène aux perspectives adéquates à la transformation.

Nous avons tous des choix multiples à faire durant notre vie. Il est sage et essentiel d’avoir comme objectif de pardonner à ceux qui nous ont blessés, de choisir de vivre avec liberté, de choisir d’aimer et de respecter notre propre vie et celle de ceux qui nous entourent, car rien d’autre ne nous satisfera véritablement. C’est alors que notre objectif de vivre une spiritualité intégrée sera atteint. Notre plus grande richesse sera alors fondée sur un esprit tranquille.

Le bonheur et la sagesse

« Le devoir le plus sous-estimé est celui d’être heureux. En étant heureux, nous semons des avantages anonymes sur terre. » [1] Nous sommes tous à la recherche du bonheur, de façon plus ou moins concrète et par tous les moyens possibles. Ceci est d’une importance telle que dans notre société « les pères fondateurs des États-Unis » ont reconnu ce [désir de bonheur] indirectement lorsque le 4 juillet 1776, ils ont déclaré que la « recherche du bonheur » était un des droits indéniables. » [2]

En effet, la recherche du bonheur est essentielle. Et pour que le bonheur demeure avec nous, il doit résider dans un état d’esprit fondamental. Et cet état peut être développé par l’entremise de la contemplation et la méditation.

Le plaisir et le bonheur : Une grande distinction!

Un des préceptes premiers de la philosophie orientale est de reconnaître une grande distinction entre le plaisir et le bonheur.

Le plaisir est de nature transitoire et contient en lui un sentiment inhérent d’insécurité; qu’on l’admette ou non, quelque part en nous, on sait que les sentiments de plaisir et d’exaltation sont transitoires. Par exemple, nous planifions un voyage dans le Sud, l’achat d’une maison plus grande, d’une voiture plus luxueuse, d’obtenir une promotion au travail, et peut-être un jour d’avoir des enfants. Et pourtant le voyage dans le Sud ne dure pas très longtemps, la plus grande maison peut avoir des problèmes ou tout au moins devenir un fardeau (financier ou autre), notre voiture peut mal fonctionner et notre nouvel emploi peut ne pas être parfait. Bien sûr, un jour nos enfants vont partir de la maison et faire leur propre vie. Et tous ces objectifs génèrent un sentiment temporaire de satisfaction et de plaisir. Il sera évident, d’une façon ou d’une autre, que nos désirs et projets ne peuvent pas nous procurer de bonheur complet.

Comment obtenir le bonheur véritable? Nous commençons par poser des questions. Nous cherchons à comprendre la nature de l’expérience humaine. Nous questionnons la réalité : ma réalité est-elle identique à celle de mes voisins? Qui est-ce qui possède la vraie réalité? Est-ce que mes plans et projets m’ont procuré stabilité et bonheur?

Ce questionnement nous mène à la réalisation que si nous prenons du recul face à nos désirs et projets, nous reconnaissons qu’au cœur de notre être réside une réalité merveilleuse dont la nature est paix et satisfaction.

Et cette réalité est toujours présente, dans notre essence.

Les formes vont changer. Mais l’endroit paisible en nous, derrières pensés et idées, est toujours à notre disposition.

De réaliser cette partie fondamentale en nous, nous donne l’expérience du contentement et du bonheur. De ce niveau de conscience, l’aspect merveilleux de la vie devient prédominant. Les subtilités sont perçues et appréciées. Comme mon beau-père me disait à Noël : « Depuis ma crise cardiaque, je perçois clairement à chaque matin à mon réveil que chaque journée est un don, un beau cadeau du ciel! ».

Il a dû apprendre cette leçon profonde de façon difficile. Mais à sa façon, il exprime maintenant une des plus anciennes vérités qui existent. Le bonheur est tout simple : apprécier chaque instant précieux, chaque instant de conscience et d’éveil.

Et chaque instant possède ce potentiel d’être heureux.

Cette perspective peut être perçue et intégrée dans notre vie quotidienne par l’entremise d’une pratique régulière de la méditation, de pair avec un sentiment de valorisation profonde pour la sagesse. Grâce à l’étude de la philosophie et aux réflexions profondes, nous saisissons que le bonheur se retrouve dans le moment présent, qu’il réside au cœur de notre propre existence. Le bonheur est ici et maintenant. Pas demain. Ni dans vingt ans à notre retraite. Mais maintenant! À regarder les flocons de neige, la luminosité d’un coucher de soleil, à déceler l’émerveillement inhérent à chaque instant.

Cette reconnaissance se manifeste lorsque nous prenons le temps de ralentir, peut-être juste un peu, et de regarder en soi. Ces simples pas nous mèneront vers une vie mieux équilibrée et satisfaisante.

  1. Robert Louis Stevenson, Écrivain écossais (1850-1894)
  2. The Deeper Dimension of Yoga, Georg Feuerstein, p. 101

Bonheur et Sagesse

« Le devoir le plus sous-estimé est celui d’être heureux. En étant heureux, nous semons des avantages anonymes sur terre. » – Robert Louis Stevenson, écrivain écossais (1850-1894)

Nous sommes tous à la recherche du bonheur, de façon plus ou moins concrète et par tous les moyens possibles. Ceci est d’une importance telle que dans notre société « les pères fondateurs des États-Unis ont reconnu ce [désir de bonheur] indirectement lorsque le 4 juillet 1776, ils ont déclaré que la « recherche du bonheur » était un des droits indéniables ».

En effet, la recherche du bonheur est essentielle. Et pour que le bonheur demeure avec nous, il doit résider dans un état d’esprit fondamental. Et cet état peut être développé par l’entremise de la contemplation et la méditation.

Le plaisir et le bonheur : Une grande distinction!

Tout d’abord, il faut reconnaître une distinction entre le plaisir et le bonheur.

Le plaisir est de nature transitoire et contient en lui un sentiment inhérent d’insécurité; que l’on l’admette ou non, car quelque part en nous, on sait que les sentiments de plaisir et d’exaltation sont transitoires. Par exemple, nous planifions un voyage dans le Sud, l’achat d’une maison plus grande, d’une voiture plus luxueuse, d’obtenir une promotion au travail, et peut-être un jour d’avoir des enfants. Et pourtant le voyage dans le Sud ne dure pas très longtemps, la plus grande maison peut avoir des problèmes ou tout au moins devenir un fardeau (financier ou autre), notre voiture peut mal fonctionner et notre nouvel emploi peut ne pas être parfait. Bien sûr, un jour nos enfants vont partir de la maison et faire leur propre vie. Et tous ces objectifs génèrent un sentiment temporaire de satisfaction et de plaisir. Il sera évident, d’une façon ou d’une autre que nos désirs et projets ne peuvent pas nous procurer de bonheur complet.

Comment obtenir le bonheur véritable? Nous commençons par poser des questions. Nous cherchons à mieux nous comprendre. Nous questionnons notre réalité : ma réalité est-elle identique à celle de mes voisins? Qui est-ce qui possède la « vraie » réalité? Comment atteindre de la stabilité dans mon bonheur?

Ce questionnement nous mène au recul face à nos désirs et projets, nous reconnaissons que les formes, les désirs, les émotions, tout change. Par l’entremise de périodes de méditation cultivée, nous saisissons qu’il y a un endroit paisible en nous, une dimension de calme et de repos qui réside derrière pensées et idées. On peut la rejoindre en tout temps, car elle est toujours à notre disposition.

De réaliser cette partie fondamentale en nous, nous donne l’expérience du contentement et du bonheur. Il ne s’agit donc pas d’accumuler des biens, des relations, de l’argent, et même du succès. On réalise que le recul mène au bien-être. Et de ce niveau de conscience, l’aspect merveilleux de la vie devient prédominant. Les subtilités sont enfin perçues et appréciées. Comme mon beau-père me disait à Noël : « Depuis ma crise cardiaque, je perçois clairement à chaque matin à mon réveil que chaque journée est un don, un beau cadeau du ciel! ».

Il a dû apprendre cette leçon profonde de façon difficile. Mais à sa façon, il exprime maintenant une des plus anciennes vérités qui existe.

Le bonheur est tout simple : apprécier chaque instant précieux, chaque instant de conscience et d’éveil.

Et chaque instant possède ce potentiel d’être heureux.

Cette perspective peut être perçue et intégrée dans notre vie quotidienne par l’entremise d’une pratique régulière de la méditation, de pair avec un sentiment de valorisation profonde pour la sagesse. Grâce aux réflexions profondes, nous saisissons que le bonheur n’est pas très loin, qu’il n’est pas ailleurs, mais qu’il se trouve dans le moment présent, au cœur même de notre être. Lorsqu’on entame la pratique de la méditation, on découvre en nous des tas de choses. Il est bon de regarder objectivement en soi. De saisir nos tendances à la négativité, à nous abaisser, à broyer du noir. Puis on apprend doucement à prendre du recul, car on sait qu’en soit le bonheur existe. Pas dans vingt ans, ou plus tard. Mais maintenant! À regarder la luminosité d’un coucher de soleil, à déceler la douceur d’une brise, on apprend à goûter à la vie pleinement.

Cette reconnaissance se manifeste lorsque nous prenons le temps de ralentir, peut-être juste un peu, et de regarder en soi. Ces simples pas nous mèneront vers un calme bonheur qui sera toujours avec nous.

Le sanskrit : Le langage de l’âme

« La cosmologie contemporaine (l’étude de l’univers considéré comme un tout ordonné) nous parle du moment originel de la création. Je propose qu’on appelle ce mont le « Grand son » (big ring), car l’ancien terme (big bang) est à l’image de la violence et du bruit de notre culture. Le son, la réverbération de cette première note, est la création, dont l’expansion et l’écho n’ont cessé depuis lors, se réverbérant jusqu’à ce jour. » – David Hykes, The Harmonic Choir

Assis en cercle autour d’un feu de camp, près d’une caverne dans les hautes montagnes himalayennes, des anachorètes répétaient des sons, des mantras, créant une atmosphère introspective. Les yeux fermés, il se concentraient sur la source même des pensées et du son pour la réaliser. Ils découvrirent qu’à l’origine de la matière était une vibration, un son : Aum (qu’on épelle aussi : OM). Que tout émanait de cette vibration, si subtile qu’elle ne peut être perçue que par ceux qui possèdent une nature introspective. Ces ascètes découvrirent de cette écoute, de cette extrême concentration une paix intérieure insurpassable, un sens d’universalité, de spiritualité véritable. Ils communiquèrent ceci par des sons plaisants, calmants, riches en sens. La langue sanskrite était née.

L’existence possède des principes éternels, non pas au niveau de la culture, de l’époque, des individus et de leurs particularités, mais plutôt au niveau de la vie, de la nature humaine et de ses mécanismes le plus essentiels. L’essence ne change pas, bien que des milliers d’années sont passées. Et les techniques pour parvenir à la réaliser demeurent identiques. On peut donc dire sans se tromper que le sanskrit s’adapte parfaitement à notre époque.

Étant une langue parfaitement scientifique, le sanskrit possède des sons qui mènent à de profonds états de méditation, de détente et de bien-être. C’est ainsi qu’on peut les utiliser. Ces sons calment le système nerveux et permettent à l’esprit humain de se concentrer. Des études scientifiques ont confirmé ceci. En 1974, par exemple, une étude entreprise par une équipe de chercheurs de l’université de Chicago, The Pritzker School of Medecine, a prouvé que la méditation avec mantras a des effets notables, tels que :

  • Le décroissement de l’hypertension.
  • Le décroissement de l’anxiété.
  • Le décroissement du besoin de tranquillisants et de drogues contre les angines.
  • Le décroissement de l’insomnie.
  • L’amélioration du sommeil.
  • L’amélioration des relations humaines, interpersonnelles ou sociales.

Des milliers d’années après avoir été créé, la langue sanskrite demeure toujours efficace.

L’alphabet Dev Naagri qu’ils développèrent jadis est composé de seize voyelles et de trente-six consonnes; donc de cinquante-deux sons, bien distincts. Ces sons s’entremarient harmonieusement, en faisant une langue qui se chante facilement, et qui engendre tout naturellement une atmosphère de méditation et d’ouverture d’esprit. De braves grammairiens, dont Patanjali lui-même (l’auteur du système du « yoga ») ont établi les lois de la grammaire sanskrite. Mais ils ne perdirent pas de vue l’essentiel, la vie elle-même, et firent que chaque mot comprenne un vaste sens, difficilement représenté par les langues contemporaines. Étudier les mots sanskrits, en soi, consiste à remettre en question tous nos concepts acquis et à se mettre à réfléchir. La vérité se perçoit directement, car elle est en nous. Voici une des pensées premières du sanskrit.

Prenons par exemple le mot Yoga (ce mot ne possède comme terminaison qu’un très petit « a ». Il devrait se prononcer un peu comme le mot vogue, il faut donc prononcer : yogue; nous écrirons ici Yog, sans « a », pour plus de précision). Étymologiquement, le terme yog dérive de la racine yuj « lier ensemble », « unir ». Il faut partir du yog « classique » exposé par Patanjali dans son célèbre traité des yog-sûtras pour comprendre la position du yog dans l’histoire de la pensée indienne. On présuppose une rupture avec notre être intérieur, avec lequel nous désirons nous réunir. Le yog a pour but d’unifier l’esprit, d’abolir la dispersion et les automatismes qui caractérisent la conscience profane. Le yog n’est pas seulement caractérisé par son côté pratique, mais aussi par sa structure initiatique.

Le yog se définit par le titre de ce système philosophique : Patanjali Yog Darshan. Il ne s’agit pas d’un système philosophique typique, au sens occidental, car le darshan vient de la racine drsh : voir, contempler. Bien que l’expérience directe, la perception de la réalité est l’objectif de ce système, il possède aussi des groupements coordonnés de notions des plus utiles et inspirantes pour le méditant. Les yog-sûtras de Patanjali consistent en quatre chapitres. Le premier, contient cinquante et un aphorismes (sutras), le Samaadhi Paad, chapitre sur l’extase yogique, sur l’essence du yog. Le deuxième chapitre comprend cinquante-cinq aphorismes et se nomme le Saadham Paad, les techniques du yog. C’est dans ce chapitre que Patanjali soulève les exercices de yoga tant connus, qu’il nomme le Hatha yog. Ce sont des exercices qui ont pour but d’assouplir le corps humain et d’équilibrer les énergies de feu et de froid (Ha : le soleil, Tha : la lune) qui s’y trouvent. Une série d’exercices des plus efficaces furent ainsi développés. Le troisième chapitre, de cinquante-cinq sutras, traite des pouvoirs, voies externes du yog. Enfin, le quatrième et dernier chapitre, le Kaivalya Paad (Kaivalya signifie la réalisation absolue, la vie universelle) possède trente-quatre versets. Il est intéressant de noter que le mot sutra signifie aussi une ficelle, une corde, une courroie sur laquelle nous grimpons métaphoriquement pour rejoindre la source du principe émis.

Le sanskrit signifie « parfait », terme à l’opposé de Prâkrit qui signifie : « peu soigné, transitoire ». Le sanskrit parle le langage de l’âme. Prâkrit se tourne vers le matérialisme, oubliant l’aspect essentiel de notre être qui est permanent, donc parfait, car il ne change jamais. Notre être intérieur demeure stable et paisible, séjournant au-delà des fluctuations de la nature humaine. Rajouter une dimension spirituelle à notre vie quotidienne nous permet de vivre une vie complète.

Je vous invite donc à explorer cette science introspective élaborée par des individus qui méditèrent de longues années dans le silence. Ils saisirent la nature humaine directement, libre des projections conceptuelles de la science humaine. Ce n’est pas une voie privilégiée, mais plutôt quelque chose de naturel, voire d’essentiel à notre existence. Nous avons tous le même potentiel; et méditer, c’est y accéder directement.

Comment espérer vivre pleinement, avec satisfaction, si on ne connaît pas la partie la plus intime de notre existence? Voici donc l’invitation des sages de jadis, ils nous rappellent qu’en nous il y a une conscience dont le potentiel est immense, une conscience de maître en herbe. Le simple chant sanskrit a des effets remarquables et plaisants. Se tourner vers les aphorismes sanskrits des écritures nous mène vers la plus grande des aventures de la conscience. Chaque verset mérite d’être médité, d’être réalisé. Ce cheminement nous dirige vers la maîtrise de soi, vers une vie réelle, calme et bienheureuse, un objectif digne d’intérêt.

Quelques grains de sable : l’art de la méditation

La méditation sert d’outil pour apaiser l’esprit, pour créer un sentiment de paix profonde. Lorsque ceci est atteint, un nouveau type de conscience jaillit, une perspective qui ne peut pas être rejointe par un esprit superactif ou anxieux. Ken Wilber, un philosophe contemporain, dit : « La méditation démontre empiriquement des techniques qui accroissent l’estime de soi. » En effet, la méditation nous procure un sentiment de confiance en soi qui est paisible, stable et inébranlable. Cette confiance n’est pas fondée sur la supériorité, mais plutôt sur la reconnaissance de notre existence essentielle.

Le premier pas est d’apaiser l’activité mentale et d’approfondir vos méditations. Imaginez un aquarium avec du sable au fond. Prenez un bâton, et brasser l’eau; vous verrez des particules de sable tourbillonner, embrouiller l’eau. Les particules de sable sont vos pensées, l’eau votre esprit. En général, notre état d’esprit est embrouillé. Vous vous levez le matin et les pensées tourbillonnent : « Je dois faire ceci, aller là-bas… ». Trop souvent votre esprit est dans un état constant d’activité, occupé à planifier, à réfléchir, à anticiper, à s’inquiéter. Vous vivez dans le passé et dans le futur, mais rarement dans le présent. Lorsque vous méditez, vous enlevez temporairement le bâton de l’aquarium, et la première chose que vous voyez est la vitesse acquise et ça tourne! Au début, la vitesse du tourbillonnement peut même sembler pire, car vous la regardez directement. Mais pourtant, ça fonctionne comme prévu, soyez patient. Ce tourbillonnement va ralentir et toutes les particules de sable se déposeront dans le fond de l’aquarium, et vos pensées se seront calmées, Vous développerez un sentiment d’être un « observateur objectif » et ceci vous donnera plus de perspectives dans votre vie quotidienne. Vous n’aurez plus l’impression de tourbillonner. Votre stabilité réelle réside en vous, dans un esprit clair et présent.

Vous pouvez créer votre monde

Chaque jour, nous créons la façon dont se déroule notre vie. Et pourtant, on oublie cette étonnante capacité que nous avons à créer notre propre monde.

Au réveil le matin, nous ressentons parfois un certain malaise face à la journée qui nous attend. D’autres fois, on suit le flot des événements de la journée sans trop y penser. Et puis la vie passe. Et nous ne faisons que réagir ou répondre au déroulement des événements, mais souvent sans accéder à notre potentiel.

Les « bons » événements génèrent de la satisfaction et les événements désagréables ou inattendus peuvent être une source considérable d’insatisfaction, et parfois même de colère ou de douleur. Donc les journées s’écoulent et nous « suivons le flot » de ce que la vie nous donne, de façon plus ou moins impuissante.

Mais au fond, une partie d’entre nous sait que nous avons un potentiel inexploité et qui pourrait peut-être devenir plus manifeste, si seulement nous pouvions l’animer. Si nous voulons manifester plus de joie, plus d’amour, plus de patience, plus de discipline, nous pouvons le faire, il ne s’agit que de le planifier.

Comme hypnotiseur, j’ai appris que nous pouvons changer nos humeurs ainsi que nos perceptions du monde. Nous pouvons planifier nos actions quotidiennes et leur donner la direction désirée en appliquant des techniques très simples et pourtant si efficaces. En fait, vous pouvez essayer la technique suivante : Quand vous vous réveillez le matin, visualisez ou pensez à votre journée en mettant l’accent sur les sentiments que vous désirez ou que vous souhaitez manifester, comme par exemple, d’exprimer plus de tendresse, de patience, de joie, enfin ce que vous désirez. De cette façon, vous générez une énergie positive et pouvez améliorer votre état d’esprit, et ce, pendant toute la journée. Vous pouvez ainsi animer des sentiments positifs dans votre vie en vous concentrant sur eux, et en pensant à la façon dont vous souhaitez que votre journée se déroule. En plus, ceci nécessite très peu de temps puisque l’esprit est vif. Vous serez sûrement agréablement surpris de voir comme ce simple outil vous aidera à vivre une vie plus riche, en contournant l’esprit et ses doutes et en se concentrant plutôt sur ce qui est important pour vous.

Les relations : aller au-delà de notre zone de confort

« La nécessité d’interagir est profondément enracinée dans notre code génétique. Tellement que l’absence de connexion sociale déclenche des cloches d’alarme primaires semblables à la faim, la soif et la douleur physique. »
– John Cacioppo, professeur, fondateur et directeur du Centre de neurosciences cognitives et sociales de l’Université de Chicago

En tant qu’êtres humains, nous n’étions pas conçus pour être solitaires. Nous avons naturellement évolué pour survivre en communauté ou au sein de tribus. Une vie sociale est essentielle à notre survie et elle mène même à la longévité selon des recherches réalisées par National Geographic (The Blue Zones). Pourtant, même dans un contexte d’abondance sociale, on peut souvent ressentir un sentiment de solitude profonde dans notre vie.

Notre esprit est puissant et peut nous fournir de bonnes raisons de nous isoler et, ainsi, garder closes les portes de notre intimité; c’est ainsi qu’on repousse un potentiel de joie et de tendresse. Cette solitude nous donne l’impression d’être plus sécurisés. Et pourtant, parfois sans même qu’on se l’admette, cette solitude peut être fondée sur une profonde tristesse.

Même dans le domaine de la spiritualité, nous pourrions trouver de bonnes raisons de rester isolés. Pourtant, ces portes fermées protègent souvent des blessures non cicatrisées, et nous pouvons vivre toute une vie en les consolidant.

Il existe cependant un processus naturel pour se libérer de ressentiments, de blessures et de la négativité. Nous avons la capacité d’être présents, de vivre l’amour et la bonté, sans jugement. Nous pouvons honorer nos sentiments et apprendre à accéder à une partie plus profonde et plus libre en nous.

Le jugement est souvent à la base de ces portes closes. Nous nous jugeons nous-mêmes, ou nous jugeons les autres; ce faisant, nous nous fermons, nous nous tenons tout simplement à l’écart. Je me suis rendu compte de ce principe dans ma vie. Jeune femme, je trouvais des façons de rester à l’écart du monde, et cette timidité créait en moi un certain sentiment d’impuissance et de tristesse.

J’ai appris qu’il est plus facile que je ne le pensais d’ajouter à ma vie une perspective positive et chaleureuse. Je me suis rendu compte qu’abandonner la lourdeur des jugements me permettait d’être plus présente, plus réceptive, plus reconnaissante. Alors, j’ai vu les portes de l’amitié et de l’amour s’ouvrir.

En pensant à cette possibilité en méditation, j’ai pu réaliser que la séparation est d’origine superficielle. Comme il est triste de vivre une vie individualiste! Et cela m’a donné envie d’ouvrir encore plus grand mes portes. Être présente, avec gentillesse et compassion. Car l’amour est sûrement l’émotion la plus importante sur terre. L’amour nourrit l’âme, la nôtre et celle des autres. L’amour guérit le corps et l’esprit, car c’est notre essence.