Les troubles paniques

Angoisse – Agoraphobie – Anxiété – Crise panique

Lorsqu’un trouble panique se présente dans notre vie, nous avons l’impression qu’il est arrivé sans crier gare et nous nous demandons ce qui se passe et d’où cela peut-il bien venir.

En réalité, un trouble panique, c’est un signal, une alarme pour nous faire réaliser que quelque chose ne va pas à l’intérieur de soi. Inconsciemment, nous l’avons préparé de longue date, car tout ce que nous pensons, décidons, croyons, jugeons et tout ce que nous ressentons en émotions et en sentiments vont se déposer dans notre sac. Et celui-ci ne peut contenir que ce que nous avons mis dedans, ni plus ni moins.

Pour vous aider à mieux comprendre, prenons l’exemple suivant : Benoît a trois ans. Il entend sa mère dire à une voisine qu’il est un enfant exemplaire, car il ne demande jamais rien. Donc, Benoît conclut que pour être aimé, on ne doit jamais rien demander. Benoît désire certains jouets et n’ose pas le dire, il a bien trop peur de ne pas être aimé. Au primaire, il a des amis, mais il n’exprime jamais ses préférences, de peur que les autres ne veuillent plus jouer avec lui. À l’école, c’est le même scénario. Lorsque le professeur demande s’il a des questions, Benoît en a, mais a bien trop peur de déranger. Au secondaire, c’est la même histoire. Toutes ces peurs se déposent dans son sac et vont s’additionner les unes aux autres. Benoît est maintenant adulte et les choses se passent de la même façon à son travail et avec sa conjointe.

Une bonne journée, il attend en ligne à la caisse. Tout à coup, il se sent très mal, a de la difficulté à respirer, transpire abondamment. Il n’a aucune idée de ce qui lui arrive, panique et sort en courant. Maintenant, Benoît a associé caisse = panique et commence à fuir cet endroit demandant à sa conjointe d’y aller à sa place. Benoît a l’impression que le ciel lui est tombé sur la tête et n’y comprend rien.

Allons voir ce qui s’est passé. Benoît traîne avec lui son sac comme tout le monde d’ailleurs. Mais la grande question est : qu’a-t-il mis dedans? Depuis sa tendre enfance, il y dépose une multitude de besoins non satisfaits, des peurs comme celles de ne pas être aimé qui allaient s’additionner à ses autres peurs qu’il a probablement ressenties dans d’autres domaines : peur de se tromper, d’échouer un examen, de ce que les autres vont dire ou penser de lui, de blesser les autres, de ne pas être à la hauteur, de décevoir ses parents et j’en passe. On peut également y ajouter des sentiments d’abandon, de rejet, d’injustice, de honte et de culpabilité. Tout ceci crie à l’intérieur de lui pour être entendu, reconnu, contacté. Son trouble panique est un professeur qui lui chuchote à l’oreille : « Benoît, ton âme souffre, prend le temps nécessaire pour soigner ta souffrance. Aime-toi! ».

Donc, comme Benoît, nous avons accumulé tout un bagage au cours de notre vie que nous traînons dans notre sac. Chaque personne a une capacité différente de retenir et, à un moment donné, notre sac est plein.

Mais nous essayons quand même d’y ajouter d’autres peurs, d’autres besoins insatisfaits, d’autres émotions et sentiments souffrants qui viennent de notre perception non bénéfique pour nous, nous poussons, nous forçons pour en mettre encore plus. Mais assez, c’est assez. Notre sac déchire et notre corps nous envoie un message pour nous dire de prendre un temps d’arrêt pour faire le grand ménage intérieur, dans le but de prendre conscience que nous n’avons pas mis assez de joie, de paix, de relaxation, d’acceptation de soi et des autres, de pardon, etc. C’est comme si notre sac portait le nom de mal-être au lieu de bien-être. Le résultat, l’accumulation de tout ceci peut porter le nom de trouble panique pour burnout, ou maladie quelconque. Car notre corps physique nous reflète ce que nous pensons, croyons et ressentons.

Mais la bonne nouvelle est que nous ne sommes pas obligés de vivre avec un trouble panique toute notre vie. Si nous voulons aller vers un mieux-être, nous devons aller voir ce que nous avons mis dans notre sac et faire le ménage, c’est-à-dire, changer les croyances qui ne nous sont plus bénéfiques, recontacter certaines émotions ou sentiments refoulés parce que nous croyions que ça allait partir tout seul. Nous avons à devenir conscient de nos peurs et à prendre des outils pour réussir à les réduire et peut-être même à les éliminer. Nous avons à découvrir nos besoins et trouver des moyens pour « satisfaire nous-mêmes ces besoins » au lieu d’attendre que les autres le fassent pour nous. Bâtir sa sécurité à l’intérieur de soi est très important. Nous avons à cesser nos jugements envers soi et les autres. Ce vers quoi nous devons tendre est l’amour inconditionnel de soi et des autres.

Nous sommes des créateurs, nous créons continuellement par nos pensées. Nous devons entretenir des pensées créatrices de foi et de paix. Nous pouvons apprendre à mettre dans notre sac des attitudes et des perceptions qui nous conduiront vers le bonheur. Pour ce faire, nous avons à acquérir des outils de différentes façons, soit en prenant des ateliers de cheminement personnel ou par des lectures qui nous aident à apprendre à nous connaître et qui nous énergisent. Certaines personnes auront peut-être besoin de l’aide d’un professionnel. Peu importe le moyen que vous utiliserez, allez-y, passez à l’action, bougez, mais de grâce faites quelque chose, car vous êtes la seule personne capable de vous aider.

Prenez soin de vos pensées, de vos émotions et sentiments, c’est-à-dire, devez conscient de ce que vous mettez dans votre sac, car on récolte ce que l’on sème. Tel est votre pouvoir.

Amadouez le stress

Le stress est une réaction physiologique qui permet au corps de s’adapter en situation menaçante. Pour Hans Selye, qui a consacré sa vie à la recherche sur le stress, cette réaction est unique, ou non spécifique, et vise l’adaptation à un problème, sans tenir compte de ce que peut être ce problème.

Les agents stressants (ou chocs), eux, sont très variés; ils vont des changements climatiques aux produits chimiques, en passant par les agressions physiques et les émotions. Notons que le pouvoir de l’agent stressant dépend parfois de l’interprétation que l’on en fait. Les défis considérés contrôlables ne sont pas nuisibles et s’avèrent même stimulants. Pa contre, une situation dans laquelle on se sent pris au piège peut causer un stress chronique qui mettra la santé en péril. Voici comment.

Lorsqu’un agent stressant affecte l’organisme, le cerveau l’analyse et produit une réponse qui sera transmise à l’hypothalamus. Cet organe, qui relie le cerveau au système glandulaire, met en branle le jeu hormonal, qui lui mettra le corps en alerte afin de répondre adéquatement à la sollicitation. Plusieurs changements physiologiques permettent alors à l’organisme de fuir ou de combattre le danger : accélération du rythme cardiaque, transpiration, dilatation des conduits bronchiques, réduction de la production d’urine, ralentissement des systèmes sexuel et digestif et augmentation du taux de sucre sanguin. Une fois l’organisme hors de danger, les taux hormonaux se rétablissent et tout rentre dans l’ordre. Vie et mort d’un stress aigu…

Par contre, si le choc se prolonge, se répète ou est trop intense, le stress chronique s’installe. Ce type de stress, entretenu par des chocs que l’individu ne peut ni fuir ni combattre, entraîne un déséquilibre glandulaire et des réactions adaptatives inadéquates. S’ensuivront la destruction de la résistance, puis la maladie.

Les premiers signes du stress
Lorsqu’insidieusement le stress commence à faire ses ravages, le corps envoie ses premiers signaux de détresse. Prenons le temps de l’écouter…

  • Diminution de la résistance à l’infection : vulnérabilité aux rhumes, grippes et autres infections;
  • Forte sécrétion d’hormones thyroïdiennes et stimulation du système nerveux sympathique : nervosité, tristesse, fatigue, dépression, insomnie et anxiété qui à leur tour peuvent causer de l’hypertension occasionnelle;
  • Réduction de la sécrétion d’endorphines : plus grande sensibilité à la douleur;
  • Réduction des hormones sexuelles : baisse de libido;
  • Désordres endocriniens : hypo et hyperglycémie;
  • Diminution de la mémoire, de la concentration et perte de motivation;
  • Contraction des organes digestifs : nausées, crampes d’estomac et diarrhée;
  • Mauvaise assimilation des nutriments : chute des cheveux.

La maladie s’installe…
Si les premiers signaux d’alarme n’ont pas été perçus comme tels, les problèmes chroniques s’installent faisant état du pouvoir destructeur du stress.

  • Réduction des réponses immunitaires : maladies auto-immunes, allergies et développement de cellules anormales (cancer);
  • Besoin chronique d’insuline : diabète;
  • Irritation chronique du système digestif : ulcères;
  • Taux de cholestérol systématiquement élevé : durcissement des artères et crises cardiaques;
  • Hypertension chronique et épaississement du sang : troubles cardio-vasculaires;
  • Forte sécrétion d’hormones pro-inflammatoires aux dépends des hormones anti-inflammatoires : arthrite rhumatoïde, asthme, colite ulcéreuse…

Quelques moyens simples et naturels pour affronter le stress

  • Consommer des aliments complets, non raffinés, exempts d’excitants et d’additifs. Les farines et céréales de grains entiers regorgent de vitamines B, essentielles à l’équilibre nerveux. Les huiles de première pression à froid améliorent la qualité des cellules nerveuses.
  • Prendre ses repas à heures régulières afin d’éviter les chutes de sucre sanguin. Un taux de sucre stable est indispensable à l’équilibre nerveux, le glucose étant, avec l’oxygène, le principal aliment des cellules nerveuses.
  • En période de stress, la prise de suppléments peut s’avérer essentielle. Un complexe de vitamines B ainsi que le magnésium permettent au système nerveux de mieux faire face au stress.
  • Les plantes adaptogènes, telles que l’astragale, les ginsengs, le suma, l’ashwaganda et le Rhodiola permettent une meilleure adaptation de l’organisme au stress. Elles aiguisent nos ressources physiques sans provoquer d’excitation, de nervosité excessive ou d’anxiété.
  • Avoir des heures de sommeil suffisantes (sept à huit) et régulières contribue à une meilleure résistance aux chocs. Le système glandulaire est conditionné par le rythme lumière/obscurité.
  • S’adonner régulièrement à une activité physique favorise l’élimination des hormones de stress et augmente l’oxygénation au cerveau.
  • Pratiquer la relaxation et la méditation contribue à l’appréciation du moment présent, ce qui réduit les sources de stress générées par notre tortionnaire intérieur, communément appelé mental…

Accueillons nos deuils – Apprendre à perdre sans se perdre

Nous sommes tous des endeuillés avec nos vécus respectifs. En fait, la vie se charge très tôt de nous placer devant cette réalité incontournable. À la naissance, ne devons-nous pas faire le deuil de notre mère, de notre cocon, de notre sécurité? Déjà, nous vivons inconsciemment l’expérience de la perte, du deuil. Cependant, dans notre société moderne, où tout est axé sur la rapidité et la productivité, le deuil semble plus ou moins bien compris et accepté. Dans un monde où tout va vite, on tolère mal la souffrance. On quantifie tout en fonction du temps. Après un « certain temps », on voudrait que la personne passe à autre chose, tourne la page, arrête d’en parler, croyant à tort que c’est la meilleure chose à faire. On voudrait tellement que la personne ne souffre plus; on a tellement peur que cette souffrance soit contagieuse que l’on tente de la repousser loin de soi. Je ne crois pas que le temps arrange les choses. Il permet d’adoucir la douleur lorsque nous accueillons notre deuil. Par contre, le temps peut aussi être notre pire ennemi si nous tentons d’éviter de vivre cette souffrance, qui nous habite, en nous faisant croire que tout est réglé. Au contraire, tôt ou tard, elle refera surface sous une autre forme : malaises physiques de toutes sortes, dépression, anxiété, ou elle sera amplifiée par une autre perte.

Et si nous choisissions d’accueillir nos deuils, d’en comprendre le sens profond? L’état dépressif qui accompagne le deuil n’est pas une maladie, mais un état souhaitable (difficile à vivre, certes) pour en arriver à nommer et à vivre chaque émotion, sentiment que nous ressentons, et ainsi traverser les étapes nécessaires du deuil. N’oublions pas que nous sommes des Êtres fondamentalement libres. Nous avons l’entière liberté de choisir notre attitude face aux expériences que la vie place sur notre sentier. Dans ces moments difficiles, il est essentiel de s’entourer de la famille, d’ami(e)s, de groupes d’entraide qui sauront nous écouter sans jugement ni conseils. Ainsi, il est possible de vivre nos deuils à notre rythme, à notre façon, avec nos outils, notre vulnérabilité et nos forces. Nous accédons alors peu à peu à un mieux-être intérieur et nous apprenons à perdre sans se perdre. Il est essentiel d’être bien entouré. Au besoin, il est préférable de demander de l’aide professionnelle plutôt que de s’isoler. Il est possible aussi pour différentes raisons, que le deuil soit inhibé (vécu intellectuellement), différé (mis en attente) ou chronique (bloqué, figé). Il est alors souhaitable d’envisager une thérapie du deuil pour en arriver à « perdre sans se perdre ». Si nous reconnaissons et acceptons notre vulnérabilité, nous aurons plus facilement accès à nos forces. C’est une preuve de courage, de respect et d’amour envers nous-mêmes essentielle à notre équilibre.

Bonne route.

La zoothérapie, ça vous dit quelque chose?

C’est l’utilisation stratégique d’un animal pour traiter un problème humain (Roy 92). C’est en 1867 au centre Bethel, centre de traitement pour l’épilepsie, que l’utilisation d’un animal dans un contexte thérapeutique fût découverte.

De nos jours, la zoothérapie est de plus en plus présente. Ce mode d’intervention fait partie du vaste répertoire des thérapies dites complémentaires. C’est-à-dire qu’il est possible d’utiliser les animaux de manière stratégique pour accompagner un traitement d’ordre plus médical. Par exemple, utiliser un animal comme agent de motivation et d’accompagnement pour faire de l’exercice dans des sessions de physiothérapie. De plus, les animaux sont flexibles et peuvent être incorporés dans un processus de travail avec les enfants, les adolescents, les adultes, de même que les aînés. Bref, c’est accessible à tous. Plusieurs spécialistes identifient la simplicité, la commodité et la polyvalence comme des qualités fondamentales et uniques à cette forme d’intervention. Tous ceux qui aiment les animaux peuvent bénéficier des nombreux effets thérapeutiques de la présence de ces petites bêtes. C’est le lien affectif que nous entretenons avec les animaux qui les rend puissants comme outils d’intervention.

Voici brièvement dans un premier temps, la liste des animaux recommandés selon les divers besoins et types de personnalités, et dans un deuxième temps, présentés sous forme abrégée, les impacts positifs reconnus sur la santé physique et psychosociale des personnes impliquées (Bouchard, Delbourg, 1995).

Chats
Pour les personnes plus introverties et réservées. Demande un minimum de temps d’entretien.

  • Diminue le stress
  • Peut-être un substitut à un enfant, à un conjoint ou un ami disparu
  • Facteur d’apaisement et de divertissement
  • Contribue au sens des responsabilités.

Chiens
Les chiens de grande taille conviendront généralement aux personnes extroverties, sociales, qui aiment le grand air. Les chiens de petite taille sont pour leur part idéaux pour les gens vivant dans un milieu plus limité par l’espace et ayant un mode de vie plus sédentaire. Pour toutes les espèces canines, les maîtres doivent accorder au moins 2 à 3 heures par jour à l’entretien général (nourrir, brosser, marcher, jouer, etc.).

  • Diminue la tension artérielle
  • Favorise l’exercice physique
  • Stimule les échanges sociaux
  • Donne un rôle social valable aux gens seuls
  • Stimule la bonne humeur.

Oiseaux
Animal à recommander aux personnalités plus sédentaires ou aux personnes allergiques. Les personnes doivent disposer de 30 minutes par jour au moins à consacrer à leur animal.

  • Stimulation visuelle et auditive
  • Amélioration de l’état psychologique
  • Éveil de l’intérêt et du sens des responsabilités
  • Apprentissage du deuil
  • Dérivatif à l’angoisse
  • Compagne de vie.

Poissons
Pour les personnes qui ont une personnalité anxieuse. À utiliser également dans les endroits générateurs d’anxiété chez les sujets qui sont susceptibles.

  • Le son de l’eau et du filtreur a un effet calmant sur le cerveau
  • L’observation des poissons a un effet hypnotique et, par conséquent, procure la détente
  • Réduit le stress dans les cabinets de médecin, de dentiste, à la cour de la justice, à l’école et aux services des urgences
  • Stimulation de l’ouïe et de la vue
  • Augmente le sens des responsabilités.

Cochon d’Inde (petit mammifère)
Pour les personnes curieuses, qui disposent de 30 minutes par jour.

  • Compagnon de jeux
  • Stimulation tactile, visuelle et auditive
  • Apprentissage du deuil et de la sexualité chez les enfants.

Chevaux
Pour les personnes en perte d’autonomie physique ou mentale qui peuvent avoir accès à un cheval.

  • Stimulation fonctionnelle du corps (personnes handicapées physiques)
  • Apprentissage de l’abandon et de la confiance
  • Éveil de l’intérêt
  • Activité de réminiscence pour les aînés (moyen de transport de jadis).

Les stimulations tactiles, visuelles et affectives que procure la présence des animaux sont souvent suffisantes pour améliorer la qualité de vie des personnes. Ce n’est pas sorcier et c’est efficace. Cela démontre qu’un élément de réponse face à des problèmes souvent complexes peut être quelques fois très simple. En conclusion, laissez entrer la tendresse d’un animal. Après tout, ce petit compagnon peut améliorer votre vie.

Quoi de neuf dans l’océan du stress?

Oui, le stress et sa gestion est comme un océan : une vaste étendue d’eau dotée d’un mouvement incessant sous forme de vagues qui ne se lassent jamais de venir balayer des rives tantôt encombrées, tantôt sereines. Un océan parce que, depuis 10 ans, un accroissement mirobolant de l’intérêt envers le phénomène du stress est venu inonder la littérature marquant les progrès des différentes sphères de gestion des milieux de travail… Le résultat de cette recherche effrénée en cette fin de siècle : nombreux sont les intervenants à classer le stress extrême parmi les plus grands dangers pour la santé.

Bien sûr, il y a encore plusieurs mers obscures dans cet océan du stress, mais les effets dévastateurs sur la santé sont de plus en plus clairs et limpides. Le docteur Martin Shain, LL.D., en dit ceci : « Lorsqu’il est vécu comme une surcharge chronique, il peut entraîner de graves problèmes de santé mentale et physique, des accidents, ou une baisse de l’efficacité et de la productivité, dont les répercussions sont néfastes tant pour l’individu, la famille et l’entreprise que pour la société en général ».

Sans vouloir s’attarder sur ces effets polluants, il est important de souligner l’ampleur et la sévérité de l’impact sur la santé des humains de la dernière décennie de ce siècle. En voici quelques exemples : accroissement des risques de maladie cardiovasculaire, diminution de la résistance aux maladies infectieuses, aggravation et/ou apparition d’affections comme l’asthme, la dermatite, la fatigue et/ou la douleur chronique, danger de sombrer dans des assuétudes de toutes sortes, y compris les antidépresseurs, anxiété/dépression/hostilité dégénérant parfois en violence.

Devant ce portrait catastrophique et avant d’arriver à cet océan, essayons de voir quel est le fleuve le plus bénéfique sur lequel il sera possible de naviguer pour apaiser l’ouragan des effets destructeurs du stress toxique et accoster au port d’une saine gestion du stress quotidien, Tout en poursuivant le courant corporatif de l’amélioration organisationnelle des entreprises, le mouvement de l’an 2000 sera celui d’une approche plus individualisée, plus profonde puisqu’il touchera à l’être humain dans toutes ses dimensions, à la santé holistique des individus : la réappropriation de son pouvoir personnel pour l’apprentissage de l’intimité.

Nouveau et plutôt bizarre, me direz-vous? Qu’est-ce que vient faire le pouvoir personnel et plus encore l’intimité dans la gestion du stress?

Puisqu’il semble qu’on a minutieusement examiné et détaillé toutes les composantes du stress, en particulier les causes imputables à l’organisation et à la conception du travail, il serait peut-être temps de s’attarder à la principale constituante : la personne, l’individu et sa perte de pouvoir personnel face à une avalanche de demandes reliées à ses engagements personnels, familiaux, sociaux et professionnels, avec comme résultat une surcharge de sa vie et plus important encore, une perte de son identité propre et par conséquent, du vrai sens à sa vie.

Voilà le cœur de cette approche privilégiée : la perte de sens entraîne une rupture dans l’être, rupture entre moi et l’entourage, entre moi et un être suprême, entre l’ego et le vrai moi, entre la réalité administrative et les réalités socioculturelles. Sur cette rupture, vient se greffer un vide intérieur tellement profond que plus rien ne peut arriver à le combler ou le « geler ». C’est alors que la personne atteinte de ce mal a le sentiment d’être limitée, séparée (seule), mortelle et qu’elle va faire des prouesses pour cacher un état dégénérant en un désespoir sournois. La victime de stress toxique va alors désespérément nier les symptômes qui pourraient ouvrir l’écluse et laisser passer le flot d’une prise de conscience de sa force intérieure. En s’accrochant à une vie superficielle et inauthentique, elle rehaussera encore le niveau de stress à gérer; par exemple, elle passera de stratégie en stratégie pour gérer le stress (toujours à l’extérieur d’elle-même), elle se laissera voler son identité personnelle pour adhérer aux valeurs du monde extérieur. Cette perte d’identité entraîne graduellement la perte de la condition humaine et l’adaptation à une espèce de rôle de « robot », et à ce stade, le sens de sa vie est disparu.

Faire le ménage dans sa vie, c’est d’abord faire la vidange des vieilles charges émotives accumulées au fil des années à cause des pertes dans votre vie et votre entourage : décès d’un être cher, divorce, perte d’un emploi, changement dans la situation financière, etc. Chaque perte doit faire l’objet d’une démarche de deuil, qu’on le veuille ou non, qu’on le nie ou qu’on l’accepte. C’est là la condition par laquelle nous allons pouvoir passer d’une étape à l’autre dans notre vie, rebâtir un niveau d’énergie convenable et retrouver une saine capacité de faire les bons choix.

À tout moment, nous sommes forcés de faire des choix sur la façon de mener notre vie. Idéalement, nos choix reflètent nos valeurs, mais à mesure que nous laissons le stress submerger les différentes sphères de notre vie et que nous perdons le sens de notre vie habituellement guidés par nos valeurs individuelles, notre capacité de faire des bons choix s’effrite également. Retrouver son identité et devenir intime avec soi, c’est devenir conscient de ce qui est enfoui dans son for intérieur : valeurs, croyances, émotions sentiments. C’est clarifier les valeurs individuelles, c’est créer et renforcer la confiance en soi, c’est être à la fois le metteur en scène et l’artiste de sa vie, c’est se réapproprier son pouvoir, c’est devenir plus sensible aux indices, aux nuances pouvant éclairer ses choix, c’est connaître et respecter ses limites ainsi que ses forces.

Les décisions fondées sur les valeurs individuelles (il s’agit bien du critère ultime de tous nos choix) sont habituellement plus cohérentes que celles fondées sur des facteurs monétaires, politiques ou purement contextuels. De même, le fait de connaître l’importance relative des diverses valeurs individuelles permet de résoudre les conflits et le stress que génèrent la plupart des décisions importantes. La difficulté de baser ses choix sur ses valeurs individuelles, c’est de résister aux pressions culturelles et organisationnelles pour conserver les valeurs propres à chacun. C’est simple, comme le stress toxique est directement relié aux mauvais choix que l’on fait, et que les mauvais choix sont le résultat d’une méconnaissance de soi et/ou d’un non-respect de ce que l’on est, l’accession à l’identité et une plus grande intimité avec cette identité permettra à la personne d’acquérir une saine gestion de son stress.

N’oublions pas que la réappropriation de son pouvoir personnel pour une meilleure gestion du stress doit passer par une plus grande intimité avec soi et que c’est là la condition essentielle pour la redéfinition du sens de sa vie en général et du sens du travail. Ce voyage vers une plus grande intimité avec soi exige de l’honnêteté, de la persévérance et une grande capacité d’accueil de soi (oublions donc le perfectionnisme). Rappelons-nous que les bagages doivent être les plus simples possibles : un pas à la fois, au jour le jour, donc dans le moment présent, l’on fait connaissance avec soi, avec ses milieux de vie (groupes de support), son orientation sociale (ouverture à l’autre), son besoin ressenti et l’on s’engage.

Quel sera votre choix? Acteur ou spectateur?

Vous regardez passer le bateau – Vous embarquez et vous vous laissez conduire – Vous êtes le capitaine de votre navire.

Bon voyage!

Le stress et les émotions

Le stress et les émotions sont des états bien réels et souvent nécessaires et bénéfiques lorsqu’ils sont bien gérés. Je répète, lorsqu’ils sont bien gérés! Ils nous poussent à s’améliorer et à trouver des solutions à nos problèmes. Malheureusement, le stress et les émotions sont souvent gérés de façon inadéquate.

Le rythme de vie accéléré que l’on s’impose pour différentes raisons nous maintient dans un état de stress ou émotif trop constant ou parfois trop aigu. Dans une situation récurrente de stress continu, le système nerveux devient très sollicité et surstimulé, ce qui demande beaucoup d’énergie au corps parce qu’il est toujours en mode de survie et aux aguets. En phase de stress ou suite à un choc émotif, le cerveau capte un signal de danger, ce qui se fait souvent à l’insu de la personne et de façon inconsciente, et il déclenche une réaction appropriée de fuite ou d’attaque.

Ces réactions engendrent souvent des situations difficiles à gérer, car derrière ces émotions se cachent souvent des mémoires de traumatismes ou de blessures vécues dans l’enfance ou dans les générations antérieures qui ont été réactivées par un événement extérieur perçu inconsciemment comme étant menaçant et dangereux. L’impact de ce stress ou de ces émotions est lourd pour le corps. Le cerveau mobilise beaucoup d’énergie pour combattre ce soi-disant danger. La circulation sanguine augmente dans les membres inférieurs et supérieurs et dans la région du cerveau responsable de la motricité pour parer efficacement au danger perçu et ressenti. Les organes vitaux, la concentration, ainsi que les facultés intellectuelles passent en second ordre et sont ralentis. Le système immunitaire est affaibli, ce qui rend le terrain favorable aux infections, aux douleurs et à la MAL À DIT.

De plus, les glandes surrénales fonctionnent en excès pour faciliter l’adaptation au stress, mais comme celui-ci est constant, elles s’épuisent et remplissent moins efficacement leurs fonctions et là s’installe un cercle vicieux, car la personne a de plus en plus de difficultés à gérer son stress ou ses émotions. Dans ces conditions difficiles, l’organisme s’affaiblit et cela fragilise les différents systèmes du corps par des blocages d’énergie cristallisée qui se sont installés dans le corps physique. C’est à ce moment qu’apparaissent différents troubles et malaises tel que douleur lombaire et cervicale, épicondylite, mal de tête, troubles émotifs, anxiété, insomnie, troubles digestifs, etc.

Les défis de la vie demandent beaucoup d’énergie et de courage, souvent un petit changement sur nos habitudes de vie autant au niveau physique qu’au niveau de nos agissements peut avoir un grand effet positif sur notre état et sur celui de nos proches. Nous sommes tous humains avec nos forces et nos vulnérabilités et non des machines, c’est pourquoi il est très important de prendre soin de soi à tous les niveaux et surtout de notre meilleur ami, notre corps!

Le sanskrit : Le langage de l’âme

« La cosmologie contemporaine (l’étude de l’univers considéré comme un tout ordonné) nous parle du moment originel de la création. Je propose qu’on appelle ce mont le « Grand son » (big ring), car l’ancien terme (big bang) est à l’image de la violence et du bruit de notre culture. Le son, la réverbération de cette première note, est la création, dont l’expansion et l’écho n’ont cessé depuis lors, se réverbérant jusqu’à ce jour. » – David Hykes, The Harmonic Choir

Assis en cercle autour d’un feu de camp, près d’une caverne dans les hautes montagnes himalayennes, des anachorètes répétaient des sons, des mantras, créant une atmosphère introspective. Les yeux fermés, il se concentraient sur la source même des pensées et du son pour la réaliser. Ils découvrirent qu’à l’origine de la matière était une vibration, un son : Aum (qu’on épelle aussi : OM). Que tout émanait de cette vibration, si subtile qu’elle ne peut être perçue que par ceux qui possèdent une nature introspective. Ces ascètes découvrirent de cette écoute, de cette extrême concentration une paix intérieure insurpassable, un sens d’universalité, de spiritualité véritable. Ils communiquèrent ceci par des sons plaisants, calmants, riches en sens. La langue sanskrite était née.

L’existence possède des principes éternels, non pas au niveau de la culture, de l’époque, des individus et de leurs particularités, mais plutôt au niveau de la vie, de la nature humaine et de ses mécanismes le plus essentiels. L’essence ne change pas, bien que des milliers d’années sont passées. Et les techniques pour parvenir à la réaliser demeurent identiques. On peut donc dire sans se tromper que le sanskrit s’adapte parfaitement à notre époque.

Étant une langue parfaitement scientifique, le sanskrit possède des sons qui mènent à de profonds états de méditation, de détente et de bien-être. C’est ainsi qu’on peut les utiliser. Ces sons calment le système nerveux et permettent à l’esprit humain de se concentrer. Des études scientifiques ont confirmé ceci. En 1974, par exemple, une étude entreprise par une équipe de chercheurs de l’université de Chicago, The Pritzker School of Medecine, a prouvé que la méditation avec mantras a des effets notables, tels que :

  • Le décroissement de l’hypertension.
  • Le décroissement de l’anxiété.
  • Le décroissement du besoin de tranquillisants et de drogues contre les angines.
  • Le décroissement de l’insomnie.
  • L’amélioration du sommeil.
  • L’amélioration des relations humaines, interpersonnelles ou sociales.

Des milliers d’années après avoir été créé, la langue sanskrite demeure toujours efficace.

L’alphabet Dev Naagri qu’ils développèrent jadis est composé de seize voyelles et de trente-six consonnes; donc de cinquante-deux sons, bien distincts. Ces sons s’entremarient harmonieusement, en faisant une langue qui se chante facilement, et qui engendre tout naturellement une atmosphère de méditation et d’ouverture d’esprit. De braves grammairiens, dont Patanjali lui-même (l’auteur du système du « yoga ») ont établi les lois de la grammaire sanskrite. Mais ils ne perdirent pas de vue l’essentiel, la vie elle-même, et firent que chaque mot comprenne un vaste sens, difficilement représenté par les langues contemporaines. Étudier les mots sanskrits, en soi, consiste à remettre en question tous nos concepts acquis et à se mettre à réfléchir. La vérité se perçoit directement, car elle est en nous. Voici une des pensées premières du sanskrit.

Prenons par exemple le mot Yoga (ce mot ne possède comme terminaison qu’un très petit « a ». Il devrait se prononcer un peu comme le mot vogue, il faut donc prononcer : yogue; nous écrirons ici Yog, sans « a », pour plus de précision). Étymologiquement, le terme yog dérive de la racine yuj « lier ensemble », « unir ». Il faut partir du yog « classique » exposé par Patanjali dans son célèbre traité des yog-sûtras pour comprendre la position du yog dans l’histoire de la pensée indienne. On présuppose une rupture avec notre être intérieur, avec lequel nous désirons nous réunir. Le yog a pour but d’unifier l’esprit, d’abolir la dispersion et les automatismes qui caractérisent la conscience profane. Le yog n’est pas seulement caractérisé par son côté pratique, mais aussi par sa structure initiatique.

Le yog se définit par le titre de ce système philosophique : Patanjali Yog Darshan. Il ne s’agit pas d’un système philosophique typique, au sens occidental, car le darshan vient de la racine drsh : voir, contempler. Bien que l’expérience directe, la perception de la réalité est l’objectif de ce système, il possède aussi des groupements coordonnés de notions des plus utiles et inspirantes pour le méditant. Les yog-sûtras de Patanjali consistent en quatre chapitres. Le premier, contient cinquante et un aphorismes (sutras), le Samaadhi Paad, chapitre sur l’extase yogique, sur l’essence du yog. Le deuxième chapitre comprend cinquante-cinq aphorismes et se nomme le Saadham Paad, les techniques du yog. C’est dans ce chapitre que Patanjali soulève les exercices de yoga tant connus, qu’il nomme le Hatha yog. Ce sont des exercices qui ont pour but d’assouplir le corps humain et d’équilibrer les énergies de feu et de froid (Ha : le soleil, Tha : la lune) qui s’y trouvent. Une série d’exercices des plus efficaces furent ainsi développés. Le troisième chapitre, de cinquante-cinq sutras, traite des pouvoirs, voies externes du yog. Enfin, le quatrième et dernier chapitre, le Kaivalya Paad (Kaivalya signifie la réalisation absolue, la vie universelle) possède trente-quatre versets. Il est intéressant de noter que le mot sutra signifie aussi une ficelle, une corde, une courroie sur laquelle nous grimpons métaphoriquement pour rejoindre la source du principe émis.

Le sanskrit signifie « parfait », terme à l’opposé de Prâkrit qui signifie : « peu soigné, transitoire ». Le sanskrit parle le langage de l’âme. Prâkrit se tourne vers le matérialisme, oubliant l’aspect essentiel de notre être qui est permanent, donc parfait, car il ne change jamais. Notre être intérieur demeure stable et paisible, séjournant au-delà des fluctuations de la nature humaine. Rajouter une dimension spirituelle à notre vie quotidienne nous permet de vivre une vie complète.

Je vous invite donc à explorer cette science introspective élaborée par des individus qui méditèrent de longues années dans le silence. Ils saisirent la nature humaine directement, libre des projections conceptuelles de la science humaine. Ce n’est pas une voie privilégiée, mais plutôt quelque chose de naturel, voire d’essentiel à notre existence. Nous avons tous le même potentiel; et méditer, c’est y accéder directement.

Comment espérer vivre pleinement, avec satisfaction, si on ne connaît pas la partie la plus intime de notre existence? Voici donc l’invitation des sages de jadis, ils nous rappellent qu’en nous il y a une conscience dont le potentiel est immense, une conscience de maître en herbe. Le simple chant sanskrit a des effets remarquables et plaisants. Se tourner vers les aphorismes sanskrits des écritures nous mène vers la plus grande des aventures de la conscience. Chaque verset mérite d’être médité, d’être réalisé. Ce cheminement nous dirige vers la maîtrise de soi, vers une vie réelle, calme et bienheureuse, un objectif digne d’intérêt.

À la recherche de soi

Des émotions difficiles à vivre peuvent nous envahir et nous écraser. Ces émotions peuvent avoir une cause apparente. Il peut s’agir par exemple de la perte d’une personne aimée, d’un travail valorisant ou encore d’une trahison amoureuse. Elles peuvent aussi provenir de l’enfance et avoir été causées par exemple par un échec scolaire, de la violence subie, l’impression de déplaire, la séparation des parents ou d’autres événements dont on a perdu la trace consciente. Quoiqu’il en soit, ce qui est important, c’est de prendre conscience de ce malaise et de s’en occuper pour retrouver notre énergie vitale et notre joie de vivre.

Chaque humain rencontre des moments de souffrance qu’il cherche à soulager du mieux qu’il peut. Il est plus facile de fuir que de prendre le temps nécessaire de regarder ce qui se passe. La personne qui accepte de confronter sa souffrance fait preuve d’un grand courage qui l’aidera par la suite à mieux se développer et à ne pas répéter les erreurs du passé. Faire appel aux compétences d’un thérapeute n’est pas une marque de faiblesse, mais bien une stratégie du mieux-être.

Le cheminement vers soi n’est pas simple, car des défenses se sont mises en place avec le temps pour ne pas donner accès à la souffrance qui s’est accumulée faute d’avoir pu être exprimée. Ce cheminement doit se faire en douceur, dans un contexte sécuritaire et accueillant. À prime abord, l’atelier d’art-thérapie comme lieu pour prendre soin de soi peut paraître surprenant. Les matériaux qui sont à la vue et à la portée donnent plutôt l’impression de se retrouver à la maternelle. Pour plusieurs, cela donne le goût de redevenir un enfant et de s’amuser. C’est une façon toute simple de retrouver l’enfant intérieur et de lui redonner la place qu’il a besoin de prendre. Jouer, créer, faire des essais et des erreurs sans conséquence, trouver des solutions novatrices à des problèmes de formes et de couleurs, avoir du plaisir à découvrir la magie de la transformation des couleurs.

Certains entrent d’emblée dans des souvenirs pénibles qui peuvent tout de suite être explorés, exprimés et reprendre une place moins envahissante dans le présent. D’autres se demandent ce qu’ils viennent faire là, car ils n’ont jamais été attirés par l’art ou pensent que la thérapeute va découvrir des secrets qu’ils ne veulent pas dévoiler. Il est alors important de prendre un temps pour s’apprivoiser, se connaître, pour faire confiance. En fait, la création devient un moyen de communication qui aide à diminuer l’anxiété et les défenses, à aborder la souffrance sans la confronter directement et à prendre conscience de ses forces et de ses acquis. Imaginez juste les découvertes sur vous qui peuvent être faites lors d’un travail avec des photos de votre enfance!

Être heureux au travail, est-ce encore possible?

Que ce soit comme salariés ou en professions libérables, beaucoup d’entre nous se demandent : mais pourquoi est-il si difficile d’être heureux au travail? Pourquoi y a-t-il dans le monde de l’entreprise autant de tensions, de malentendus, de violences cachées ou plus manifestes? Pourquoi les relations entre personnes qui travaillent ensemble sont-elles si conflictuelles, si peu apaisées? Pourquoi tant de mal-être sans qu’il y ait nécessairement du mal faire?

Il y a bien sûr dans les relations professionnelles, tous les ingrédients pour un épanouissement possible, une réalisation de soi-même acceptable, beaucoup de satisfactions peuvent être engrangées au-delà de certains problèmes inévitables ou de difficultés imprévisibles, liées à la nature même du secteur professionnel dans lequel on travaille, aux fluctuations du marché, aux aléas de la productivité.

 Mais ce qui frappe le plus, quelqu’un d’extérieur à une entreprise donnée, c’est la répétition de certains malentendus, la persistance de conflits ouverts ou latents, la présence de malaises ou mal-être qui traversent, polluent le quotidien de l’un ou l’autre des services, ou d’un ensemble humain dans un même espace. Chacune de ces tensions, de ces difficultés, de ces malaises sera plus ou moins facile à gérer ou à résoudre, mais toutes sont « énergétivores » et demandent des réajustements permanents qui décentrent ou déstabilisent les personnes directement ou indirectement concernées.

Aujourd’hui, avec l’inquiétude latente qu’il y a autour de l’avenir (crise économique, et violences environnementales), il y a beaucoup, beaucoup de souffrances dans le monde de l’entreprise. Les médecins du travail en témoignent avec leurs moyens, (même s’ils ne sont pas toujours entendus) et des marqueurs comme la fréquence des passages à l’acte somatique qu’on peut appeler aussi accidents du travail, l’augmentation de l’absentéisme, du burn-out (épuisement), la consommation d’antidépresseurs et d’anxiolytiques, sont de plus en plus repérables.

Disons d’abord que la plupart de nos relations professionnelles ne sont pas choisies, ce sont à de rares exceptions près (comme dans les professions libérales) des relations imposées. Ce qui veut dire que nous devons nous confronter à des attentes, à des demandes ou à des refus qui peuvent blesser notre sensibilité, nos valeurs, heurter nos convictions, nous mettre en danger par rapport à nos croyances.

Ensuite, on peut observer que les relations professionnelles, doivent faire cohabiter quatre registres de communications très interdépendants, qui peuvent se révéler parfois antagonistes.

* Le registre fonctionnel qui concerne le « bien faire ». Bien faire ce pour quoi nous avons été engagés, ce pour quoi nous sommes payés.

* Le registre hiérarchique qui concerne le « se sentir bien » à l’intérieur d’un rapport de forces qui ne nous est pas toujours favorable. Les relations hiérarchiques, (que nous soyons en haut, au milieu ou en bas) renvoient toujours aux relations infantiles avec les personnes en autorité de notre histoire.

* Le registre interpersonnel qui concerne le « se sentir bien avec les autres », avec ses collègues immédiats et son entourage professionnel.

* Le registre intra personnel qui concerne le « se sentir bien avec soi-même ». Ce dernier registre est, la plupart du temps, complètement nié dans les entreprises. On vous le dit clairement et parfois brutalement : « si tu as des problèmes, va te faire soigner ailleurs, nous on est là pour bosser ensemble, pas pour câliner son ego ou se masturber avec son inconscient!… »

À tout cela s’ajoutent les non-dits et la prolifération de la communication indirecte qui se transforme rapidement en commentaires, en étiquettes déposées sur certains, en rumeurs qui vont empoisonner tout un service. Il y a des tensions émotionnelles qui vous envahissent, quand vous apprenez d’un autre (jamais en face à face), ce que un tel ou une telle pense ou à dit de vous.

Comme il y a chez la plupart d’entre nous, une aspiration au bonheur, sinon à un mieux vivre, certains vont donc rechercher des moyens concrets pour accéder à un mieux-être, qui permette d’être plus heureux au travail.

Rappelons que le bonheur n’est pas un état permanent, mais une aspiration vers une harmonie intérieure, un accord entre nos attentes et les réponses de notre environnement.

Un point très important et cependant trop souvent méconnu de la plupart d’entre nous, c’est d’ignorer que nous attendons implicitement de la part de notre entourage professionnel qu’il entende (surtout) et (parfois) réponde à nos besoins relationnels.

Souvenons-nous des sept grands besoins relationnels qui sont à l’origine, quand ils ne sont pas entendus, respectés ou comblés, de la plupart de nos malaises, conflits et frustrations :

* Besoin de se dire : de se dire avec des mots qui sont les nôtres. Et cela dans différents registres (au niveau des idées, des ressentis, des sentiments, du faire, des croyances, des émotions, de nos besoins et désirs).

* Besoin d’être entendu dans l’un ou l’autre des registres que nous privilégions. Ce qui ne veut pas dire que l’autre doit être d’accord, mais nous attendons implicitement de lui, d’être reçu dans ce que nous disons.

* Besoin d’être reconnu, tel que nous sommes et pas seulement pour ce que nous faisons, mais aussi pour ce que nous sommes comme personne.

* Besoin d’être valorisé. Bien sûr à travers un salaire, mais au-delà, par des mots d’encouragement, par des confirmations, par des attentions particulières.

* Besoin d’intimité qui donne une sécurité. On le voit dans les bureaux dits paysagers où travaillent ensemble 30 ou 60 personnes, chacun a besoin de recréer avec une photo, une plante, un bibelot un espace plus personnalisé, bien à lui.

* Besoin de créer et d’influencer notre environnement immédiat. D’avoir le sentiment, que nos propositions, nos suggestions pour améliorer tel ou tel aspect de notre travail ne tombent pas aux oubliettes, que nous existons et sommes reconnus comme sujet.

* Besoin de rêver : De rêver que demain sera meilleur qu’aujourd’hui et après après-demain meilleur que demain. Ce dernier besoin est violenté aujourd’hui dans le monde du travail, par l’insécurité autour de l’emploi, par l’inquiétude avec laquelle nous colorons l’avenir.

Nous avons donc plus de chance d’être satisfaits, sinon plus heureux, quand nous avons le sentiment que nos besoins relationnels sont respectés.

Un autre point important, c’est de reconnaître qu’il y a un problème de vases communicants entre le monde du travail et celui de la vie personnelle, conjugale ou familiale.

S’il y a des dérapages, des tensions, des situations conflictuelles dans notre vie professionnelle, cela se répercute sur la vie personnelle et vice versa!

On peut se demander comment faire disparaître, ou atténuer ces éléments perturbateurs. Un des chemins possibles serait, pour les générations à venir, à plus ou moins long terme, d’enseigner la communication relationnelle à l’école comme une matière à part entière!

Mais en attendant cette révolution majeure, chacun d’entre nous pourrait intégrer, au quotidien, deux prises de conscience :

* reconnaître que nous sommes tous des infirmes de la relation et donc de cesser d’accuser les autres, le gouvernement ou le ciel et accepter de prendre ainsi la responsabilité de reconnaître que nous avons un handicap énorme, celui de croire que nous savons mieux que les autres ou que c’est nous qui avons raison!

Essayons d’imaginer aujourd’hui, la circulation automobile où chacun conduirait en fonction de ses propres règles, de ses désirs et de ses peurs! Nous avons là une image réaliste de ce qu’est la communication aujourd’hui! Chacun étant persuadé qu’il sait lui, communiquer! Ainsi à partir de ce constat :

* accepter d’apprendre quelques règles d’hygiène relationnelles communes et prendre l’engagement de les mettre en pratique au quotidien. Elles sont énoncées dans un tout petit livre, que j’ai écrit en son temps pour mes enfants : Heureux qui communique (Pocket). Et même si certains peuvent continuer à les ignorer (comme certains transgressent les règles de la conduite routière), il est toujours possible de les appliquer au jour le jour non seulement dans son cadre professionnel, mais également dans sa vie personnelle.

Il n’y a pas de stratégies à proprement parler et encore moins de recettes simples pour réconcilier travail et épanouissement personnel. Bien sûr, on peut faire « des stages de formation, de sensibilisation, de résolution des conflits, de prise de décision » et cela se fait aujourd’hui dans beaucoup d’entreprises par le biais de la formation continue. On peut aussi s’appuyer sur un coach qui nous accompagnera pour nous permettre de mieux utiliser nos ressources ou d’être confronté à nos limites.

Mais l’enjeu à redéfinir pour chacun est plus complexe, plus profond.

Il y aurait un engagement intime à prendre envers soi-même : celui d’apprendre à mettre en commun autour de 4 points et cela à travers une communication directe (de personne à personne) : oser demander, oser donner, oser recevoir et oser refuser.

En reconnaissant que nous sommes toujours trois dans un échange : l’autre, moi et la relation. Et que si cette relation est importante, elle doit faire l’objet de soins, de respect et de cohérence.

Il ne suffit pas de s’interroger sur les conséquences douloureuses, antiéconomiques, violentes de l’anticommunication galopante qui existe dans la famille, dans le couple, à l’école et dans le monde des loisirs, sur les conflits interpersonnels, les sabotages relationnels ou la mauvaise utilisation des ressources réelles des personnes dans le monde du travail ou la vie civile. Il faudra aussi accepter quelques renoncements et ajustements.

* Comme de renoncer à pratiquer la communication indirecte en prenant le risque de dire directement à la personne ce qui la concerne.

* Comme d’arrêter de parler sur l’autre (de faire des discours sur lui, de porter des jugements de valeurs, de lui dicter ce qu’il devrait faire ou pas faire), mais prendre le risque de parler à l’autre. Et parler à l’autre revient à parler de soi (dire mon point de vue, mon ressenti, mon intention).

* Comme de visualiser que toute relation a deux bouts et que nous sommes chacun responsable de son bout. Donc de renoncer à vouloir gérer le bout de l’autre!

* Comme d’arrêter de penser à la place de l’autre (qu’il ne comprendra pas, qu’il va nous en vouloir, qu’il ne peut pas faire) et donc d’oser échanger en s’affirmant, en se positionnant, en mettant en évidence les points communs comme les différences et en invitant l’autre à faire de même.

* Comme de renoncer au plaisir de l’affrontement (vouloir avoir raison sur l’autre) pour pratiquer la confrontation (passer de l’opposition à l’apposition!).

Quand il y a du  plaisir à aller au travail, à travailler ensemble, en sachant qu’il est possible d’échanger, de partager, bref de mettre en commun autour d’un ensemble de règles d’hygiène relationnelles communes, on n’est plus un simple exécutant, mais on devient un collaborateur engagé, capable d’offrir le meilleur de lui-même et d’avoir ainsi l’opportunité de rencontrer le meilleur de l’autre.

Vos peurs peuvent vous inspirer!

Qui n’a pas déjà ressenti les tourments de la peur? Apparemment personne puisque la peur est un mécanisme de survie nécessaire et utile qui apparaît lorsque le corps est en danger. Ce type de peur est une peur véritable, vraie. Par exemple, si je rencontre un ours en marchant dans la forêt, tous mes sens seront en alerte face à cette menace potentielle. J’ai trois choix possibles : fuir, attaquer ou figer sur place. Tout dépendra de notre personnalité, des croyances qui nous ont été inculquées dans notre enfance et de notre perception d’une menace réelle, probable et éminente. Ce type de peur est présent pour nous maintenir en vie.

On retrouve également un deuxième type de peur, soit la peur irrationnelle. Il existe une gamme quasi infinie de peurs irrationnelles, telles la peur d’un animal en particulier (souris, couleuvre, chien, etc.), la peur de la mort, la peur de parler en public, la peur de l’avion, la peur de la solitude ou au contraire la peur de se retrouver avec des inconnus, la peur de ne pas dormir, la peur d’engraisser ou la peur de maigrir, la peur de l’engagement, la peur de manquer d’argent, la peur de la maladie, etc. Finalement, on peut avoir peur de tout et de rien et ces peurs sont différentes pour chacun d’entre nous. Malgré qu’elles sont loin de représenter une menace réelle, ces peurs irrationnelles contrôlent notre vie. Jusqu’à maintenant, rien de très inspirant dans ces propos. Toutefois, la bonne nouvelle est que la peur irrationnelle porte en elle un message de dépassement personnel et non de limite. Si un individu ressent ce type de peur face à un événement ou une situation quelconque, cela signifie qu’il y a une limitation. La personne est conviée, parfois ardemment (!) à dépasser cette peur pour évoluer et s’accomplir.

Pour ma part, je ressens les effets de ces peurs irrationnelles depuis un bout de temps. Si vous m’aviez demandé lorsque j’avais 19 ans si j’avais des peurs, je vous aurais ri sarcastiquement au visage en affichant mon plus beau sourire. Aujourd’hui, je fais preuve de plus d’humilité…

Cet été, mon dépassement a été de voyager en moto, avec mon conjoint. Nous sommes partis de Vancouver, avons traversé les Rocheuses canadiennes pour ensuite terminer à Edmonton. Peut-être très banal pour certains d’entre vous, mais pour ceux qui me connaissent, cela représente un très très (ai-je mentionné très?!!) grand défi. J’ai peur de tout déplacement sur la route que ce soit en automobile ou à moto. Alors traverser les Rocheuses en moto pendant deux semaines, je ne vous dis pas l’anxiété que j’ai ressentie… Néanmoins, savez-vous ce qui m’a le plus aidé à profiter grandement de ce voyage? Une théorie apprise pendant mes études et que j’ai voulu valider personnellement. Cette théorie provient de la thérapie cognitive-comportementale (TCC) qui affirme qu’une personne souffrant d’anxiété, suite à ses pensées déformées de la réalité, doit s’exposer aux situations qu’elle évite habituellement. Cette exposition doit être graduelle, répétée régulièrement et d’une durée de 45 minutes minimum. Ce laps de temps est requis afin d’amener une diminution graduelle de l’anxiété. Il est très important lors de l’exercice de ne pas éviter ce qui cause cette anxiété, car cela ne fait que renforcer la peur ou la croyance erronée. Les recherches démontrent que si la personne reste suffisamment longtemps confrontée à la situation redoutée, son anxiété finit toujours par diminuer considérablement. Connaître cette théorie m’a beaucoup servi, car à tous les matins avant de repartir en moto, je ressentais cette fameuse anxiété. Cependant, je savais qu’après avoir été exposée pendant plus de 45 minutes à ce qui m’effrayait, l’anxiété finirait par diminuer. Alors, une prise de conscience se produisait, car ce qui m’effrayait, ne se produisait pas, ainsi je suis parvenue totalement à lâcher prise. J’ai ressenti l’harmonie à chaque journée et j’ai pu profiter pleinement de la beauté de notre magnifique pays.

En dépassant cette fausse peur, j’ai pris conscience que toute limite peut être dorénavant franchie et que je peux réaliser chacun des rêves qui m’inspirent et qui me tiennent à cœur. Oui, la peur sera présente dans tout dépassement, mais elle peut vous guider et vous rendre conscient des limites et des croyances non supportantes que vous vous répétez depuis tellement d’années. Je vous encourage donc à dépasser ces peurs qui vous freinent dans votre vie. Ce peut être banal pour une autre personne, mais pour vous, vous aurez fait un premier pas dans l’actualisation de votre moi profond. Transcender ses peurs est une invitation à vous dépasser, à réaliser ce qui est important dans votre vie. Expérimentez ce que vous n’avez jamais fait auparavant ou depuis très longtemps. Oui, vous ressentirez de la peur, mais seulement parce que vous accomplissez quelque chose de nouveau. Ce n’est pas un signal d’arrêter, mais plutôt de continuer et de vivre pleinement votre vie. Ressentez la peur et faites-le quand même. Prenez aujourd’hui la décision d’effectuer le premier pas vers l’accomplissement de vos rêves!