L’art de vivre – Passion

Passion, j’aime ce mot. C’est comme si je pouvais en ressentir son énergie, sa force, sa patience, son engagement. Pour moi, une passion veut dire aimer passionnément ce que je fais. C’est un appel à l’aventure, à la créativité, à la foi et la confiance en sa vie. En voici une illustration.

Déjà à l’âge de six ans, je voulais devenir violoniste et jouer dans un orchestre. Je suis née dans un tout petit village dans le nord du Québec, mais, même s’il était petit, il y avait un couvent tenu par des religieuses et l’une d’elles enseignait le violon. Pensionnaire dans ce couvent, j’ai eu la chance d’apprendre cet instrument. Cette passion m’a aidée à ne pas me sentir seule, éloignée de ma famille, à ne pas être triste et cela pendant dix ans. Je n’allais presque jamais aux récréations, j’étais toujours dans la salle de musique à m’amuser, à faire ce que j’aimais le plus.

À 17 ans, j’étais déjà sur le marché du travail et à 21 ans, je me mariais. Pendant plusieurs années, j’ai dû mettre de côté mon violon, travaillant à l’extérieur en même temps que notre maison devenait de plus en plus bruyante, cinq enfants s’étant ajoutés à notre couple. Fini le violon.

Mon mari décédait à 40 ans et cinq ans plus tard, je déménageais à Hull. Une de mes amies m’invita un soir au CNA pour entendre l’Orchestre symphonique d’Ottawa, et, tout bonnement, elle me dit que les musiciens n’étaient pas tous des professionnels. Le lendemain, je quittais un emploi assuré, me trouvais un excellent professeur et recommençais à étudier sérieusement le violon. Mon intention était de pratiquer 3 heures par jour pendant que les enfants étaient à leurs différentes écoles. Je ne me suis même pas demandé comment je m’arrangerais financièrement, je ne songeais qu’au résultat, l’orchestre.

C’est alors que les miracles ont commencé… Le téléphone sonnait pour m’offrir du travail. La première fois, c’était au ministère de la Justice où l’on m’offrait un contrat de six mois, non renouvelable, à raison de 20 heures par semaine. C’était exactement ce dont j’avais besoin. Après ces six mois, j’ai été réengagée deux autres fois. Puis, la directrice d’une école de musique m’a téléphoné me demandant si j’accepterais d’aller enseigner le violon 15 heures par semaine, C’était parfait.

Ensuite, j’ai reçu un appel d’un médecin qui demeurait à Kapuskasing, un inconnu. Comment avait-il eu mon téléphone? Il écrivait un livre et me demandait de la transcrire pour lui. Il en a écrit 4! J’ai eu du travail pour 6 mois. Et finalement, j’ai eu mon audition et je suis devenue membre de l’Orchestre symphonique.

Je n’ai pas eu le temps de m’inquiéter, la vie prenait soin de moi continuellement. Je me sentais aimée, encouragée, dans le flot de ma vie. Je suis convaincue qu’en chacun de nous une passion a été déposée dans notre cœur et que si nous l’explorons, nous la découvrirons. Une passion est un appel à vivre pleinement, à aimer totalement ce que l’on fait, c’est un appel à vivre pleinement, à aimer totalement ce que l’on fait, c’est un appel à l’aventure, à l’inconnu. Il faut oser, laisser aller nos peurs, faire confiance en sa vie cette vie qui nous aime et nous connaît tellement. Nous connaissons les premiers pas à prendre et ensuite, nous allons de découvertes en découvertes. C’est un appel à la créativité, à l’expansion de son être.

La passion peut évoluer, c’est ce qui m’est arrivé. Bien sûr, j’aimerai toujours le violon, mais maintenant ma vie est devenue ma passion. Ma vie m’aime et me veut heureuse. Je lui fais confiance, elle me guide, m’amène je ne sais où et je dis oui. La confiance et l’abandon croissent de jour en jour.

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