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Le sanskrit : Le langage de l’âme

« La cosmologie contemporaine (l’étude de l’univers considéré comme un tout ordonné) nous parle du moment originel de la création. Je propose qu’on appelle ce mont le « Grand son » (big ring), car l’ancien terme (big bang) est à l’image de la violence et du bruit de notre culture. Le son, la réverbération de cette première note, est la création, dont l’expansion et l’écho n’ont cessé depuis lors, se réverbérant jusqu’à ce jour. » – David Hykes, The Harmonic Choir

Assis en cercle autour d’un feu de camp, près d’une caverne dans les hautes montagnes himalayennes, des anachorètes répétaient des sons, des mantras, créant une atmosphère introspective. Les yeux fermés, il se concentraient sur la source même des pensées et du son pour la réaliser. Ils découvrirent qu’à l’origine de la matière était une vibration, un son : Aum (qu’on épelle aussi : OM). Que tout émanait de cette vibration, si subtile qu’elle ne peut être perçue que par ceux qui possèdent une nature introspective. Ces ascètes découvrirent de cette écoute, de cette extrême concentration une paix intérieure insurpassable, un sens d’universalité, de spiritualité véritable. Ils communiquèrent ceci par des sons plaisants, calmants, riches en sens. La langue sanskrite était née.

L’existence possède des principes éternels, non pas au niveau de la culture, de l’époque, des individus et de leurs particularités, mais plutôt au niveau de la vie, de la nature humaine et de ses mécanismes le plus essentiels. L’essence ne change pas, bien que des milliers d’années sont passées. Et les techniques pour parvenir à la réaliser demeurent identiques. On peut donc dire sans se tromper que le sanskrit s’adapte parfaitement à notre époque.

Étant une langue parfaitement scientifique, le sanskrit possède des sons qui mènent à de profonds états de méditation, de détente et de bien-être. C’est ainsi qu’on peut les utiliser. Ces sons calment le système nerveux et permettent à l’esprit humain de se concentrer. Des études scientifiques ont confirmé ceci. En 1974, par exemple, une étude entreprise par une équipe de chercheurs de l’université de Chicago, The Pritzker School of Medecine, a prouvé que la méditation avec mantras a des effets notables, tels que :

  • Le décroissement de l’hypertension.
  • Le décroissement de l’anxiété.
  • Le décroissement du besoin de tranquillisants et de drogues contre les angines.
  • Le décroissement de l’insomnie.
  • L’amélioration du sommeil.
  • L’amélioration des relations humaines, interpersonnelles ou sociales.

Des milliers d’années après avoir été créé, la langue sanskrite demeure toujours efficace.

L’alphabet Dev Naagri qu’ils développèrent jadis est composé de seize voyelles et de trente-six consonnes; donc de cinquante-deux sons, bien distincts. Ces sons s’entremarient harmonieusement, en faisant une langue qui se chante facilement, et qui engendre tout naturellement une atmosphère de méditation et d’ouverture d’esprit. De braves grammairiens, dont Patanjali lui-même (l’auteur du système du « yoga ») ont établi les lois de la grammaire sanskrite. Mais ils ne perdirent pas de vue l’essentiel, la vie elle-même, et firent que chaque mot comprenne un vaste sens, difficilement représenté par les langues contemporaines. Étudier les mots sanskrits, en soi, consiste à remettre en question tous nos concepts acquis et à se mettre à réfléchir. La vérité se perçoit directement, car elle est en nous. Voici une des pensées premières du sanskrit.

Prenons par exemple le mot Yoga (ce mot ne possède comme terminaison qu’un très petit « a ». Il devrait se prononcer un peu comme le mot vogue, il faut donc prononcer : yogue; nous écrirons ici Yog, sans « a », pour plus de précision). Étymologiquement, le terme yog dérive de la racine yuj « lier ensemble », « unir ». Il faut partir du yog « classique » exposé par Patanjali dans son célèbre traité des yog-sûtras pour comprendre la position du yog dans l’histoire de la pensée indienne. On présuppose une rupture avec notre être intérieur, avec lequel nous désirons nous réunir. Le yog a pour but d’unifier l’esprit, d’abolir la dispersion et les automatismes qui caractérisent la conscience profane. Le yog n’est pas seulement caractérisé par son côté pratique, mais aussi par sa structure initiatique.

Le yog se définit par le titre de ce système philosophique : Patanjali Yog Darshan. Il ne s’agit pas d’un système philosophique typique, au sens occidental, car le darshan vient de la racine drsh : voir, contempler. Bien que l’expérience directe, la perception de la réalité est l’objectif de ce système, il possède aussi des groupements coordonnés de notions des plus utiles et inspirantes pour le méditant. Les yog-sûtras de Patanjali consistent en quatre chapitres. Le premier, contient cinquante et un aphorismes (sutras), le Samaadhi Paad, chapitre sur l’extase yogique, sur l’essence du yog. Le deuxième chapitre comprend cinquante-cinq aphorismes et se nomme le Saadham Paad, les techniques du yog. C’est dans ce chapitre que Patanjali soulève les exercices de yoga tant connus, qu’il nomme le Hatha yog. Ce sont des exercices qui ont pour but d’assouplir le corps humain et d’équilibrer les énergies de feu et de froid (Ha : le soleil, Tha : la lune) qui s’y trouvent. Une série d’exercices des plus efficaces furent ainsi développés. Le troisième chapitre, de cinquante-cinq sutras, traite des pouvoirs, voies externes du yog. Enfin, le quatrième et dernier chapitre, le Kaivalya Paad (Kaivalya signifie la réalisation absolue, la vie universelle) possède trente-quatre versets. Il est intéressant de noter que le mot sutra signifie aussi une ficelle, une corde, une courroie sur laquelle nous grimpons métaphoriquement pour rejoindre la source du principe émis.

Le sanskrit signifie « parfait », terme à l’opposé de Prâkrit qui signifie : « peu soigné, transitoire ». Le sanskrit parle le langage de l’âme. Prâkrit se tourne vers le matérialisme, oubliant l’aspect essentiel de notre être qui est permanent, donc parfait, car il ne change jamais. Notre être intérieur demeure stable et paisible, séjournant au-delà des fluctuations de la nature humaine. Rajouter une dimension spirituelle à notre vie quotidienne nous permet de vivre une vie complète.

Je vous invite donc à explorer cette science introspective élaborée par des individus qui méditèrent de longues années dans le silence. Ils saisirent la nature humaine directement, libre des projections conceptuelles de la science humaine. Ce n’est pas une voie privilégiée, mais plutôt quelque chose de naturel, voire d’essentiel à notre existence. Nous avons tous le même potentiel; et méditer, c’est y accéder directement.

Comment espérer vivre pleinement, avec satisfaction, si on ne connaît pas la partie la plus intime de notre existence? Voici donc l’invitation des sages de jadis, ils nous rappellent qu’en nous il y a une conscience dont le potentiel est immense, une conscience de maître en herbe. Le simple chant sanskrit a des effets remarquables et plaisants. Se tourner vers les aphorismes sanskrits des écritures nous mène vers la plus grande des aventures de la conscience. Chaque verset mérite d’être médité, d’être réalisé. Ce cheminement nous dirige vers la maîtrise de soi, vers une vie réelle, calme et bienheureuse, un objectif digne d’intérêt.

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